Ouverture
La problématique
du développement des résistances aux antibiotiques
semble être en voie de mondialisation et demeure parfois
méconnue du grand public étant donné qu'elle
fait l'objet d'une exposition médiatique variable. Ceci est
d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'études concernant les
bactéries véhiculées par le monde animal, à
la fois dans les élevages que dans le monde sauvage. En guise
d'ouverture et de piste supplémentaire de questionnement
adjacente à cette controverse, nous avons choisi de décrire
l'exemple suivant issu d'une étude parue dans Le Monde du 18
Janvier 2008 (article de Jean-Yves Nau)
L'année polaire
internationale a permis à une équipe de chercheurs
suédois sous la direction du docteur Björn Olsen
(université d'Uppsala) de mettre en évidence des
souches d'Escherichia coli résistantes à 14 des
17 antibiotiques qui couvrent le spectre d'utilisation des
antibiotiques en médecine humaine. Il semble donc qu'il y ait
transmission horizontale de la résistance, c'est à dire
transmission de gènes résistants entre différentes
espèces de bactéries présentes dans
l'environnement. Le phénomène de résistance est
en voie de devenir une problématique de santé
planétaire.
Transmission de la résistance
De plus, "Un
autre aspect important mis en lumière par ce travail est qu'il
confirme l'existence d'une grande stabilité de la résistance,
puisqu'en Arctique il n'y a pas de pression de sélection
antibiotique, ajoute Patrice Courvalin, Lauréat 2004 Prix
de Recherche AGF pour ses travaux sur
la résistance des bactéries pathogènes pour
l’Homme aux antibiotiques. En sélectionnant,
notamment par l'usage non raisonné des antibiotiques, des
souches résistantes, nous créons des problèmes
pour les générations futures. Il s'agit ici d'un
véritable risque social de dimension planétaire. C'est
dire une nouvelle fois que les questions de santé publique
devraient avoir la priorité sur la mondialisation des
échanges."
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