L'idéal républicain a été un frein dans le développement des statistiques
ethniques jusque dans le début des années 1980. En efet, comme le souligne
l'article 1er de la Constitution de la Vème République, « La France est une
République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure
l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de
race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation
est décentralisée. »
Les statistiques ethniques pourraient entraîner une catégorisation de la
population et donc un référentiel ethno-racial national. Ceci est
profondément à l'encontre de l'article 1er et donc de l'Idéal Républicain,
dans la mesure où le principe d'égalité est mis en danger.
Les réfractaires au développement des statistiques ethniques, comme
l'association SOS Racisme, invoquent très souvent cet Idéal Républicain,
pour dénoncer les dangers potentiels des utilisations des statistiques
ethniques.
Si son influence sur le recours des statistiques ethniques a été majeur
après les divers traumatismes dans le passé, aujourd'hui, celle-ci semble
s'estomper face au besoin de mesure de la diversité dans la mesure où
aucun référentiel ethno-racial national n'est créé et où les données
utilsées sont objectives. C'est ainsi que le Conseil Constitutionnel,
principal garant de cet Idéal, a envisagé la possibilité d'une loi
autorisant les statistiques ethniques dans des conditions bien précises au
cours de sa délibération sur la Loi Hortefeux.