Dans le rapport de l’enquête « Mesure de la diversité », Patrick Simon remarque que dès les années70, un certain nombre de sociologues s’aperçoivent de l’absence d’outils efficaces à la mesure de la diversité et à celle des phénomènes relevant de la discrimination ethniques, c’est notamment le cas de Dominique Schnapper, alors chercheuse à l’EHESS (qui subira les foudres du cabinet du premier ministre pour avoir ajouté une question sur les liens entre haute fonction publique et religion dans une de ses études) ou celui de Roxanne Silbermann, chercheuse au CNRS, qui, au début des années 80 a mené des recherches sur le devenir des populations issues de l’immigration.
Puis, dans les années 90, les enquêtes « Histoire de vie » et « Histoire familiale» de l’INED ont accru l’impression d’un manque de données, « de grain à moudre » dit Dominique Schnapper. En 2005, l’ouvrage « L'apartheid scolaire. Enquête sur la ségrégation ethnique
dans les collèges » de George Félouzis (sociologue et professeur des universités) avive la controverse et ce d’autant plus que l’auteur prend publiquement parti pour la réalisation élargie de statistiques ethniques, quelques semaines après que le Ministre de l’intérieur se soit déclaré en faveur de l’élaboration de telles statistiques dans le cas de la délinquance.