Le nouveau réacteur EPR de Flamanville est d’une puissance de 1650 MW . Pour évacuer la production, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) qui gère l’ensemble des réseaux français estime nécessaire la construction d’une nouvelle ligne à très haute tension dans la région. Selon le rapport du maître d’ouvrage sur le projet Flamanville 318.3, « Les études d’insertion de la nouvelle unité Flamanville 3 dans le réseau de transport ont en effet mis en évidence des risques de perte de synchronisme du système électrique du Cotentin pouvant conduire à des incidents, notamment dans des scénarios extrêmes, à des coupures de courant généralisées. »
Dès lors la construction de l’EPR soulève la question de la construction d’une nouvelle ligne à très haute tension.
Le projet comprend :
- un nouveau poste électrique en amont,
- le raccordement de ce poste amont aux deux lignes doubles issues du poste de Menuel, par des tronçons à 400 000 volts à créer
- la création d’une ligne double à 400 000 volts entre ce poste amont et un poste aval qui pourrait être, soit Domloup à l’est de Rennes, soit un nouveau poste à créer sur la ligne à 400 000 volts Domloup - Les Quintes, reliant Rennes au Mans.
Tracé de la nouvelle ligne THT
Ce projet soulève naturellement des soulèvements parmi la population concernée par la construction de cette ligne sur leurs terrains. Ainsi sur les quarante-quatre communes concernées par le nouveau tracé, trente ont pris un arrêté qui interdit la construction tant que la preuve n’aura pas été apportée de l’inoffensivité sur les humains ainsi que les animaux. En janvier 2009 quatre milles opposants se sont ainsi rassemblés pour demander une étude d’impact sanitaire. 35 Un débat public a été orienté sur cette question en parallèle de celui sur l’EPR.
Le collectif Manche Sous Tension, (membre de Stop-THT) s'oppose fortement à ce projet de ligne THT, principalement pour des raisons liées à la santé. Dans l'interview du porte-parole, C. Gosselin, nous est présenté la vision qu'a actuellement Manche Sous Tension de la perception du projet.
E. : Et les élus qui sont aux alentours, eux, sont favorables généralement à ce genre de projet pour des raisons financières ou non ?
C.G. : Disons qu'ils l'étaient. Ils étaient favorables, et à force de les piquer avec des arguments percutants sur le problème de santé animale et de santé humaine, ils finissent par retourner leur veste une nouvelle fois, et ils se disent « peut-être que c'est un peu dangereux, alors peut-être qu'on ferait bien de ne pas être trop favorables ». Et donc ils commencent à s'allier aux populations, c'est à dire à se remettre à nos côtés.
E. : Parce que les populations, elles, depuis le début, étaient opposées à ce projet contre l'avis des élus en fait ?
C.G. : Ben bien sûr, puisque les députés, les conseillers généraux, même les conseillers régionaux à l'époque ont été favorables au projet EPR, donc au projet THT. Et puis aujourd'hui ils s'aperçoivent que c'est un projet dangereux, et qui n'est pas du tout populaire, et qui risque d'entrainer des difficultés dans la population donc ils deviennent opposés. Voilà comment ça se passe aujourd'hui.
E. : J'avais vu qu'un certain nombre de maires s'étaient opposés, est-ce qu'il y a des maires qui étaient favorables ou était-ce juste à des niveaux plus élevés que les personnes étaient favorables ?
C.G. : Bien sûr il y a des maires de communes qui sont favorables parce qu'ils réclament un peu d'argent, donc ils espèrent gagner un peu d'argent. Ils ont juste un intérêt mercantile. Par contre il y a une majorité d'élus locaux qui font partie du collectif des opposants.