Au sujet de l’impact environnemental du port sur la commune, les avis divergent :
« Exemplaire » et « n’ayant aucun impact sur l’environnement » pour le maire et ses partisans, il est considéré comme un projet Grenello-incompatible et une « aberration écologique » par ses opposants.
Voici un exemple typique des réponses apportées par les partisans aux critiques des opposants :
« Ce site va être détruit en creusant un trou dans les dunes et une ouverture dans la terre, provoquant une rupture du trafic sédimentaire qui bloquerait constamment le port »,
déplore Nicolas Ducos, le président de la Vigie qui dénonce depuis des années l’impact environnemental du projet en multipliant les contre-études.
Les griefs sont nombreux :
- l’emplacement du site bordé par des zones classées Natura 2000 situé sur une zone humide dans les terres et fortement exposé à la houle en mer
- la perturbation du cordon dunaire
- la question du rejet des déchets du port et des vases polluées…
Mais ceux-ci ne tiennent pas selon les partisans du projet : « ce projet est exemplaire. Il aura zéro impact sur l’environnement ! Nous utilisons un chenal naturel, le lit d’une ancienne rivière, pour construire le nouveau », assure Christophe Chabot, le maire, tandis que les « récifs artificiels qui remplaceront les traditionnelles digues permettront de laisser circuler les sédiments tout en enserrant la houle dans un pinceau très étroit », complète le président du comité de soutien, Jean-Yves Le Bloch.
Comme on peut le remarquer les seconds ne contredisent pas vraiment les premiers mais évoquent d’autres arguments.
Où sont alors les réels points de discorde ?
La pollution
La Vigie critique le fait que le bassin soit prévu en eau profonde :
Le bassin prévu par le projet aurait une superficie de 5,6 hectares, et son emprise serait située sur une nappe phréatique or c’est une nappe d’eau douce. Il y aurait pollution de la nappe (rejets de métaux lourds, d’hydrocarbures, …).
BRL y répond :
Le niveau supérieur de la nappe phréatique superficielle est supérieur au niveau du futur bassin portuaire, à marée basse notamment : entre 10,20 et 7,50 CM selon la saison, excepté en cas de forte sécheresse, selon les données géotechniques initiales.
Le creusement du bassin entrainera donc un rabattement localisé de cette nappe sur son pourtour, toutefois sans conséquences en termes de ressource, car elle ne présente pas de potentiel exploitable dans le secteur, ni en termes de stabilité des constructions du voisinage, qui sont suffisamment éloignées.
Le projet n’a aucune incidence sur la qualité des eaux du ruisseau de la Normandelière, dont il va constituer le débouché. La mise en place d’un système d’assainissement de collecte des eaux pluviales et des eaux usées en périphérie du bassin portuaire limitera les risques de pollutions des eaux superficielles et souterraines par les activités qui vont se développer autour du port de plaisance. L’exigence de qualité des eaux du bassin portuaire invite en outre la commune à redoubler d’efforts pour limiter les pollutions provenant de l’amont du bassin versant.
La Vigie maintient cependant que la vidange de la nappe phréatique sous Brétignolles impliquerait un dessèchement des sources et plantations.
De plus cela entrainerait une pollution des eaux de baignade et des crustacés, à cause des rejets (3 à 4 fois par an !) de sable de dragage potentiellement pollué.
La disparition d’une zone humide
La zone sur laquelle serait implanté le bassin est une prairie en zone humide, classée par les scientifiques en ZONE ZNIEF II et classée au POS en zone de coupure d’urbanisation. Il y aurait risque d’inondations et risque de pollution du milieu, revendique la Vigie.
BRL ne démentit pas et confirme que ce phénomène peut entraîner l’assèchement du secteur encore humide du Marais Girard, qui est destiné à être partiellement conservé : des dispositions conceptuelles seraient donc prévues pour le maintien localisé du niveau de la nappe.
Le démantèlement de l’agriculture biologique
Vendée Ecologie évoque la situation d’un agriculteur bio, David Fromont, qui élève 110 chèvres sur près de 30 hectares : il devrait en effet voir son exploitation située à quelques mètres de la plage se réduire à portion congrue (10% de sa taille actuelle) si le port devait bien voir le jour.
Autant dire qu’il ne resterait pas.
« Alors que la commune avait une identité agricole avec 25 à 30 agriculteurs, il n’en reste que 6 aujourd’hui. Le développement de la commune se fait maintenant sur le modèle d’une ville », déplore-t-il. « Ce projet est emblématique du sens que l’on veut donner à l’aménagement du territoire », analyse ainsi Nicolas Hélary, président du mouvement Vendée Ecologie.
La disparition d’espèces animales
D’après la Mairie, le projet aurait été retenu pour satisfaire à des nécessités environnementales : « Mise en place d’ouvrage de protection permettant le transit sédimentaire et le développement de la biodiversité ».
Lorsque la Vigie mentionne le massif rocheux du Marais Girard, La Grand-Roche, classé au titre de relais pour les oiseaux migrateurs, qui serait situé face à l’entrée du chenal, elle affirme que la construction du port entraînerait le départ des oiseaux.
Alors, développement ou diminution de la biodiversité ?
Les plages
Le chenal couperait la plage du Marais Girard en deux entraînant la destruction du paysage et la destruction du milieu naturel.
De plus, la dune étant une zone naturelle d ‘accumulation de sable, il y aurait destruction du milieu par ensablement à l’amont de la digue et absence d’apport de sable à l’aval.
En effet, la structure de la dune est un équilibre très fragile entre :
- le sable de la dune,
- l’eau de mer qui s’infiltre loin dans le sous-sol de la dune,
- la nappe phréatique qui flotte sur la nappe d’eau salée.