L'installation des caméras de vidéosurveillance dans les villes de France est une décision qui incombe au maires des villes en question. Il est intéressant de constater que les avis divergent selon les villes ce qui se traduit par des politiques sécuritaires plus ou moins différentes, donnant une place plus ou moins importante à la vidéosurveillance.
Concernant la question de l'efficacité, les avis sont mitigés et traduisent une certaine divergence dans la définition de l'utilisation des caméras. En effet, le débat organisé par la chaîne LCP entre Véronique Dubarry, adjointe au maire de Paris, et Thierry Solère, adjoint au Maire de Boulogne-Billancourt, met en évidence le fait que les objectifs de l'utilisation de la vidéo diffèrent.
En effet, quand on parle d'efficacité, Thierry du Solère affirme que l'apport de la vidéosurveillance est important et fait référence aux attentats de Londres où la vidéosurveillance a permis d'identifer les coupables.
Véronique Dubarry rétorque qu'il s'agit là de vidéosurveillance et non de vidéoprotection, c'est-à-dire que la vidéo ne permet pas d'empêcher des délits.Son homologue refuse cette nuance qui est, en réalité, tout à fait fondamentale dans le cadre du débat sur la vidéosurveillance.
Véronique Dubarry fait référence à des débordements de la part des usagers de la vidéosurveillance qui menacent la vie privée des citoyens ainsi que leurs libertés individuelles.
Thierry Solère, quant à lui, met en évidence le fait que l'utilisation de la vidéosurveillance est soumise au contrôle de la CNIL. Les agents en charge du contrôle des vidéos sont assermentés et on ne peut douter de leur intégrité sans
remettre en cause la formation des agents de polices.
Thierry Solère débat de la vidéosurveillance sur... par BoulogneTV
La ville de Clamart emmenée par Philippe Kaltenbach, son maire, également Vice-président du Conseil Régional d'Ile-de-France et Président de l'Union des élus socialistes du département des Hauts-de-Seine fait partie des villes qui n'ont refusent de faire le pari de la vidéosurveillance.
Il suffit de se placer sur le terrain de l’efficacité pour constater que la vidéoprotection urbaine n’est pas légitime ca elle ne permet pas de lutter efficacement contre la délinquance au regard des dépenses qu’elle implique
dénonce Philippe Kaltenbach avant de poursuivre :
Si le gouvernement estime que la vidéo protection est un moyen essentiel, il appartient alors à l’Etat de prendre en charge non seulement l’intégralité de son investissement mais également d’assurer le financement de son fonctionnement.
En effet, le coût d’achat et d’utilisation d’un système de vidéo protection important amène un grand nombre d’élus locaux à continuer à s’interroger sur l’opportunité d’un tel investissement.