L’enthousiasme de la presse a poussé des organismes de recherche à faire des communiqués officiels aux médias pour leur faire remarquer qu’ »une minorité des biocarburants est verte » ! Voici un exemple qui matérialise le « top et flop » des biocarburants de 1ère et 2ème générations. Un tel enthousiasme pour les biocarburants de 3ème génération peut être suivi par une désillusion de même ampleur, lorsque les conclusions mitigées des études faisant le bilan de ces biocarburants arriveront aux oreilles des médias grand public.
En lisant les différents articles dans la presse, on remarque que les acteurs de la controverse n’ont pas tous le même poids.
Les ONG attentives au respect de l’environnement sont peu présentes dans la presse généraliste. Leur vision est en effet souvent réservée, surtout vis-à-vis de la possibilité d’intégrer des OGM aux processus de production, elles expriment donc leur opinion via leurs sites Internet respectifs et les manifestations qu’elles organisent. Cependant, un militant s’exprimer dans un article de la commission européenne assez critique, Euractiv, Biocarburants : la commissaire au climat tire la sonnette d’alarme, 17 avril 2012. Selon lui, le prix à payer des politiques européennes de soutien aux agrocarburants est fort. « Les consommateurs et les contribuables européens sont condamnés à payer le prix d’une mauvaise politique verte qui ne présente aucun avantage pour l’environnement », a déclaré Robbie Blake, un militant des Amis de la Terre Europe. Les Amis de la Terre est une organisation qui se donne pour mission la protection de l’environnement, très active dans le domaine des énergies renouvelables. Mais on peut aussi citer le Réseau Action Climat – France. Ce réseau français d’associations spécialistes dans les questions climatiques est particulièrement vigilant aux politiques de l’Etat en matière d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre.
Parallèlement, le domaine de l’aviation est particulièrement présent dans la presse généraliste, via de nombreux articles traitant du partenariat entre les sociétés aéronautiques et les biocarburants (un exemple : Antonio De Palmas, Boeing: Biofuels ‘vital’ to airlines’ carbon pledge, EurActiv, 2012). Les sociétés telles que Boeing sont susceptibles de vouloir améliorer leur image via une déclaration de réduction des émissions de leurs appareils, grâce à l’utilisation de biocarburants. Les chercheurs (INRA – Marie Pintado, La microalgue, futur biocarburant grâce à l’INRA. ,Midi Libre, 27 Mars 2012 – CNRS) qui se sont lancés dans la production à petite échelle des biocarburants issus de micro-algues intéressent les médias auxquels ils donnent des interviews. En effet, ces derniers font considérer les biocarburants comme une “ solution révolutionnaire ” à un double problème : l’épuisement du pétrole et la pollution générée par les transports, sujets auxquels les lecteurs sont particulièrement réceptifs.
Retour à l’efficacité écologique
Les biocarburants de troisième génération sont-ils si verts ?
Comment explique-t-on les diversités d’opinion ?
Le problème des OGM
Quels facteurs écologiques influenceraient une production à grande échelle ?