Les politiques aux marges des quotas
A la suite des recherches et d’entretiens réalisés dans le cadre de notre controverse, nous avons pu constater que les quotas en faveur des femmes ne sont finalement pas le moyen le plus efficace pouvant permettre une nouvelle – oserions-nous dire une « meilleure » ? – représentation de la femme au sein de la haute fonction publique mais aussi dans le domaine de la politique. Paradoxalement à ce qu’une personne « normale » pourrait croire, ce sont plutôt du coté des chefs d’entreprise que se retrouve cette idée d’ « alternative », ou plutôt de « variations » à la question du quota. Ainsi, deux grandes nouvelles possibilités que nous chercherons à expliciter ont émergé : le double quotas, c’est-à-dire, un quotas doublé avec une hiérarchisation et la question de la « négation » du quota à travers par exemple l’idée de « CV anonymes » ou d’ « entretiens anonymes ».
Du quota à la négation du quota : quelles évolutions?
Quelques années après la mise en place de la loi des quotas à 40%, ces derniers semblent poser des questions. Comme vu à la fin de notre article Le quota,une certaine conception de la discrimination positive*, le quota semble désormais ne plus être égal – ou plutôt équitable. En effet, la place des homme n’est pas à laisser de côté. Il faut prendre en compte le point de vue inverse afin, non pas d’être égal, mais bien plutôt, afin d’être plus juste. C’est notamment pour cette raison que des parties plus ou moins lié à la controverse du quota en faveur des femmes ont pris position pour une certaine négation du quotas. Le quota n’est pas seulement lié au domaine économique ou politique, mais aussi au domaine psychologique – lié aux mentalités, lesquelles sont difficilement modifiables.
Les alternatives actuelles aux quotas : l’idée d’un « double quota »
On observe un réel progrès dans la représentation des femmes depuis le début du XXIème siècle. Cependant, la politique de quotas est difficile à instaurer au niveau national et européen. En effet, en règle générale, les lois sont adoptées mais peu de contrôles sont réalisés, et la nouvelle répartition des postes entraîne des licenciements et autres désagréments, ce qui rend le processus d’intégration long et contraignant pour les entreprises notamment.
De plus, il n’est pas rare de voir que les quotas sont respectés mais que la femme reste discriminée par rapport à l’homme. Les listes électorales en sont l’illustration parfaite : les femmes sont présentes mais occupent les bas de listes. Dans le domaine du travail, cette discrimination est également présente, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’occuper des postes à hautes responsabilités.
Afin de remédier à cette parité non égalitaire, certains pays ont instauré une politique de « double quota », un mécanisme de quotas exigeant non seulement un certain pourcentage de femmes sur les listes des partis, mais veillant aussi à ce qu’elles ne soient pas placées uniquement en bas de liste, ce qui leur donnerait peu de chances d’être élues.
L’Argentine et la Belgique sont des exemples de pays appliquant une réglementation à double quota. Les règles relatives au placement ou à l’ordre d’apparition des candidats, tout particulièrement dans la partie supérieure de la liste, décrivent en d’autres termes le même phénomène
Le quota en faveur des femmes : une question sans solution(s)?
L’opposition est en effet forte tant contre le quota que contre ses alternatives, et n’hésite pas à intervenir dans le débat. Leurs revendications sont nombreuses et renvoient aux problèmes sociétaux voire entrepreneuriaux. C’est par exemple le cas de la question que nous avons déjà évoquée concernant le statut des hommes au sein des fonctions plus féminisées comme la profession de sage-femme pose problème.
En effet, pourquoi instaurer des quotas en faveur des femmes mais pas des hommes? Pour une société qui se veut paritaire, la question mérite d’être posée.
L’utilité de l’instauration de quotas en faveur des femmes reste donc une question centrale, sujette à de nombreuses controverses quant à son efficacité1 et qui ne concerne pas seulement le milieu du travail ou de la politique, mais aussi d’autres domaines.
Il n’en reste cependant pas moins que de nombreux pays ont essayé de remédier à ce problème international qu’est la question de la place des femmes dans les ministères ou es hautes fonctions d’encadrement et de gestion, tels que la Syrie, la Libye, …
1 : http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RFSP_535_0791