Certains vendeurs de cigarettes électroniques ne croient pas (ne croient pas à quoi exactement? a la volonté des grandes firmes de conquérir le marché? à leur implication?)à l’arrivée des grandes firmes du tabac sur le marché de l’e-cigarette.[1] Pourtant, elles développent bien actuellement des nouveaux modèles pour lesquels elles font passer de nombreux tests. Ces tests leur permettent déjà de convenir aux nouvelles normes européennes concernant le produit. [2]
La directive européenne 2014
Ainsi, ces entreprises mettent en avant le professionnalisme qui accompagne la mise sur le marché de leurs produits et ce, face à un phénomène qu’elles considère comme étant désordonné et où la composition de certains e-liquides sembleraient douteuses.[2] Plusieurs études ont montré par exemple des dosages en nicotine erroné.[3]
Cependant, cette arrivée sur le marché de ces géants fait peur et notamment aux professionnels de santé. Ceux-ci voient dans ce phénomène une façon pour ces grandes entreprises de gagner de nouveaux clients. La cigarette électronique ne serait donc plus employé comme un outil de sevrage tabagique. Le business qui depuis des années maintient des millions de personnes à la cigarette continuerait alors à se développer sur ce produit. [4]
La ligue contre le cancer va plus loin et prétend que l’industrie du tabac pourrait utiliser ce produit pour attirer des jeunes non fumeurs et les inciter peut-être à fumer des cigarettes classiques. La cigarette électronique agirait comme outil d’initiation à la consommation de nicotine. “L’industrie du tabac veut juste vendre un maximum et qu’à la rigueur des jeunes se mettent à fumer. Nous n’avons pas la même démarche, eux c’est une démarche commerciale : vendre à tous prix”. [5]
Pour les associations de consommateurs comme l’AIDUCE, l’arrivée des multinationales du tabac va de pair avec le vote de la nouvelle directive européenne qui durcit les conditions de mise sur le marché de la cigarette électronique et laisse le marché entre les mains des géants du tabac.
Président de cette association, Brice Lepoutre résume: «Les institutions non-élues de l’Europe vont troquer la possibilité de sauver la vie de 7 millions de vapoteurs européens contre la certitude d’en tuer 3,5 millions.» [6]
Si l’arrivée des grands groupes semblent donc très critiquée par plusieurs acteurs de la controverse du fait des objectifs purement financiers de ces groupes, on en oublierait le discours de certains fabricants actuels de cigarettes électroniques qui se rapprochent en fait de ce que les associations critiquent. Ainsi, l’entreprise américaine NJOY raconte dans The New York Times : « we have to narrow as much as possible the bridge to familiarity». En banalisant l’usage de la cigarette électronique, ce fabricant tente bien de ramener à lui de nouveaux clients et à terme des non-fumeurs et ce dans une pure logique financière. D’ailleurs, NJOY confesse que de ne pas être un grand cigarettier peut être un avantage vis à vis des consommateurs : « One selling point of NJOY may be[...] that it was never a tobacco company » [7]
Bibliographie:
[1] Interview d’un vendeur de cigarette électronique
[2]RTS, L’industrie du tabac lorgne sur la cigarette électronique [en ligne], in Site de RTS.ch, 2014. Disponible sur : http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/5776809-l-industrie-du-tabac-lorgne-sur-la-cigarette-electronique.html
[3] Magazine « 60 millions de consommateurs », numéro 485, publié en septembre 2013
[4] Interview de Bertrand Dautzenberg, président de l’OFT
[5] Interview de Charlotte KANSKI et de Jacques DESCHAMPS de la Ligue contre le cancer
[6] Interview de Stéphane Bouniol, Vice-président de l’AIDUCE
[7] M. Richtell,« The E-Cigarette Industry, Waiting to Exhale », The New York Times, 26 octobre 2013