La dette grecque et la Grèce dans l’UE
La question du Grexit et la crise grecque qui l’a engendré ne semble pas être qu’une simple crise économique. Si comme nous allons le voir, elle peut avoir ses origines avec l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001 comme le suggère Georges Prévélakis, elle est toujours d’après lui plus complexe. D’après lui, « C’est ainsi que l’économique cède rapidement sa place au politique puis au géopolitique. L’évolution de la crise grecque met en exergue l’erreur européenne de confier sa gestion, et surtout sa conceptualisation, aux économistes »[1]. La gestion de cette crise est elle-même sujette à débat : les européens auraient-ils du prononcé le Grexit en 2015, Grexit qualifié simplement par certains économiste, comme Olivier Chemal, comme « un choc violent mais salutaire pour l’économie grecque»[2], la dette grecque est-elle dorénavant soutenable grâce aux mesures prises et notamment aux différentes politiques d’austérité engagées ?
Le peuple est déterminé à mettre fin à l’austérité et aux mémorandums
– Alexis Tsipras
Ou au contraire, une dévaluation aurait-elle eu un meilleur résultat, pour des conséquences sociales plus limitées, comme l’explique Gérard Leclerc[3] ? Du fait de la complexité de cette crise et du niveau de dette atteint, de nombreuses solutions alternatives à l’austérité ont été mises en avant par les économistes, notamment une dévaluation de la monnaie grecque. La crise grecque deviendrait alors non plus simplement une crise grecque, mais une crise de l’euro, barrière à toute souveraineté monétaire nationale et à toutes solutions alternatives.
[1] Georges Prévélakis : La crise grecque, un poignard dans le dos de l’Europe ?, Confluences Méditerranée, 2015, numéro 94, page 155 à 166
[2] Irène Inchauspé : Et si l’Europe osait le Grexit ? L’Opinion, juillet 2015
[3] Si la dette est non viable, quelles solutions envisager pour la Grèce ? Le Figaro, juillet 2015