Quelle Europe pour demain ?
La Grèce et l’effet domino
Source : http://www.toonpool.com/cartoons/Grexit_241470
Comme nous avons pu le voir, le Grexit n’est ni une question que l’on peut cantonner au domaine économique et financier, ni une question qu’il est possible d’envisager sans remettre en cause l’euro dans son ensemble et c’est ce sur quoi a beaucoup insisté l’économiste Jean-Yves Archer au cours de notre entretien. Ses conséquences et ses implications sont économiques bien sûr, mais aussi sociales, politiques, stratégiques et posent un vrai défi à la construction européenne. En effet, la controverse sur la viabilité des économies nationales dans le cas d’une disparition de l’UE, voire une amélioration de leur croissance, existe bel et bien, et de nombreux acteurs économiques et politiques, ainsi qu’une partie des électorats nationaux, s’alignent sur une position de sortie de la zone Euro. Le ministre grec de la Défense Pannos Kammenos avait mis en garde en mars 2015 contre un “effet domino“.[1] Ce même effet domino que déclarait craindre le 2 juillet 2015, à l’apex de la crise, le Président François Hollande[2]. Une des manifestations de ces craintes réside dans l’extension de la controverse, ou plutôt des controverses, que cache le terme de Grexit.
Nous avons déjà pu voir comment penser le Grexit remettait en cause l’intégration et donc la construction européennes en remettant en question la zone Euro, sensée être le stade le plus aboutie de ces dernières. Mais la controverse ne s’arrête évidemment pas là et interroge, en remettant en cause la solidarité européenne par exemple, le projet européen lui-même.
[1] Tess Van Gaal : The Grexit: a domino effect?, Alternativa Europea (Italy) [2] François-Xavier Bourmaud : Crise grecque : les Français font davantage confiance à Merkel qu’à Hollande Le Figaro, Le Figaro, 07/07/2015