Définition

Dans le domaine médical, un adjuvant immunologique (aussi appelé adjuvant vaccinal) est une substance ajoutée dans les vaccins pour augmenter leur efficacité. Lorsqu’un microbe pénètre dans l’organisme, le système immunitaire conçoit des anticorps afin d’éliminer l’agent pathogène. L’adjuvant immunologique stimule cette réaction immunitaire, diminuant par ailleurs la quantité de microbes nécessaires par vaccin et le nombre de piqûres pour assurer son efficacité.

Parmi ces adjuvants se trouve un particulièrement controversé : les sels d’aluminium. L’aluminium est une substance toxique et couramment utilisée dans les vaccins. Alimentée par un contexte très particulier, la question sur leur dangerosité est à maintes reprises soulevée 1.

 

Campagne anti-hépatite B

Suite aux recommandations de l’OMS, le ministère de la Santé met en place, en 1994, une campagne de vaccination de masse contre l’hépatite B chez les adolescents et chez les nourrissons. Peu de temps après, des citoyens s’élèvent contre le vaccin, le soupçonnant d’être à l’origine de cas de sclérose en plaques et de myofasciite à macrophages.

En 1998, le ministre de la santé Kouchner met fin à la vaccination obligatoire dans les collèges. Cette décision est perçue par certains de ses détracteurs comme une reconnaissance des risques par le gouvernement. L’OMS critique cette décision la jugeant scientifiquement injustifiée 2.

Depuis cet événement, une controverse spécifiquement française voit le jour avec l’émergence de plusieurs associations dénonçant les adjuvants aluminiques. On retrouve parmi eux Réseau Vaccin Hépatite B (REVAHB) , association regroupant les victimes du vaccin contre l’Hépatite B et  Entraide aux Malades de la Myofasciite à Macrophages (E3M) , association d’entraide aux malades de myofasciite à macrophages.

 

Lien entre le vaccin contre hépatite B et sclérose en plaques ?

L’association REVAHB recueille, depuis le début de la campagne vaccinale, des témoignages de personnes malades atteintes de problèmes neurologiques graves, survenus dans les mois suivant les injections vaccinales. Son but premier est la reconnaissance des effets secondaires et l’indemnisation des victimes. Sur cette page sont recensés les accidents des vaccins contre l’hépatite B dans la littérature, ainsi que plusieurs thèses sur la dangerosité de ces vaccins. Le lien de cause-à-effet entre la campagne de vaccination et les troubles neurologiques survenus durant cette même période est, selon eux, incontestable.

« Nous, on part du principe […] que, comme tous les vaccins sont des médicaments, tous les médicaments peuvent avoir des effets indésirables, voilà, ça parait logique jusque là ? Le vaccin est le seul médicament pour lequel on ne reconnaît pas réellement les effets indésirables. » – 3

 

La position officielle des autorités sanitaires sur la campagne de vaccination contre l’hépatite B

Les juridictions reconnaissent un lien de causalité entre le vaccin contre l’hépatite B et certaines maladies telle la sclérose en plaques. Pourtant l’incertitude scientifique persiste et de nombreux instituts médicaux sont sceptiques. Suite à ces évènements, une dizaine d’études est menée afin d’établir un éventuel lien. Mais si les études initiales ne mettaient déjà pas en évidence un accroissement statistiquement significatif du risque, les dernières n’en montraient aucun. Ainsi l’OMS, à travers le GACVS ou Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale, conclut dans un rapport de 2002 à l’absence de lien de causalité et à la poursuite des recommandations concernant la vaccination globale des nourrissons et des adolescents contre l’hépatite B. Les résultats faisant un consensus parmi les autorités sanitaires, le ministère de la Santé partage la même position. D’après Jean-Hugues Dalle, pédiatre possédant une thèse en immunologie, “le débat est clos scientifiquement”.

 

Lien entre l’adjuvant aluminique et la myofasciite à macrophages ?

L’association E3M, créée en mai 2001, demande un financement public pour des recherches sur l’impact de l’aluminium dans les vaccins sur la santé. Par précaution, elle souhaite que les vaccins sans aluminium soient remis en circulation et qu’aucune généralisation des vaccins avec aluminium ne soit mise en place par l’Etat. Pour appuyer cette mesure, l’association réaffirme l’existence de vaccins à base de phosphate de calcium, vaccins à la fois efficaces et sûrs 4.

Suite à la découverte d’inclusions d’aluminium dans les lésions, 5 la question d’un lien éventuel entre le vaccin contre l’hépatite B et la myofasciite à macrophages se pose. L’OMS recommande alors d’entreprendre de nombreuses recherches afin de déterminer les aspects épidémiologiques de cette nouvelle pathologie. A l’heure actuelle, le GACVS ne conclut à aucune preuve établissant la lésion myofasciite à macrophages locale comme une maladie générale 6. Dans un rapport de 2004, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, conclut qu’en l’état des connaissances actuelles, aucun symptôme n’est imputable à la myofasciite à macrophages. En d’autres termes, officiellement, la lésion ne produit aucun effet visible sur le corps humain.

 

Les experts dénonçant les adjuvants aluminiques

Parmi les experts français dénonçant l’aluminium dans les vaccins, on peut trouver le Pr Joyeux, médecin français et figure controversée, mais pas encore poursuivie par l’Ordre des médecins, qui appelle la population au refus d’ajout d’adjuvant aluminique dans les vaccins, qu’il considère comme dangereux et inutile 7 . L’aluminium est bio-persistant : il reste sous la peau et diffuse vers les os, les fragilisant, et vers le cerveau, provoquant des dégâts immunitaires. Selon lui, les conséquences peuvent être graves : des cas d’Alzheimer précoces, des scléroses en plaques, de fortes irritations sur place. Et cet adjuvant fut aussi la cause de cancers très graves chez l’animal. Il appuie ses affirmations sur les travaux scientifiques du Pr Romain Gherardi démontrant la toxicité de l’aluminium.

Le Pr Gherardi est, quant à lui, un spécialiste des maladies neuromusculaires. Il dénonce la toxicité des adjuvants à base d’aluminium. En effet, ils seraient directement responsables de la myofasciite à macrophages. En 2001, il publie son étude Macrophagic myofasciitis lesions assess long-term persistence of vaccine-derived aluminium hydroxide in muscle8

« Les  expériences sur les modèles animaux montrent que les nanoparticules bio-persistants dans les monocytes des tissus peuvent transloquer dans un premier temps vers les ganglions lymphatiques de drainage avant de rejoindre la circulation sanguine via phagocytose pour atteindre la rate et s’accumuler progressivement dans le cerveau. » – extrait de l’étude

 

La position officielle des autorités sanitaires sur le rôle de l’aluminium

En 2016, le conseil national de l’Ordre des médecins prononce la radiation du Pr Joyeux suite à la plainte du président Patrick Brouet, l’année précédente, pour ses propos sur la vaccination 9. Sa radiation est ensuite suspendue suite à un appel de son instance départemental de l’Ordre des médecins. D’après Alain Fischer 10 , président de la concertation citoyenne, l’étude du Pr Gherardi sur les souris reste très discutable sur le plan méthodologique. Concernant la toxicité de l’aluminium et son impact sur l’organisme, le HCSP, Haut conseil de la santé publique, dévoile dans son rapport Aluminium et Vaccins de 2013, que les données scientifiques ne remettaient pas en cause les vaccins avec adjuvant aluminique 11. Pourtant, en 2015, un groupe de citoyens demandent un vaccin trivalent sans adjuvant aluminique. En 2017, le Conseil d’Etat, tout en enjoignant le ministre des affaires sociales et de la santé de prendre les mesures permettant de disposer d’un vaccin trivalent, rejette cependant la demande de l’association d’en retirer l’adjuvant aluminique 12 (Plus d’information sur la page Les valences).

Que ce soit le ministère de la santé, les autorités de la santé ou les médecins généralistes, il existe un consensus. Dans l’hypothèse d’une véritable causalité entre les vaccins et les pathologies, telle la sclérose en plaques, la quantité d’aluminium dans chaque injection est bénigne. De plus, en prenant en compte l’utilisation massive de ces vaccins dans le monde, utilisés depuis plus de 90 ans, l’histoire montre que « la balance bénéfice-risque est extrêmement en faveur de la vaccination » – Jean-Hugues Dalle.

« Même si c’était vrai (d’un risque de maladie grave suite à la vaccination), en terme de fréquence de complications par rapport au nombre de personnes vaccinées, le bénéfice […] / risque reste favorable à la vaccination. » – Alain Fischer

 


L’immunité de groupe Vaccin et autisme

 

  1. Les adjuvants vaccinaux, c’est quoi ? (2017, 8 décembre). Vaccination Info Service. Disponible sur http://www.vaccination-info-service.fr/Questions-frequentes/Questions-generales/Composition-des-vaccins/Les-adjuvants-vaccinaux-c-est-quoi [Consulté le 16 juin 2018]
    Adjuvant immunologique. (2018, février 20). In Wikipédia. Disponible sur https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Adjuvant_immunologique&oldid=145671543 [Consulté le 16 juin 2018] 
  2. Ordre National des Médecins. (2017, juin). Vaccination : comment restaurer la confiance ? Webzine n°7 [Site internet] Disponible sur https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/cn_webzine/2017-06/www/index.php [Consulté le 30 mars 2018]
  3. D’après une interview avec Cathy Gache, présidente de REVAHB, le 16/05/2018
  4. Revahb. (s. d.). Les missions de l’association. Revahb. Disponible sur http://www.revahb.fr/1-3-Missions-association.htm [Consulté 18 juin 2018]
  5. Myofasciite à Macrophages – Symptômes, Risques, Traitements. (2016, 26 juillet). PasseportSanté. Disponible sur https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=myofasciite-macrophages [Consulté le 18 juin 2018] 
  6. World Health Organization (WHO). (1999, octobre). Myofasciite à macrophages et vaccins contenant de l’aluminium. Disponible sur http://www.who.int/vaccine_safety/committee/reports/october_1999/fr/ [Consulté le 18 juin 2018]
  7. Après le sang contaminé au virus du Sida, les vaccins « contaminés » à l’aluminium. (2017, octobre 4). Site Officiel du Pr Henri Joyeux. Disponible sur https://professeur-joyeux.com/2017/10/04/apres-le-sang-contamine-au-virus-du-sida-les-vaccins-contamines-a-laluminium/[Consulté le 18 juin 2018] 
  8. Gherardi, R. K., Coquet, M., Cherin, P., Belec, L., Moretto, P., Dreyfus, P. A., … Authier, F.-J. (2001). Macrophagic myofasciitis lesions assess long-term persistence of vaccine-derived aluminium hydroxide in muscle. Brain, 124(9), 1821‑1831. https://doi.org/10.1093/brain/124.9.1821 
  9. Court, M. (2016, juillet 10). Le Pr Joyeux radié de l’Ordre des médecins. Le Figaro. Disponible sur http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/07/10/25193-pr-joyeux-radie-lordre-medecins [Consulté le 16 juin 2018]
  10. D’après une interview avec Alain Fischer le 01/06/2018
  11. Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). (2013). Aluminium et vaccins. Paris: Haut Conseil de la Santé Publique. Disponible sur https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=369 [Consulté le 16 juin 2018]
  12. Conseil d’Etat. (2017, 8 février). Décision n° 397151. Disponible sur http://www.conseil-etat.fr/Decisions-Avis-Publications/Decisions/Selection-des-decisions-faisant-l-objet-d-une-communication-particuliere/CE-8-fevrier-2017-M.-B. [Consulté le 1 juin 2018]