Certaines études ont vérifié l'effet positif d'un entraînement à l'analyse phonémique sur l'apprentissage. Autrement dit, selon ces études, l'habileté à l'analyse phonémique conduit au développement de l'habileté de lecture. Ceci est surtout vrai lorsque l'entraînement à l'analyse phonémique est associé à un entraînement sur les correspondances graphèmes/phonèmes. Voici une étude, menée en Angleterre au « Centre for Reading and Language » par les chercheurs Hatcher, Hulme et Ellis en 1994.
L'étude portait sur des enfants lecteurs faibles de 7 ans, répartis en 4 groupes, selon le protocole suivant :
Le résultat de l'étude est donc que seul le groupe « phonologie + lecture » a plus progressé en lecture de pseudo-mots, de mots isolés, de mots en contexte et en compréhension de texte, que le groupe témoin.
Il peut ainsi paraître un peu surprenant que le groupe « lecture », qui passait pourtant plus de temps à lire que tous les autres groupes, n'ait pas progressé davantage. Cela va à l'encontre de certaines croyances, particulièrement présentes dans l'approche « whole-language » (analytique), selon lesquelles la meilleure manière d'employer le temps à l'apprentissage de la lecture est de le consacrer entièrement à la lecture.
Or, ce résultat prouve qu'une partie de ce temps peut être employé de manière efficace à travailler des compétences sous-jacentes à la lecture, telles que le décodage et la conscience phonémique.
Il a également conduit Hatcher, Hulme et Ellis à émettre l'hypothèse d'un « lien phonologique ». Ceci traduit le fait qu'un entraînement phonologique est plus efficace lorsqu'il est réalisé dans un contexte de lien explicite entre les représentations orthographiques et phonologiques.