Emeutes de la Faim


  
Haiti le 14 avril 2008
     L’ensemble des articles recueillis à propos des émeutes de la faim s’accordent sur le fait que les pays développé porte un regard soucieux sur la crise qui touche principalement les pays pauvres où des millions d’individus sont victimes de malnutrition mais aussi l’ensemble des pays de la planète dans la mise où cette crise a pris des dimensions géopolitiques globales. Les différents acteurs soulignent les causes de cette crise et on retrouve au travers des articles     une modélisation commune. Tout d’abord un facteur météorologique, parfois mis sur le dos du réchauffement climatique, qui a entraîné une baisse de la production agricole mondiale. Dans le même temps, la forte croissance de la Chine et de l’Inde ainsi que l’occidentalisation de leur alimentation est à l’origine d’une hausse de la demande. Ceci combiné à une augmentation du prix du fret et du pétrole ainsi qu’aux biocarburants dont la production détourne une partie des récoltes. Les acteurs s’accordent à dire qu’il faut fournir une aide immédiate aux pays concernés (notamment à travers une augmentation du budget du Projet Alimentaire Mondial) combinée à des mesures à plus long terme.
   
    J. Ziegler désapprouve le système de solution axé sur la libéralisation du commerce, la privatisation des services publics et des institutions et le modèle de réforme foncière fondé sur le marché. Selon lui l’histoire a prouvé que ce système a mené au nombre d’individus victime de la faim que nous connaissons aujourd’hui. Il accuse par ailleurs les organisations officielles internationales (notamment le FMI) d’avoir contraint les pays pauvres à se spécialiser dans une agriculture exportable, donc soumise au marché mondial, au dépend des besoins internes.

    Le président de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) voit une solution à long terme passant nécessairement par qu’une « aide accrue à l’agriculture et l’abolition des subventions agricoles ». Il est rejoint par l’OMC qui appelle le FMI et la BM à tenter d’accroître l’offre alimentaire afin d’enrayer la montée des prix et l’équipe de B. Kouchner qui condamne la libéralisation du marché. La FAO voudrait elle aussi que les pays riches prennent des mesures concernant les taxes, les droits à l’importation et les subventions afin d’augmenter à terme la production agricole dans les pays pauvres.

    Le FMI et la BM ne font pas mention dans les causes présumées de la crise du système libéral. Pour la BM il est nécessaire d’investir dans l’agriculture des pays pauvres pour dénouer la crise, point de vue partagé par l’équipe de B. Kouchner qui souligne par la même que la situation rend intéressants les dits investissements.

    Voici les liens vers les articles. Cliquer sur le nom de l'article pour accéder à son résumé :

La Tribune – 20.04.08
        Crise alimentaire : la nécessité de développer l’agriculture fait consensus.

LeMonde.fr – 11.04.08
        M. Diouf : « Nous pourrons faire face aux besoins alimentaires d’une population qui doit atteindre les 9 milliard à     l’horizon 2050 ».

 L’Humanité – 14.04.08
        Jean Ziegler : « un crime contre l’humanité ».

 Le Parisien – 13.04.08
        Matières premières : la flambée des prix agricoles inquiète la banque mondiale.

 LeMonde.fr – 15.04.08
        La banque mondiale et le FMI tentent de mobiliser face à l’envolée des prix  alimentaires

 Libération.fr – 11.04.08
        Faisons face aux émeutes de la faim.



Ecole des Mines de Paris - Etude de controverses 2007