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Les Blocages - 2ème partie

Que revendiquent les Kanaks ?

      Selon Rheebu Nuu, les Kanaks craignent que l’exploitation minière ne les dépossède de leurs terres. Ils ont peur de voir leur influence diminuer à cause de l’immigration (immigration d’ouvriers des îles voisines mais aussi d’ingénieurs de métropole) : « Cela participe d'une politique néo-colonialiste, où, au rythme d’immigration actuel, 100.000 nouveaux habitants dans le sud pèseront lourds dans la balance institutionnelle et fourniront les conditions d’une partition d’ici le référendum sur l’autodétermination en 2014 », analyse Raphaël Mapou, secrétaire général de Rhéébu Nùù (citation extraite de l’article « Répression syndicale en Nouvelle- Calédonie » de Maguy Day, publié le 22 avril 2008, publié dans le journal d’information numérique Mediapart, disponible ici ). Ils cherchent donc à avoir une position forte pour rester maîtres de l’avenir de la Calédonie.

      Par ailleurs, l’exploitation minière épuise les ressources naturelles de la Calédonie et engendre de la pollution et d’autres problèmes environnementaux. Rheebu Nuu demande donc au nom des Kanaks une législation environnementale très stricte pour les sociétés minières et des dédommagements pour les problèmes environnementaux déjà créés (toujours d’après l’article « Répression syndicale en Nouvelle- Calédonie »).

      Enfin, « le développement minier a largement contribué à transformer [le] mode de vie [des Kanaks] […] La mine a « aspiré » une grande partie des personnalités « moteurs » dans les tribus. Même si celles-ci ré-injectent ensuite une partie de l’argent dans la tribu, le développement de projet en tribu devient de plus en plus difficile par manque de porteur » (communiqué de presse « L’activité nickel en Nouvelle-Calédonie : pertes et profits » publié par Action Biosphère le 16 mars 2009, accessible au lien suivant : lien , page consultée le 1/11/2011). Donc dans la mesure où leur mode de vie a été transformé  par l’exploitation du nickel et quitte à ce que leur territoire soit pollué et exploité, les Kanaks veulent profiter des retombées économique de l’activité minière.

 

Mise en place du dialogue entre les différents acteurs

      En 2006, le brésilien Vale (troisième groupe minier mondial) rachète le groupe canadien Inco qui possédait le complexe Goro Nickel. De nombreuses études environnementales et socio-économiques sont faites, à la fois à la demande de Vale (comme l’étude faite par l’INERIS en 2003 et l’Etude d’Impact Socio-Economique du projet Goro Nickel disponible sur le site Internet de Vale Nouvelle-Calédonie, ici) mais aussi des associations écologiques (comme Avis du WWF (Organisation mondiale de protection de la nature) sur le projet Goro-Nickel dans le cadre des enquêtes publiques de novembre 2007 signé le 10 mars 2008 à Nouméa par Hubert Géraux et Ahab Downer, membres du Bureau WWF Nouvelle-Calédonie). Cette dernière étude amène le WWF à émettre en 2007 une liste de 16 recommandations pour encourager les sociétés minières à adopter une politique respectueuse des hommes et de l’environnement.

      Vale semble mieux gérer la situation tendue : ces nombreuses études ont été accompagnées de réunions et de discussions entre les différents acteurs concernés. Peu à peu, un véritable dialogue s’installe et des solutions sont envisagées. Nous sommes alors en 2007. Vous pouvez consulter cette suite d'événements à l'aide de la frise chronologique, accessible par ce lien.

      En 2008, nouveau rebondissement : l’usine entre en production et le lagon entre au patrimoine mondial de l’UNESCO, malgré la présence du tuyau de Goro qui déverse les déchets dans la mer. Quelles réactions cette décision suscite-t-elle ? Cette décision va-t-elle enfin mettre tout le monde d’accord ?

      Pour plus de précisions avant de continuer : "Une situation tendue avec Vale qui ne date pas d’hier" : cliquer sur ce lien.

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