L’introduction des génériques sur le marché des médicaments a eu des conséquences économiques et financières sur les laboratoires pharmaceutiques. En réponse à cela, les laboratoires pharmaceutiques de princeps et les laboratoires pharmaceutiques de génériques.

Le développement d’équivalents thérapeutiques

Les laboratoires de princeps ont réagi en mettant en place des stratégies pour contrecarrer les génériques. Cette stratégie antigénérique repose sur un jeu avec les limites posées à la substitution. Etienne NOUGUEZ dans son article « La définition des médicaments génériques entre enjeux thérapeutiques et économiques », souligne que :

La politique du médicament générique, en fixant les frontières du groupe générique comme limite à la substitution entre médicaments, ne prend pas en compte l’existence de ce marché d’équivalents thérapeutiques. C’est pourtant ce marché qui a servi de support à la stratégie antigénérique.

Etienne Nouguez

Ces équivalents thérapeutiques sont regroupés au sein d’une classe thérapeutique. Deux équivalents thérapeutiques ont un profil d’efficacité et des effets secondaires identiques mais ils sont imparfaitement substituables dans la mesure où leur principe actif n’est pas nécessairement identique. Or le principe français de la substitution n’autorise le pharmacien qu’à subsituer des médicaments appartenant au même groupe générique.  Seul le médecin a le droit de choisir la classe thérapeutique. C’est pourquoi la stratégie des laboratoires pharmaceutiques consiste dans le dépôt de nouveaux brevets pour des médicaments « me-too », juste avant que le premier princeps ne tombe dans le domaine public. Ces médicaments « mee-too » ont des effets thérapeutiques similaires mais  n’entrent pas dans le même groupe générique. Ils sont promu auprès des médecins comme de nouveaux médicaments princeps.

Le ciblage marketing 

Les laboratoires de princeps promeuvent leurs médicaments auprès des médecins, via les visiteurs médicaux.  Les laboratoires de génériques se livrent eux une bataille de remise lorsqu’un nouveau générique entre sur le marché des médicaments afin d’être référés par le plus d’officines possible.

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L’impact des Centres Hospitaliers Universitaires

Hôpital

Il existe des disparités de taux de substitution à l’intérieur des départements. Le Président de la Commission Economie de la FSPF, Pierre HICKEL, nous a mentionné le fait qu’autour d’une CHU la substitution était moindre. Il explique cette situation par l’influence du médecin prescripteur de l’hôpital – ayant souvent le titre Professeur. Se faire soigner dans un hôpital n’a pas la même signification que se faire soigner en ville : l’hôpital a une dimension symbolique beaucoup plus importante.  Les patients sont moins enclins à accepter une substitution lorsque la prescription est signée de la main d’un Professeur que lorsqu’elle provient d’un médecin. C’est sur cette détermination psychologique qu’ont joué les laboratoires pharmaceutiques. Les praticiens hospitaliers  prescrivent, pour des raisons pratiques, les médicaments sous leur nom de marque. Or, les hôpitaux ont recours à des procédures d’appels d’offre pour les médicaments qui vont être délivrés à l’hôpital.  Les laboratoires fournissent aux hôpitaux des médicaments à des prix unitaires extrêmement bas parce qu’ils savent qu’ils pourront récupérer leur perte financière grâce aux produits qui seront vendus, à un prix plus élevé, dans la pharmacie de ville située à proximité de l’hôpital.

L’adaptation des génériqueurs

L’objectif pour les pouvoirs publics est d’arriver à 80% de substitution. Ce qui signifie que les laboratoires princeps peuvent potentiellement perdre à terme 80% du marché du médicament (le risque est plus grand lorsque ce sont les Blockbusters qui sont touchés). Les laboratoires ont régi par plusieurs biais. Ils ont développé leur vente en produisant eux- même des génériques. Ce qui a permis de récupérer des parts du marché et ainsi de réduire la concurrence des laboratoires produisant uniquement des génériques, qui avaient su profiter de la tombée des brevets dans le domaine public.  On peut prendre l’exemple Sanofi-Aventis et de sa filiale Zentiva dédiée aux médicaments génériques. Ils se sont tournés vers des marchés extérieurs. Sanofi – Aventis a racheté en 2009 le fabricant mexicain Kendrick et le laboratoire brésilien Medley, tous deux spécialistes des médicaments génériques.

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