Outils de quantification

Qu’est ce que la quantification ?

L’objectif de la démarche

La quantification est un outil de visualisation des flux et des données présentes sur le web. Ces dernières sont nombreuses et difficiles à interpréter dans un outil qui puisse les organiser. Notamment, les médias sociaux et web qui représentent les différents acteurs qui interviennent dans la controverse, sont difficiles à replacer dans un contexte globale de discussion. L’objectif est donc en particulier de représenter sous forme de cartes la force des liens entretenus par les différents animateurs de sites, forums, et aussi entre les différents sujets abordés par la presse ou les articles scientifiques.

Sur quels supports se fait la quantification

La quantification des articles de presse

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Pour la réaliser, on s’appuie notamment sur la présence plus ou moins forte de mots clés dans les articles de presse. Le recueil de ces informations se fait via la base de donnée Europresse. Dans le cadre de notre controverse, les résultats de ce type de quantification ont été limités. En effet, l’un des enjeux majeur de notre sujet, celui de l’identification des mécanismes générateurs d’émissions de gaz à effet de serre, a surtout mobilisé des organismes scientifiques et professionnels du secteur de l’élevage. Cette problématique a eu des retentissements dans la presse grand public, notamment concernant l’acceptabilité sociale, mais cette dernière est difficile à quantifier car le vocabulaire employé est très large, et recouvre d’autres domaines plus larges que notre sujet lui-même.

Nos résultats ont été les suivants: 

L’étude des résultats sur Europresse montre que la question de l’”élevage soutenable” est une question internationale surtout mobilisée par de grandes institutions comme la FAO ou des instituts de recherche (la majorité des articles sont des rapports). Ces derniers bénéficient d’une forte couverture médiatique dans la mesure où les périodes de forte médiatisation suivent la sortie de ces derniers. L’analyse des articles montre qu’un fort crédit est accordé aux données scientifiques, qui font figures de preuves universelles, alors même qu’elles sont sujettes à débat.

Beaucoup d’articles portent sur un thème plus large que les techniques d’élevage de manière à en faire une pratique soutenable, mais ceux qui ont un intérêt pour notre problématique sont généralement publiés pour mettre en avant une avancée technologique dans le traitement des gaz à effet de serre issus de l’élevage, qui permettrait d’allier la hausse de la demande de viande avec les impératifs de respect de l’environnement. Il s’agit donc surtout d’une dynamique “d’intensification soutenable”.

Résultats détaillés 

Équation de recherche de recherche utilisée pour localiser les articles sur la base de donnée

“Livestock” and ‘sustainability” and “greenhouse gases”

Nombre d’articles repérés

741 articles sur l’ensemble des archives

Les organismes de presse ou de communication qui traitent de ces questions

Les sites institutionnels et spécialisés dans l’agriculture et l’élevage communiquent généralement plus sur le sujet. Concernant des problématiques plus larges concernant l’élevage et l’environnement, les journaux nationaux sont aussi représentés. Beaucoup des articles qui sont en lien avec notre sujet portent plus sur l’organisation de l’élevage dans une perspective de soutenabilité que sur les émissions de gaz à effet de serre seuls (ils sont envisagés dans une perspective plus généralement environnementale).

Identification des grandes phases de la médiatisation

La médiatisation suit les sorties de rapports ou les rencontres sur le thème de l’élevage et de l’environnement. Il ne semble pas y avoir de phases majeures de médiatisation forte en dehors du suivi de ces évènements institutionnels. Cependant, cela peut être dû au fait que la chronologie de la problématique est relativement récente (pas d’articles archivés avant 2011)

Répartition géographique des publications

Auteurs spécialistes

Il n’y a pas d’auteurs spécialistes en général, mais des chercheurs cités dans les articles de façon plus ou moins régulière. La FAO semble être une référence importante, de même que les institutions de recherche qui sont souvent citées ou à l’origine d’articles portant sur l’élevage et l’environnement.

La quantification des articles scientifiques et de littérature grise

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Concernant les articles scientifiques, un méthode efficace pour voir comment les scientifiques communiquent entre eux est de déterminer quels articles sont les plus cités, et par qui ils le sont. Pour cela, on peut utiliser les informations de la base de donnée Web Of Science. C’est essentiellement sur cet espace que se sont portées nos recherches. Nous avons également analysée la base du Cairn. Dans le cadre de notre controverse, nous nous sommes ainsi surtout intéressés aux organismes scientifiques qui publiaient le plus d’articles au sujet de l’élevage et du développement durable, et de l’évolution temporelle des publications à ce sujet. L’exploitation visuelle de ces données a été faite via Excel.

Résultats détaillés pour la base de donnée Web Of Science/Web Of Knowledge:

Plusieurs documents sont intéressants dans le cadre de notre controverse, notamment ceux qui reviennent pour différentes équations de recherche (Livestock management and gas effect, livestock and gas effect). La base de recherche met en évidence de grandes tendances qui ont permis de spécialiser la recherche, notamment à partir des disciplines concernées: Agriculture, Science de l’environnement et “Business economics”. Ces combinaisons mettent en avant un lien étroit entre les recherches sur l’élevage et l’environnement et une problématique d’application pratique de ces recherches à la production de viande.

Équation de recherche 

“Livestock” AND “sustainability”, “Livestock” AND “Greenhouse gases”, “Livestock” AND sustainability” AND “greenhouse gases”

Nombre d’articles recensés

Respectivement 329, 936 et 49 résultats

Répartition chronologique des articles

Disciplines impliquées dans le sujet

On peut constater que la problématique de soutenabilité de l’élevage concerne aussi bien les écologues que des chercheurs en “business economics” chargés de fournir des modèles de management optimaux des élevages. A ce titre, les trois disciplines qui publient le plus dans ce domaine apparaissent comme complémentaires dans le cadre de notre controverse: l’agriculture comme espace d’investigation scientifique concernant l’élevage et son impact, les sciences environnementales à même de quantifier cet impact et de le mettre en relation avec d’autres champs sociaux, et les “business economics” quantifiant quant à eux l’impact économique que représentent les nouvelles alternatives d’élevages, et leur influence sur les coûts de production par exemple.

Origine nationale des articles

Principaux laboratoires impliqués

La Wageningen university est un établissement aux Pays Bas. Elle dispose notamment d’un centre de recherche en entomologie, qui étudie donc les possibilités d’élevage d’insectes: vous pouvez consulter à ce sujet le rapport de la FAO en partenariat avec l’université sur l’élevage des insectes. Par ailleurs Marcel Dicke, chercheur là bas, est un défenseur actif de l’élevage d’insecte pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (voir notre partie consacrée à cette alternative). On voit aussi sur ce diagramme que L’INRA est au cœur de la controverse dans le paysage français. Vous pouvez consulter notre analyse de cet institut de recherche en cliquant ici.

Travaux les plus cités

Article cité 110 fois:  Methane mitigation in ruminants: from microbe to the farm scale. MARTIN, C.; MORGAVI, D. P.; DOREAU, M. In: International Conference on Livestock and Global Climate Change Location: Hammamet, TUNISIA Date: MAY, 2008 Sponsor(s): British Soc Anim Sci; INRA; European Assoc Anim Prod; ICARDA.

Article cité 106 fois: Policy and technological constraints to implementation of greenhouse gas mitigation options in agriculture. SMITH, Pete; MARTINO, Daniel; CAI, Zucong; In Agriculture Ecosystem and Environment.  Volume: 118   Issue: 1-4   Pages: 6-28   Published: JAN 2007

Motif de rejet de certains articles

L’équation de recherche “livestock and sustainability” prend en compte une grande variété de problématiques: notamment celle de la santé des animaux et des consommateurs, ou la pollution des eaux. Ces sujets ne font pas partie de notre recherche, sans quoi elle serait trop large et donc moins précise sur les acteurs à envisager: nous privilégions les articles mentionnant les gaz à effet de serre, en lien avec une problématique de management de l’élevage. Ce biais dans les recherches devient moins important à mesure que l’on limite encore la recherche en rajoutant comme mot clé “greenhouse effect” par exemple. Dans ce cas-ci, nous avons recherché les articles les plus cités et les plus abordables, qui proposaient des alternatives aux méthodes actuelles d’élevage, ou alors les justifiaient.

Dans la mesure où plusieurs recherches portaient sur des sujets similaires du point de vue de notre problématique, nous avons aussi cherché à diversifier les positions théoriques, ce qui a été une façon de sélectionner ou de rejeter certains articles.

Par ailleurs, un certain nombre d’articles porte sur des problématiques scientifiques très pointues. Nous les avons rejetés lorsqu’ils ne nous semblaient pas refléter une orientation particulière dans la controverse du fait de l’horizon du problème traité.

Résultats détaillés pour la base de donnée Cairn:

Cairn.info met en avant des dynamiques nouvelles, comme l’intérêt porté aux régions géographiques très rurales dans l’élevage. Notamment, les travaux sur l’agriculture en Méditerranée et en Afrique sont particulièrement mis en valeur. La base de données confirme également l’importance de l’économie et la gestion dans la recherche sur l’élevage et ses alternatives dans une optique de soutenabilité. Cependant, la plupart des articles sont focalisés sur des problématiques agricoles en général, qui ne nous permettent que rarement d’apporter des éléments cohérents avec notre problématique. C’est pour cela que l’équation de recherche « élevage et effet de serre » ne peut pas traduire un dynamisme fort de la recherche concernant le lien entre l’élevage et les émissions de gaz à effet de serre: la majorité des articles ne portent pas sur ce sujet mais des problématiques émanant soit de disciplines qui n’ont pas pour objectif de répondre à notre problématique (la philosophie par exemple), soit qui traitent de façon trop large notre sujet.

Équations de recherche 

“Livestock” AND “sustainability”, “Livestock” AND “Greenhouse gases”, “élevage” AND “soutenabilité”, “élevage” AND “gaz à effet de serre” (les graphiques ont été réalisés en agrégeant ces différentes équations)

Nombre d’articles recensés

En moyenne entre 50 et 100, sauf pour la dernière équation de recherche qui a donné 312 résultats, dans des disciplines très variées.

Répartition chronologique des articles

Disciplines concernées

Origine nationale des articles

Il n’y a pas d’information quantitative concernant la provenance géographique des articles. Cependant, Cairn.info est un site français, et à l’inverse de Web Of Science/Knowledge, même lorsque les mots clés sont en anglais, environ la moitié des articles sont en français. Cependant concernant les aires géographiques concernées par les articles, on peut mettre en avant le fait qu’ils portent souvent non pas sur les modèles d’élevages européens ou d’Amérique du nord, mais plutôt sur les modèles ruraux en particulier africains ou méditerranéen.

Principales revues publiant à ce sujet

Nb : un certain nombre de revues ont une présence importante pour l’équation de recherche « élevage et gaz à effet de serre ». C’est le cas pour les Annuels (7), Manière à débattre et décider (11), Écologie et Politique (15), et Repères (10). L’intégralité des études économiques de l’OCDE et des annales des Mines proviennent de cette équation de recherche. Cette dernière a présenté des résultats très variés qui n’entrent pas forcément dans le cadre de notre problématique (en philosophie, ou intérêt général), et les résultats quantitatifs ne doivent pas être surestimés dans ce cadre. Par ailleurs, il est probable que certains articles soient représentés deux fois dans la synthèse quantitative, ce qui constitue un biais au graphique ci-dessus.

La quantification du Web

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Dans le cadre de notre controverse, c’est la dimension de la quantification que nous avons le plus mobilisée, car elle nous a permis d’illustrer de façon précise les relations décrites par les intervenants de la controverse. Vous pouvez en voir certains résultats détaillés dans l’onglet concernant les acteurs, ainsi qu’une plus complète dans la description d’INTERBEV.

Comment lire une carte du réseau d’acteurs sur le net

La Quantification Web a été ici réalisée à partir de l’outil NaviCrawler. La démarche de crawl consiste à partir d’un site défini, et de voir quels sont les liens répertoriés sur une page (les “sites prochains”). Chaque passage d’un site à ses sites prochains constitue un “noeud”, et au fil des noeuds il est possible de créer une représentation de l’espace virtuel de communication entre les acteurs. Ce qui est donc représenté sur le site, c’est la distance entre les acteurs: plus il y a de sites qui les séparent, plus ils sont éloignés en terme de relation.De même, on compte le nombre de fois où le site renvoie vers un autre site. C’est pour cette raison que des liaisons directes entre deux sites peuvent être de longueur différente. On peut aussi représenter cette distance en colorant la carte: Le site dont on veut analyser les relations a la couleur la plus foncée, et plus on s’en éloigne plus les couleurs s’affaiblissent. C’est le cas pour les deux cartes analysées dans l’onglet Analyse du Web.

Pour accéder à l’analyse générale de la controverse sur Web, cliquez sur carte de gauche. Pour accéder à l’illustration du réseau dans lequel est inséré Interbev (organisme pour lequel les résultats ont été les plus concluants), cliquez sur la carte de droite.

 

 Avertissement:

Les cartes issues de l’outil de Navicrawler ne sont pas exhaustives. Certains sites qui sont pourtant directements liés, ou jouent un rôle important dans la controverse, n’apparaissent pas de façon prédominante dans les cartes qui sont présentées dans ce site: c’est le cas de l’INRA, ou l’Institut de l’élevage dont l’absence dans la carte des liens avec interbev, puis le ministère du développement durable et de l’agriculture, est étonnante. Elle peut s’expliquer par le fait que, lorsque nous avons fait le navicrawler en partant de ses sites, ils nous ont renvoyés quasi-exclusivement à d’autres pages du même site. Dans leurs relations web officielles, ils cherchent peut-être à traduire leur indépendance axiologique vis à vis des organismes gouvernementaux et professionnels.

Par ailleurs, dans la mesure où ces acteurs agissent quasiment tous dans d’autres cadres que celui de la reflexion autour des impacts environnement dus à l’élevage, certains liens présentés sur les cartes peuvent ne pas caractériser des échanges concernant strictement notre sujet: c’est le cas par exemple des liens qu’entretient Interbev avec les sites des différents métiers de la viande: cette relation est intéressante pour comprendre la position de l’interprofessionnelle dans l’espace des acteurs, mais elle s’éloigne des contacts entretenus dans le strict cadre de la controverse sur l’impact de l’émission de GES de l’élevage. Pour cette raison, la carte présentée dans l’onglet Analyse du Web a volontairement été limitée aux liens illustrant strictement les relations dans ce cadre. Vous trouverez une carte plus complète dans l’onglet consacré à Interbev.