Historique

   Capture d’écran 2014-05-19 à 17.42.49 Capture d’écran 2014-05-19 à 17.43.02

      La question du diesel intéresse à la fois les internautes et la presse depuis les années 2000. Plus récemment, on note un regain d’intérêt avec la publication du rapport du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) sur les gaz d’échappement diesel. Ce rapport s’appuie sur les travaux épidémiologiques et expérimentaux précédents sur le diesel, et conclut que les gaz d’échappement diesel causent le cancer du poumon chez l’Homme.

    La presse multiplie les articles sur le sujet, comme le montrent ces graphes obtenus à partir de la base de données Europresse. Il s’agit du nombre d’articles publiés par année, pour une certaine équation de recherche.

Europresse, équation de recherche diesel, limitée à la France

Europresse, équation de recherche diesel, limitée à la France

Europresse, équation de recherche filtre particules

Europresse, équation de recherche filtre particules

        En parallèle, l’Union Européenne limite les émissions en oxydes d’azote (NOx), monoxyde de carbone (CO), hydrocarbures, et particules fines, par le biais de normes régulièrement introduites depuis 1993. La norme Euro 5, entrée en vigueur en janvier 2011, limite la masse et, pour la première fois, le nombre de particules émises par kilomètre, imposant de fait le filtre à particules pour les véhicules diesel. Si personne ne met en doute le fait que la pollution par les particules fines est nocive pour la santé, il existe plusieurs propositions sur la façon de résoudre ce problème.

              PSA a lancé en 2000 son premier filtre à particules, afin d’éliminer les particules fines des gaz d’échappement des moteurs diesel. Les performances de ces filtres ont été perfectionnées dans les années suivantes, si bien que PSA considère que le problème des particules fines émises par les moteurs diesel est réglé.

              Le 13 mars, la controverse autour des particules fines des gaz d’échappement diesel fait la une des médias, avec un épisode de pollution atmosphérique exceptionnel. L’alerte aux particules fines est déclenchée dans plusieurs régions de France. Plus généralement, la question du diesel et des particules fines est un sujet de plus en plus présent dans la presse. Les graphes ci-dessous ont été obtenus avec l’outil Google Trends (http://www.google.fr/trends/), et représentent le nombre de recherches faites sur Google pour différents mots-clés.

Nombre de recherches faites sur Google pour différents mots-clés

Nombre de recherches faites sur Google pour différents mots-clés

 

Nombre de recherches faites sur Google avec comme équation de recherche filtre à particules

Nombre de recherches faites sur Google avec comme équation de recherche filtre à particules

 

         En France, l’augmentation du nombre d’articles concernant le diesel est notable surtout depuis 2011 (le nombre d’articles a doublé entre début 2011 et fin 2013), avec une augmentation de l’augmentation en 2012. Il semble que le sujet ait déjà été en débat avant la publication du rapport de l’OMS.

On remarque un regain d’intérêt de la presse pour les filtres à particules depuis 2012. Ces variations correspondent bien au début de la controverse, qui se situe fin 2012.

L’intérêt des internautes pour la question du diesel semble plus difficile à interpréter :

Nous observons un pic à la fin de l’année 2012, cela correspond à la publication du rapport de l’OMS. Les recherches concernant les gaz d’échappement diesel (« diesel exhaust ») sont plus largement représentées et plus régulières que celles concernant la santé et contenant le mot « cancer ». On note néanmoins un pic de recherche pour « diesel cancer » et dans une moindre mesure « diesel exhaust cancer », visible même en perspective avec les recherches pour « diesel exhaust ». Ce pic se retrouve également dans les recherches pour « diesel exhaust », même s’il est bien moins marqué.

          Nous pouvons constater une augmentation brusque du nombre de recherches vers 2006, puis elles se maintiennent à un niveau à peu près constant. Cette augmentation corresponde à celle que l’on observe pour la presse écrite. Par contre, il n’y a pas de pic d’intérêt fin 2012, comme on peut en voir un dans la presse. Il semblerait que les recherches précises sur le sujet n’aient pas augmenté depuis le début de la controverse, bien que le sujet soit beaucoup plus présent dans la presse depuis fin 2012.

                Ces données sur les recherches google montrent un intérêt général croissant pour les moteurs diesel. Cependant, il semblerait que l’intérêt pour les effets des gaz d’échappement diesel soit retombé peu après le rapport de l’OMS. L’intérêt pour les filtres à particules est relativement constant depuis 2006. Même si le public a été saisi par le début de la controverse, il semble que d’autres problèmes soient maintenant au premier plan. En effet, le nombre de recherches suggère que les internautes ne cherchent pas particulièrement à s’informer, et donc que le sujet ne fait pas partie des préoccupations actives du public. Cela peut également signifier que le public est convaincu de la nocivité du diesel pour la santé.

libération

Une de Libération du 7 avril 2014

Le pic de pollution de mars 2014 a relancé la polémique sur le diesel. Le 7 avril, la première page de Libération titrait « Sus au diesel », « Les états généraux du diesel se tenaient samedi à Paris alors que ce carburant est de plus en plus controversé ».

D’après Yann Wehrling, la controverse sur le diesel en est arrivé à une étape clé :

« Je pense qu’on en est au niveau du constat partagé, c’est-à-dire qu’on en est au niveau où tout le monde est d’accord pour dire que le diesel, ça pose problème. Maintenant, là où on n’en est pas, c’est le fait qu’on soit tous d’accord sur les mesures à prendre. »