Développer les transports en commun

tramway

            La solution adoptée pour mettre fin au pic de pollution au particules fines du 14 mars 2014 a été de rendre gratuits tous les transports en commun de l’île de France (Métro, Tram, RER) pour le week-end qui suivait. Cette solution radicale a permis un petit retour à la normale mais ce n’est en aucun cas une solution pérenne.

         Face au problème de la pollution atmosphérique par les particules fines, l’idée de nombreux acteurs politiques est de favoriser l’usage des transports en commun plus qu’il ne l’est maintenant, afin de réduire l’usage de véhicules individuels. D’une part, cela réduit la consommation en carburant. D’autre part, il serait possible de remplacer tous les bus roulant encore au diesel. C’est ce que propose la candidate à la mairie de Paris, Anne Hidalgo :

« Je veux que le parc municipal soit entièrement propre dans trois ans et qu’il n’y ait plus aucun bus roulant au diesel à Paris. Je favoriserais le recours aux petits bus électriques qui sont silencieux, propres et moins encombrants, à l’image de la Traverse Brancion-Commerce dans le 15ème arrondissement. »

          Cette solution présente un avantage clé, elle semble peu contraignante à mettre en œuvre:

« Les véhicules les plus émetteurs c’est les bus, c’est les poids lourds. Les bus, on en a la maitrise, parce que c’est la RATP dans laquelle la ville a son mot à dire, et cætera et c’est les pouvoirs publics, les transports en communs c’est les pouvoirs publics donc pour un politique comme moi agir sur les bus on peut le faire tout de suite, c’est facile, c’est une mesure facile. Quand je dis agir sur les bus, c’est on sort de la circulation les bus diesel et on les remplace par des bus électriques. » Yann Wehrling

         Cependant, cette mesure suppose un investissement considérable dans les transports en commun. Où récupérer cet argent ? Yann Wehrling suggère que si la France ne réduit pas ses émissions en particules fines et en gaz polluants, elle devra payer une amende d’environ 300 millions d’euros. Cet investissement est donc parfaitement justifié. Pour PSA, il est également pensable d’investir dans les transports en commun, car il constitue un parc de véhicules fortement polluant. Plus généralement, il serait judicieux d’équiper tous les véhicules de la mairie de Paris d’un filtre à particules, car la majorité de ces véhicules sont des diesels.

        Il est également possible de considérer le co-voiturage comme une forme de transports en commun, à partir du moment où il s’agit d’un véhicule utilisé par un grand nombre de personnes. Il existe déjà plusieurs projets de ce type, comme par exemple celui porté par Mobizen. Selon Yann Wehrling, c’est un concept qui a de l’avenir, et qu’il s’agit d’observer de près.

« Ou qu’on puisse développer dans Paris davantage de voitures partagées, c’est-à-dire de voitures que vous ne possédez pas mais que vous louez. Soit à un loueur traditionnel, soit en prenant de l’Autolib’, soit en prenant de l’auto-partage. Tous ces systèmes aujourd’hui, ils ont un devenir important dans les villes, et il faut les favoriser. Et globalement, c’est toujours ça de circulation en moins. »

affiche pour le covoiturage de la ville de Kembs (site)

affiche pour le covoiturage de la ville de Kembs (site)

       Toutefois, il ne peut pas suffire d’investir dans les transports en commun pour diminuer les émissions. En effet, il faut convaincre les automobilistes d’effectuer la totalité ou au moins une partie de leurs déplacements avec les transports publics. Or, pour Claude Bascompte, président des Amis de la Terre, c’est ce dernier point qui est crucial :

« Le changement d’usage dans la mobilité est impulsé par la disponibilité des transports en commun, mais aussi par le frein mis en œuvre pour réduire la circulation automobile. C’est la raison pour laquelle on pousse à restreindre l’usage de la voiture en ville. »

         Il faut donc, en parallèle, limiter la circulation automobile. C’est l’une des causes pour laquelle les Amis de la Terre s’engagent, et qui pour eux va de pair avec la promotion des transports publics. Ainsi, Louis Cofflard des Amis de la Terre propose de

« développer davantage les transports en commun, et surtout aménager davantage la ville, pour qu’elle laisse place à davantage de voies de circulation douces, des choses qui ne soient pas forcément motorisées, ou en tout cas qui n’utilisent pas des moteurs à essences et des énergies non renouvelables, c’est une évidence. »

          De tels projets ont déjà été mis en place à petite échelle, avec plus ou moins de succès.

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