Les usagers sont les individus directement concernés par l’éventuelle implantation d’un péage urbain. Leur avis détermine son acceptabilité et peut influencer la prise de décision des politiques.
On peut décliner les usagers touchés par le péage urbain en plusieurs catégories :
Dans le cas de l’installation d’un péage urbain, c’est la vie quotidienne des automobilistes qui est impactée. C’est donc de cette catégorie que viennent les réactions les plus vives qu’ils font notamment entendre par le biais d’associations d’automobilistes. A l’échelle nationale, on compte notamment l’Automobile Club de France, l’Automobile Club Association, l’Union routière de France (qui regroupe les professionnels de la route) ou 40 millions d’automobilistes.
Bien que conscients des possibilités d’amélioration de la circulation liées au développement d’un péage en ville, l’opposition des automobilistes s’appuie sur la volonté de conserver une liberté de circuler identique pour tous, sans discrimination économique. De plus, les associations d’automobilistes défendent le plaisir de conduire pour tous.
Enfin, les associations d’automobilistes sont loin d’être réfractaires au développement des autres modes de transport, comme en témoigne par exemple cette page du site de l’Automobile Club Association.
En revanche, la particularité de la voiture face à ces autres modes de transport est mise en évidence. Elle offre de bien plus larges possibilités, une bien plus grande liberté et s’impose, pour eux, comme un moyen indispensable dans le cadre professionnel.
Les usagers des transports en commun attendent beaucoup de l’implantation d’un péage urbain, notamment via le réinvestissement des fonds collectés par ce système pour un développement des réseaux, une modernisation et une fiabilisation des moyens de transports.
En France, une association se fait principalement la voix de ces usagers : la FNAUT (Fédération Nationale des Association d'usagers des transports). Elle est une association de défense des transports publics qui fédère environ 160 associations locales et nationales.
La FNAUT considère notamment que les automobilistes ont leur responsabilité engagée dans les nuisances et la pollution atmosphériques et doivent contribuer au financement des transports publics. Selon elle, l’automobile n’a pas sa place en ville tout comme l’avion sur les courtes distances. La FNAUT est donc favorable à l’implantation d’un péage urbain en France mais elle souhaite également que les conditions fixées par la loi Grenelle 2 soient assouplies (notamment sur la taille des agglomérations). Pour la FNAUT, le péage urbain est également l’occasion de changer nos mentalités sur les modes de transport.
Pour plus d’informations, voir l’interview de M. Sivardière, président de la FNAUT.
Catégorie souvent ignorée de ce débat, les habitants des zones impactées de près ou de loin par le péage urbain peuvent voir leurs conditions de vie fortement changées.
En ce qui concerne les habitants de la zone à l’intérieur du péage urbain, les changements ne peuvent se faire qu’en faveur d’une amélioration des conditions de vie : le péage urbain parvient à faire diminuer la circulation et moins de voitures en ville implique moins de nuisances (sonores, pollution, etc.).
En revanche, il est avéré que l’implantation d’un péage urbain a pour effet d’augmenter et de concentrer considérablement la circulation en périphérie de la zone de péage urbain. L’effet inverse de celui présenté dans le paragraphe précédent peut alors se produire, provoquant une dégradation des conditions de vie. Cet effet fait partie de la problématique des inégalités sociales que l’on peut retrouver sur cette page
Comme tout sujet portant sur l’utilisation des voitures, les associations anvironnementales sont engagées sur le thème des péages urbains. Assez naturellement, elles soutiennent l’implantation des péages urbains dans les grandes agglomérations.
Elles mettent en avant l’aspect sanitaire et l’amélioration possible de l’air pour défendre les péages urbains. Elles avancent aussi que les péages urbains permettent de désengorger les villes des embouteillages.
Elles admettent cependant un léger bémol à l’implantation d’un péage urbain dans Paris, il faut pour cela développer les transports en commun dans la banlieue éloignée pour permettre à tous de se rendre dans le cœur de la capitale.