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C’est une manière de nous former à la recherche par la recherche puisque nous sommes encadrés par des chercheurs qui nous initient aux méthodes d’enquêtes, tant quantitatives, que qualitatives.
Clause de non responsabilité :
Le site web suivant est un exercice réalisé par des élèves de première année de l’Ecole des Mines de Paris et des élèves de deuxième année du CPES (PSL) dans le cadre du cours de Description des controverses. Ces sites sont le résultat du travail d’étudiants et sont mis en ligne pour des raisons pédagogiques et didactiques. Mines ParisTech décline toute responsabilité pour les erreurs et les imprécisions que peuvent contenir ces sites. Vos réactions et commentaires sont très bienvenus. Pour signaler une erreur, réagir à un contenu ou demander une modification, merci d’écrire aux élèves et à la responsable de l’enseignement (madeleine.akrich@mines-paristech.fr).
Nous avons analysé la controverse par différents points de vue : presse généraliste, presse scientifique, littérature grise et contenus informatiques.
Presse généraliste :
Nous avons tout d’abord déployé différentes équations de recherche sur Europresse en débutant nos recherches par ce qu’en disait la presse généraliste française, puis nous l’avons légèrement étendue à l’international.
Ensuite, nous avons mené une analyse à la fois quantitative, par Gargantext, et qualitative en interprétant les résultats trouvés. En outre, ce même travail de lecture et d’analyse nous a permis de faire une autre sorte de récolte qui se fonde d’avantage sur un ciblage et une recherche d’articles très précise. Ce travail, comme nous le verrons plus tard, a permis d’extraire de la masse informationnelle de la presse généraliste les acteurs et la chronologie de notre controverse.
Dès lors la recherche ciblée d’articles consista en la recherche d’articles non plus sur notre controverse en tant que telle mais sur tel ou tel acteur, telle ou telle date. Ainsi nous étions, tout du long, guidé par le résultat des recherches que nous menions afin d’obtenir, par arborescence, la vision la plus large possible de notre controverse.
Presse scientifique :
La constitution et l’exploitation d’un corpus scientifique est l’étape qui a suivi l’analyse de la presse généraliste. Nous avons alors collectés et lus des articles provenant surtout de la base de donnée Cairn. En effet, cette bibliothèque en ligne est particulièrement riche en ce qui concerne les sciences sociales. Nous avons également exploité Web of Science et Scopus, mais dans une moindre mesure puisque notre controverse est surtout axée sur le cas français et que ces deux bases de données portent essentiellement sur des revues anglophones.
Littérature grise :
Les rapports officiels, commandés par les instances de l’Etat, ne furent pas compliqués à retrouver. Il a suffit d’une recherche simple d’autant plus que les rapports se citaient de toute façon entre eux. Ainsi, nous avons pu exploiter notamment les rapports Hautcoeur (2014), Guesnerie (2008), Fitoussi (2001), Vernières (1999) et Malinvaud (1989). En outre, il existe des rapports issus de tables rondes d’associations, ou bien des contre-rapports qui permettent de comprendre la dimension controversée du sujet.
L’étude des rapports nous paraît un bon point de départ dans l’analyse de notre controverse. En effet, ceux-ci cristallisent à la fois la nécessité d’un rapport et donc un contexte de rédaction, mais aussi la réponse à des problématiques spécifiques susceptibles d’évoluer dans le temps. L’étude des raisons de commande des rapports, le constat qu’ils dressent et les propositions qu’ils donnent permettent de saisir une vision du problème qui se veut objective. Ce caractère objectif est important car, malgré cette étiquette, le rapport et ses positions ne sont pas anodins et figurent des dynamiques de pouvoirs entre les acteurs.
Sites internet et blogs :
Au niveau des ressources trouvées sur internet, il est possible de citer les sites des différents acteurs de notre controverse. Ainsi, les sites des associations AFEP, APSES, AFSE, PEPS-économie et Autisme-économie sont des mines d’information. Dans une thématique plus centrée sur la section économie du CNU, les sites de ses différentes listes QR (Qualité de la Recherche), PQ (Pluralisme et Qualité) et ceux des unions générales de l’enseignement supérieur (Snesup et Sgen) sont utiles.
A cela s’ajoute des blogs de professeurs d’économie ou de personnalités intéressées par notre controverse. Nous intéresse particulièrement celui de Gilles Raveaud par exemple.
On peut en outre rajouter le site du Veblen Institute, qui se veut hétéorodoxe, et celui de la chaire UNESCO « Economie et Société » en hommage à Bernard Maris.
Il y eut aussi de nombreux sites hébergeant des conférences tenues par des acteurs de la controverse comme Jean Tirole, Thomas Piketty et André Orléan.
Toutes ces sources sont détaillées dans la page qui y est consacrée.
Entretiens :
Nous nous sommes servis de la liste des acteurs dressée grâce aux analyses de presse pour déterminer quels acteurs il serait intéressant d’interroger. Ainsi, nous nous sommes convenus d’essayer d’obtenir des entretiens avec au moins un acteur de chaque sphère concernée par notre controverse. Malgré quelques refus et non réponses nous avons pu interroger :
–Arthur Jatteau, un des membres fondateurs de PEPS-économie, associaient centrée sur l’enseignement supérieur.
–Igor Martinache, vice-président de l’APSES (association des professeurs de SES dans le secondaire).
–Pascal Combemale, professeur d’économie en CPGE qui revendique son hétérodoxe, est associé au MAUSS (mouvement anti-utilitariste en sciences humaines) et à l’AFEP.
–Francis Bloch, vice-président de la section 5 du CNU et membre de la liste Qualité de la Recherche qui affirme être orthodoxe.
–Jean-Michel Jolion, représentant du Ministère lors de la réunion exceptionnelle de la section le 5 janvier 2015.
Pour ces entretiens, nous avons choisi de réaliser une grille afin de mener un entretien semi-directif pour laisser à l’enquêté, un certaine liberté de parole, tout en s’inscrivant dans un cadre relativement strict. En essayant de trouver des groupes de questions épuisant la controverse afin de profiter de la présence de l’acteur pour en extraire ses opinions, notre guide d’entretien se voulait le plus ouvert possible.
Nous avons, au cours de notre travail, rencontré plusieurs obstacles dus à la particularité de la controverse étudiée. En effet la structure du débat était profondément asymétrique. En schématisant, d’un côté il y a les hétérodoxes, dominés institutionnellement, qui écrivent en rafale des articles dans la presse généraliste, le Monde particulièrement, et de l’autre il y a les orthodoxes, que l’avantage institutionnel n’incite pas à prendre la parole dans l’espace public. Ainsi, chacun des deux protagonistes débattent dans une arène différente, donnant doublement l’impression que c’est un débat à sens unique.
Dans les journaux généralistes, les tribunes hétérodoxes ne trouvent aucune contre-attaque véritable, ce qui décuple la portée du propos. L’absence de réponse orthodoxe dans l’arène publique a pour conséquence l’illusion d’un consensus sur une réforme hétérodoxe de l’organisation universitaire de l’économie, rendant ainsi insupportable l’absence, dans les faits, de cette réforme.
Les débats se déroulant dans les instances institutionnelles, lors des élections du CNU par exemple, sont très peu accessibles et pourtant, dans notre controverse, leurs conséquences sont fondamentales.
« J’ai été très surpris de voir mentionnée dans l’actualité une institution qui, pour moi, relève d’une « cuisine interne » universitaire dont on discute rarement en dehors d’un milieu fort restreint : le Conseil national des Universités (CNU). » extrait de Ce qu’est le CNU et quelques commentaires sur le découpage de la section d’économie de David Monniaux
C’est cette « cuisine interne » qu’il a été difficile d’atteindre. De plus, la position dominée des hétérodoxes dans ces instances ne leur permet pas un débat d’égal à égal. Ce décalage, à la fois d’arène de débat et de rapport de force, a rendu l’étude de cette controverse difficile du fait de la rareté des échanges rationnels d’arguments sur un même sujet.
En outre, une partie des protagonistes de la controverse eux-mêmes considère l’enjeu du pluralisme, notamment la question de la nouvelle section du CNU, comme un non-problème, une question « dont tout le monde se fout ». EducPros a rencontré le même obstacle que non lorsque ses journalistes ont voulu organiser un débat sur le sujet :
Nous sommes cinq étudiants de l’université de recherche PSL (Paris Sciences et Lettres) regroupant vingt-cinq établissements dont l’Ecole des Mines de Paris, au sein de laquelle nous effectuons notre cours de description de controverse. Ayant tous un rôle d’enquêteur, nous avons, en plus, chacun une autre fonction à remplir :
Mohamed Bahlali : Etudiant en première année du cycle ingénieur civil des Mines, il a été notre documentaliste. Il a ainsi veillé à ce que nous diversifions les sources (presse généraliste, scientifique, livres, site internet,…) avant de contrôler son utilisation sur le site en veillant à la bonne mise en forme de chaque source.
mohamed.bahlali@mines-paristech.fr
Valentin Bourrelier : étudiant en première année du cycle ingénieur civil des Mines, il a endossé le rôle de webmaster et, en gérant les détails techniques du site, a construit sa scénographie, toujours dans le souci de mettre en valeur nos propos.
valentin.bourrelier@mines-paristech.fr
Mealdey Duong : étudiante au CPES (cycle pluridisciplinaire d’études supérieures) de PSL – dont la deuxième année se déroule à l’Ecole des Mines -, en sociologie-histoire, elle a également rempli une fonction de webmaster pour mettre en forme le site, en trouvant le bon équilibre entre ergonomie et mise en avant des résultats.
Sophie Guillet : étudiante au CPES de PSL en économie-sociologie, elle a été la coordinatrice du groupe. Sa fonction était donc de veiller au respect du planning, de centraliser les informations de tous les membres du groupe, tout en s’assurant de la cohérence de l’avancée du projet. C’est elle qui était ainsi chargée de faire le lien avec les enseignants.
sophie.guillet@etu.univ-psl.fr
Thomas Randriamahazaka : étudiant au CPES de PSL en économie-philosophie, il a joué le rôle de quantificateur. C’est donc lui qui s’est occupé des frises chronologiques et schémas interactifs du site en vue de clarifier et éclairer nos propos, et a réalisé des études quantitatives en exploitant les bases de données.
thomas.randriamahazaka@etu.univ-psl.fr
Dès lors, il apparaît que les trois étudiants du CPES, tous trois issus d’un baccalauréat ES, sont aussi acteurs de la controverse, puisqu’ils ont été témoins de la manière dont sont enseignées les SES dans le secondaire et dans le supérieur, bien que leur formation soit axée sur la recherche du pluralisme. Ils ont néanmoins fait preuve de neutralité pour rendre compte, au mieux, de la controverse.
Quant aux étudiants du cycle ingénieur des Mines, leur choix d’étude d’un sujet économique s’inscrit dans la volonté de l’école de former des ingénieurs généralistes, faisant preuve de curiosité et aptes à traiter les aspects techniques et scientifiques, mais aussi sociologiques, économiques ou éthiques d’un problème d’actualité complexe.
Il nous semble aussi important de remercier : Arthur Jatteau, Igor Martinache, Francis Bloch, Jean-Michel Jolion et Pascal Combemale qui ont accepté de nous accorder, chacun, un entretien nous permettant de saisir la diversité des points de vue et enjeux sur la controverse.