LES ACTEURS

 

La controverse se cristallise surtout autour de quatre acteurs principaux, autour desquels gravitent d’autres acteurs plus secondaires qui sont mobilisés.

Les principaux acteurs sont donc Laurent Davezies et Thierry Pech, auteurs de l’article « La nouvelle question territoriale » (Terra Nova, 2014), auxquels s’opposent Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti dans l’article « La métropolisation, horizon indépassable de la croissance économique » (Revue de l’OFCE, 2015).

Ces derniers se caractérisent par une position assez marginale par rapport à la sphère académique (opposés à Philippe Martin, Jacques Lévy, Pierre Veltz) tandis que L. Davezies et T. Pech relèvent plus de cette sphère et ont plus d’influence dans la réflexion politique (présence à Terra Nova, au Conseil d’analyse économique). Ils relèvent par ailleurs de la nouvelle économie géographique. L’INSEE, en tant que productrice des données sur lesquelles s’appuient ces chercheurs, joue également un certain rôle dans leur production de discours scientifique.


SOMMAIRE :

Laurent Davezies
Thierry Pech
Olivier Bouba-Olga
Michel Grossetti
Philippe Martin
Philippe Askenazy
Jacques Lévy
Pierre Veltz
Jean-François Gravier
Terra Nova
Le Conseil d’analyse économique (CAE)
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)
La nouvelle économie géographique
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)

 

Les acteurs de la controverse

 

 

noun_32106_ccLaurent Davezies (1952 – )

Laurent Davezies est professeur au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), ancien titulaire de la chaire « Économie et développement des territoires » (1) et membre de l’ŒIL (Observation de l’économie et des institutions locales) (2). Spécialiste des politiques régionales, urbaines, de développement économique local et financières publiques (3), il a enseigné à l’IUP (Institut d’urbanisme de paris) et à l’IEP (Institut d’études politiques) de Paris. Il travaille ou a travaillé comme chercheur ou consultant pour des institutions françaises et étrangères (DATAR – Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale -, Conseil d’analyse économique, ministères, collectivités locales, INSEE, agglomération de Londres, gouvernements portugais, suédois, danois, Banque mondiale, Union européenne, OCDE…). Il siège également au comité de rédaction des revues Pouvoirs Locaux et Regional Studies (4).

Laurent Davezies est donc un universitaire reconnu ayant longuement travaillé sur les questions de productivités des territoires. Il défend notamment l’idée que les métropoles, par leur grande productivité, peuvent résoudre les inégalités territoriales par une redistribution des richesses. Il explique ainsi dans un article du Monde (5) :

Dans le cadre des dernières lois de décentralisation, la « métropole » devient une réalité institutionnelle. Et elle est présentée comme le joker territorial de la croissance. Cette idée, qui fait gronder les villes et les campagnes, s’oppose-t-elle au concept traditionnel et fortement réaffirmé d’égalité des territoires ? Non. Car nos métropoles sont également le moteur des solidarités entre les territoires. Leur mettre un turbo, c’est préserver ces solidarités.L. Davezies, Le Monde, 12/11/2013

Si ses thèses ont pu s’opposer frontalement dans un premier temps à celles d’Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti, ces derniers ont noté une certaine inflexion dans les propos de L. Davezies (ce qu’ils soulignent dans leur article), notamment avec la reconnaissance du rôle que joue l’hinterland dans la productivité des métropoles. Par ailleurs, M. Grossetti a affirmé lors d’un entretien qu’après avoir ignoré les apports de leur travail, la parution de leur article dans la revue de l’OFCE en 2015 a amené Davezies à les contacter.

Selon O. Bouba-Olga, les travaux de L. Davezies font référence et inspire les projets de réforme depuis des années (6).

 

noun_32106_ccThierry Pech (1968 – )

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure, agrégé de lettres modernes, docteur en lettres et sciences humaines (7), Thierry Pech a été conseiller à la CFDT (syndicat) (8) et secrétaire général adjoint de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice (9). Il a été également été éditeur de la collection La République des Idées aux éditions du Seuil, et directeur de rédaction puis président directeur général de la coopérative éditrice d’Alternatives Economiques (10). Il est l’un des membres fondateurs du think-tank Terra Nova dont il est devenu directeur général en 2013 (11).

L’implication de Thierry Pech dans la controverse qui nous occupe est surtout liée à celle de L. Davezies, avec lequel il a co-écrit l’article « La nouvelle question territoriale », publié par Terra Nova en 2014.

 

noun_32106_ccOlivier Bouba-Olga (1968 – )

Olivier Bouba-Olga est un économiste français, chercheur et professeur des universités en aménagement de l’espace et urbanisme ainsi que doyen de la Faculté de sciences économiques de l’université de Poitiers (12). Il tient depuis février 2006 un blog où il commente l’actualité économique (13). Il a écrit des articles pour des revues de vulgarisation comme Sciences Humaines, Alternatives économiques, et intervient régulièrement dans la presse écrite ou les médias audiovisuels.

L’article publié par  Michel Grossetti et Olivier Bouba-Olga, qui remet en cause les analyses de Laurent Davezies et Thierry Pech, marque le début de la controverse et ces deux auteurs n’ont depuis pas revu leur position. Ils ont contraire été amenés à être de plus en plus présents médiatiquement et de plus en plus cités. Bien que leurs positions soient a priori encore marginales selon eux, ils ont bénéficié d’une reconnaissance accrue qui ne les cantonne pas à un rôle minime d’outsider. En témoigne par exemple l’article « La « divergence des territoires » : une erreur d’analyse » paru dans Le Monde :

Il serait temps d’en finir avec la répétition d’affirmations simplificatrices sur le surcroît de productivité lié à la taille des agglomérations. Répéter à l’infini une analyse erronée ne la rend pas plus juste. Il vaudrait mieux analyser les logiques historiques, sociales et économiques qui ont conduit à la répartition spatiale des activités que nous observons actuellement et sur les logiques qui sont en train de faire évoluer cette répartition, des logiques qui sont bien loin de se réduire à une opposition entre les « métropoles » et le reste du pays.O. Bouba-Olga et M. Grosseti, Le Monde, 29/06/2015

Olivier Bouba-Olga est particulièrement actif sur son blog, il participe, plus que son collègue, à de nombreuses manifestations au cours desquelles il entre en contact avec des institutions gouvernementales. Il démonte la thèse de la métropolisation comme moteur de la croissance et instrument d’égalité, et défend le potentiel de croissance des petits territoires très spécialisés (14).

 

noun_32106_ccMichel Grossetti (1957 – )

Michel Grossetti est un sociologue français, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales). Il est également membre du LISST : Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires (15). Ses travaux de recherche portent notamment sur l’innovation, les systèmes industriels locaux (« clusters ») et les effets de proximité (16). Il s’est intéressé, avec l’économiste Olivier Bouba-Olga, aux types de proximité à l’œuvre dans les processus économiques. Il s’intéresse également à la géographie des activités scientifiques et il défend l’hypothèse d’une tendance à la déconcentration géographique de ces activités (17).

Le positionnement de Michel Grossetti quant aux thèses susmentionnées est à ce jour indissociable de celui d’Olivier Bouba-Olga.

 

noun_32106_ccPhilippe Martin (1966 – )

Philippe Martin est un économiste français. Il enseigne à l’IEP de Paris mais il a également été professeur à  Paris I et à l’École d’économie de Paris. Il était économiste à la Federal Reserve Bank of New York en 2001-2002 et il est depuis 2012 membre du Conseil d’Analyse Économique du Premier ministre et conseiller économique du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie (18). Spécialiste des questions d’économie internationale et de géographie économique (19), il a reçu en 2002 le Prix du meilleur jeune économiste de France avec Thomas Piketty (20). Il a été chroniqueur pour Libération de 2003 à 2010 et participe régulièrement à l’émission « l’économie en question » de France Culture (21)

C’est un économiste très reconnu dont les rapports sont largement diffusés, et repris par les acteurs de la controverse, notamment L. Davezies et T. Pech. Par contre, ses travaux ont été vivement critiqués dans la presse écrite, sur son blog et lors des Jéco 2015 par Olivier Bouba-Olga, qui lui reproche de défendre le modèle d’une croissance tirée par les grandes métropoles et d’affirmer que la France doit concentrer son action sur cinq à dix métropoles, une vision qui trouve de l’écho chez les décideurs (22). Selon O. Bouba-Olga, ce modèle ne résiste pas à l’épreuve des faits.

Par ailleurs, dans l’article « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire » (notes du conseil d’analyse économique n°20, février 2015), Philippe Martin et Philippe Askenazy reprennent assez largement les analyses de Laurent Davezies, ce qui donne une idée de la relative importance que peut avoir ce dernier dans la sphère politique et de sa large place dans la sphère académique.

 

noun_32106_ccPhilippe Askenazy (1971 – )

Philippe Askenazy est un économiste français, directeur de recherche au CNRS, chercheur à l’École d’économie de Paris, et professeur associé à l’Ecole Normale Supérieure (23). Il participe au groupe de réflexion « La République des Idées », qui s’intéresse entre autres à la géopolitique de la mondialisation, et qui donne son nom à une collection aux éditions du Seuil qui comprend des ouvrages de Laurent Davezies (24). Il est chroniqueur pour Le Monde depuis janvier 2008, après l’avoir été pour Les Échos (25). Il est membre de l’association « Les économistes atterrés », dont les publications et les interventions visent à proposer des « alternatives aux politiques d’austérité préconisées par les gouvernements actuels » (26).

Il est le co-auteur de l’article « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », qui s’appuie sur les analyses de la nouvelle géographie économique, et notamment celles de Laurent Davezies, pour proposer d’encourager la concentration spatiale d’activités diversifiées (donc le phénomène de métropolisation), permettant la croissance et la solvabilité des transferts sociaux (27). Les résultats de cet article ont été critiqués par O. Bouba-Olga et M. Grosseti dans leur article, et par O. Bouba-Olga sur son blog.

 

noun_32106_ccJacques Lévy (1952 – )

Jacques Lévy un géographe-urbaniste français, professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et centré sur la géographie politique. Fort de plus de six cent publications, Jacques Lévy a une place majeure dans le champ académique de la géographie (28). .

Il fait partie des acteurs attaqués par O. Bouba-Olga dans son article pour leur utilisation du PIB par habitant comme un indicateur de productivité (29).

 

noun_32106_ccPierre Veltz (1945 – )

Pierre Veltz est un chercheur français spécialiste de l’organisation des entreprises et des dynamiques territoriales (30). Parallèlement à sa carrière administrative (il est PDG de l’établissement public Paris-Saclay de 2010 à 2015), il a travaillé pour la DATAR, dirigé l’IHEDATE (Institut des hautes études en aménagement et développement des territoires en Europe), il a enseigné à l’université de Marne-la-Vallée, à l’ENPC (Ecole nationale des ponts et chaussées) et à Sciences Po (31). Il est particulièrement renommé pour son concept « d’économie d’archipel » – développé dans son ouvrage Mondialisation, villes et territoires (1996) – qui qualifie le réseau mondial des grandes régions urbaines qui tendent à la concentration.

Dès le milieu des années 90, Pierre Veltz défend la perspective de la poursuite de la croissance économique au travers de la métropole. Dans Mondialisation, villes et territoires, il vise à démontrer la contribution économique des villes et des métropoles, leur développement guidant le développement des économies nationales. Il se rapproche en cela du point de vue défendu par L. Davezies et T. Pech dans leur article.

Comme Philippe Martin ou Jacques Lévy, Pierre Veltz a été critiqué par Olivier Bouba-Olga sur son blog et à l’occasion de son dernier article. Avec Michel Grossetti et Benoît Tudoux, il lui reproche, bien que Veltz partage leur analyse sur le PIB, de considérer un effet-taille qui n’existerait pas (32).

 

noun_32106_ccJean-François Gravier (1915 – 2005)

Jean-François Gravier est un géographe français. Il a notamment fait partie du Commissariat général du Plan (CGP), une institution française qui a existé entre 1946 et 2006 et qui était chargée de définir la planification économique du pays (33). Il est principalement célèbre pour son ouvrage Paris et le désert français, publié en 1947.

Dans cet ouvrage pionner, Jean-François Gravier construit une explication à la fois globale et détaillée de la macrocéphalie parisienne (c’est-à-dire le gonflement disproportionné de la ville capitale) et cherche à lui apporter des propositions concrètes, s’attachant à prendre en compte une multiplicité de facteurs : territoire, équipement, population, formation, activité professionnelle, mode de vie, transport (omniprésent dans l’ouvrage), logement (et son corollaire migratoire, éventuellement nécessaire), fiscalité…

Les thèses de Jean-François Gravier, et notamment la métaphore du « désert français », ont été largement reprises dans le débat public (34). L’idée d’un déséquilibre entre Paris et la province a ainsi été au centre des politiques d’aménagement du territoire menées au cours des années 1950 et 1960, avec la création des métropoles d’équilibres.

Aujourd’hui ses thèses sont un peu plus discutées. Son opposition entre Paris et le « désert français » est réfutée par Laurent Davezies : l’opposition serait en réalité entre la périphérie des grandes agglomérations et la province des petites villes et des campagnes (35).

 

noun_7771Terra Nova

Terra Nova est think-tank français fondé en février 2008, proche du Parti Socialiste, cherchant à « produire et [à] diffuser des idées et des solutions politiques innovantes, en France et en Europe ». L’association se fixe comme objectif de « favoriser la rénovation intellectuelle de la social-démocratie », « produire de l’expertise et des solutions politiques opérationnelles » adressées à tous ceux qui mettent en œuvre des politiques publiques et « inscrire [son] action dans un réseau européen et international de think tanks progressistes ». Plus généralement, Terra Nova prétend contribuer à « l’animation du débat démocratique, à la vie des idées, à la recherche et à l’amélioration des politiques publiques ». Cherchant à contribuer à redéfinir les voies du progrès dans un monde qualifié de « bouleversé par de profondes transformations », l’un de ses défis auquel s’attaque le think thank est la question de la croissance (36). Son directeur général est Thierry Pech.

Terra Nova a joué le rôle de relais pour les thèses de Laurent Davezies. A ce jour, le think-tank n’a pas mis en avant d’autres notes sur le sujet.

 

noun_7771Le Conseil d’Analyse Economique (CAE)

« Composé d’économistes et d’autres universitaires reconnus », Le Conseil d’analyse économique a « pour mission de réaliser des analyses économiques pour le gouvernement », et ainsi « d’éclairer, par la confrontation des points de vue et des analyses, les choix du gouvernement en matière économique » (37). Il est normalement présidé par le Premier ministre, mais ce rôle peut être délégué.

Le CAE est une institution liée au politique, ses membres ont pour but de guider l’action publique. On peut donc faire l’hypothèse que les auteurs qui y sont présents (Laurent Davezies, Philippe Martin) sont relativement écoutés par la puissance publique, de même que ces auteurs pour participer au CAE ont dû au préalable obtenir une certaine reconnaissance au sein du champ académique.

Afin de donner une idée du positionnement du CAE quant aux questions qui nous préoccupe, voici la conclusion d’une récente note du Conseil d’analyse économique (38) rédigée par Philippe Martin et Philippe Askenazy :

Pour promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire, la France a paradoxalement besoin de soutenir la croissance des territoires déjà favorisés, où les perspectives de productivité sont prometteuses.P. Martin, P. Askenazy

Il s’agit bien de la doctrine des économistes dominants, une version territoriale de la théorie du ruissellement (par distribution des fruits de la croissance au sein du territoire) qui influence les politiques publiques, objet cependant de sérieuses critiques.

 

noun_146759_ccL’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE)

L’Observatoire français des conjonctures économiques est un centre indépendant « de prévision, de recherche et d’évaluation des politiques publiques au sein de la Fondation nationale des sciences politiques » (39). L’OFCE tient une revue publiée régulièrement à laquelle participe des économistes assez différents.

C’est dans cette revue, dans le numéro 143 de novembre 2015 intitulé « Nouvelle économie régionale et réforme territoriale », que l’on retrouve une partie « Métropolisation et efficacité économique » contenant un article de Laurent Davezies : « Le Grand Paris, le joker de l’économie française » et l’article d’Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti « La métropolisation, horizon indépassable de la croissance économique ». Elle fait donc dialoguer les différents points de vue des acteurs.

noun_62973_ccLa nouvelle économie géographique (N.E.G.)

La Nouvelle économie géographique est une sous-discipline économique qui s’est développée depuis le milieu des années 1990 à la suite des travaux de Paul Krugman (prix Nobel de l’économie en 2008), après une très grave crise de l’économie spatiale suite aux bouleversements des années 80. Elle s’emploie à comprendre les logiques de localisation des activités à partir de plusieurs facteurs (coût du foncier, coût des transports, recherche d’économie d’échelle, proximité des marchés…) qui poussent à la concentration géographique ou au contraire à leur dispersion. C’est la théorie qui domine quand on parle de l’économie des territoires : selon L. Davezies, « [elle] a progressivement conquis le monopole de l’explication du développement local partout dans le monde » (40).

Laurent Davezies, Philippe Martin, Philippe Askenazy ou encore Thierry Pech peuvent être considérés comme des tenants de cette école. Pour avoir une analyse du positionnement des acteurs principaux de la controverse vis-à-vis de la N.E.G., nous vous invitons à consulter la rubrique Comment utiliser la Nouvelle Economie Géographique ?

 

noun_146759_ccL’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)

L’Institut national de la statistique et des études économiques « collecte, produit, analyse et diffuse des informations sur l’économie et la société françaises » (41), et notamment des statistiques officielles en France. Bien qu’était une direction générale du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, l’INSEE est considérée comme indépendante, surtout depuis la création en 2008 d’une « Autorité de la statistique publique, chargée de veiller au respect du principe d’indépendance » (42).

Ce sont sur les données de l’INSEE que s’appuient les différents chercheurs qui constituent les acteurs de cette controverse pour produire leur discours scientifique sur le phénomène de métropolisation en France. Ce ne sont pas les chiffres qui sont remis en cause, notamment par O. Bouba-Olga et M. Grosseti mais la manière de les utiliser.

L’INSEE gère les codes qui servent à identifier certaines nomenclatures, notamment le code officiel géographique qui identifie les zones géographiques. Il est à noter que la notion de métropole ne fait pas partie des catégories de l’INSEE. Aujourd’hui, dans les catégories de l’Insee, le terme « métropolitain » est utilisé pour référer à la nature des emplois et non à la croissance démographique : les « cadres des fonctions métropolitaines » (2009) sont cinq fonctions métropolitaines, qualifiées de stratégiques pour l’aire urbaine et le territoire national. L’Insee va intégrer la dimension démographique du fait métropolitain dans la catégorie « grandes aires urbaines »

La progressive reconnaissance du fait métropolitain par les chercheurs et les organismes publics comme l’Insee marque le début d’engagement du gouvernement en faveur des territoires métropolitains.

 

Notes :

(1) : Site du CNAM (retour au texte)

(2) : Catalogue générale de la BNF (retour au texte)

(3) : Site de France Inter (retour au texte)

(4) : Document mis en ligne par Sciences Po (retour au texte)

(5) : Laurent Davezies, « Inégalité des territoires et redistribution », Le Monde, 12/11/2013 (retour au texte)

(6) : Xerfi Canal (13/11/2014) : « Quelle politique économique pour les territoires ? » par Olivier Bouba-Olga (retour au texte)

(7) : Site internet « Vivre et Comprendre » (retour au texte)

(8) : Site de France Inter (retour au texte)

(9) : Jean-Baptiste Prévot, « Thierry Pech prend la tête du think thank Terra Nova », Libération, 13/12/2013 (retour au texte)

(10) : Site de France Inter (retour au texte)

(11) : Site de Terra Nova (retour au texte)

(12) : Site gouvernemental « France Stragétie » (retour au texte)

(13) : Blog d’Olivier Bouba-Olga (retour au texte)

(14) : Olivier Bouba-Olga, Michel Grosseti, « La dynamique économique des territoires français : de l’obsession métropolitaine à la prise en compte de la diversité des configurations territoriales », 8e journées internationales de la Proximité, May 2015, Tours, France (retour au texte)

(15) : Site du LISST (retour au texte)

(16) : Entretien du 14 février 2016 (retour au texte)

(17) : Michel Grossetti, Denis Eckert, Laurent Jégou, Yves Gingras, Béatrice Milard, Vincent Larrivière, 2013, « Cities and the geographical deconcentration of scientific publications », Urban Studies, Vol. 51, n°10, pp. 2219–2234 (retour au texte)

(18) : Curriculum vitae de Philippe Martin (retour au texte)

(19) : Site de Science Po (retour au texte)

(20) : Site du Cercle des économistes (retour au texte)

(21) : Document du gouvernement sur le Conseil indépendant pour la croissance et le plein-emploi (retour au texte)

(22) : Mathieu Quiret, « Olivier Bouba-Olga : « Il faut sortir de l’obsession de la taille des territoires » », Les Echos, 28/11/2014 (retour au texte)

(23) : Curriculum vitae de Philippe Askenazy (retour au texte)

(24) : Site de la République des idées (retour au texte)

(25) : Site Babelio (retour au texte)

(26) : Site des économistes atterrés (retour au texte)

(27) : « Une note du CEA préconise d’encourager la métropolisation », CNER, 19/02/2015 (retour au texte)

(28) : Site de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (retour au texte)

(29) : Olivier Bouba-Olga, Michel Grosseti, « La métropolisation, horizon indépassable de la croissance économique? », 2014, HAL (retour au texte)

(30) : Site de Pierre Veltz (retour au texte)

(31) : Site de l’Académie des technologies (retour au texte)

(32) : Olivier Bouba-Olga, « On voit des métropoles partout, sauf dans les statistiques », article publié sur son blog (retour au texte)

(33) : Biographie de Jean-François Gravier (retour au texte)

(34) : Jean-Louis Andréani, « Rétrolecture 2/36 – 1947 : « Paris et le désert français » de Jean-François Gravier », Le Monde, 15/07/2008 (retour au texte)

(35) : Laurent Davezies, La crise qui vient. La nouvelle fracture territoriale, 2012, Le Seuil (retour au texte)

(36) : Site de Terra Nova (retour au texte)

(37) : Site du CAE (retour au texte)

(38) : « Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », notes du conseil d’analyse économique n°20, février 2015 (retour au texte)

(39) : Site de l’OFCE (retour au texte)

(40) : Laurent Davezies, « La République et ses territoires : la circulation invisible des richesses », 2008, Paris, La République des Idées, Seuil (retour au texte)

(41) : Site de l’INSEE (retour au texte)

(42) : Site de l’INSEE (retour au texte)