Le débat sur les langues régionales est passionnant, en plus d’être passionné. La question est de savoir quelle place la France est prête à donner à ces langues dans l’espace public et dans les institutions de notre République. Doit-on les apprendre à l’école ? Doit-on traduire les actes de naissance en langue régionale ? Doit-on rendre aussi rendre la justice en langue régionale ?
Il n’est donc pas étonnant que le débat appelle à une réflexion plus large sur la République, sur ce qu’elle est ou ce qu’elle devrait être. Une question se pose plus particulièrement : qu’est-ce qu’une langue dans la République, et, en particulier, quel est le statut du français ? Est-ce un simple outil fonctionnel auquel on pourrait partiellement substituer d’autres langues au niveau local ? Ou alors, est-ce un fondement de notre République qui doit en rester inséparable ?
Chaque langue régionale a un groupe de locuteurs. On voit bien que plus cette langue est présente dans l’espace public et plus ce groupe pourrait se distinguer de ceux qui ne parlent pas la langue. On comprend donc que, pour certains, la question des langues régionales est liée à la question de la reconnaissance de communautés.
Et puis, utiliser une langue régionale dans les institutions de la République, est-ce nécessairement un pas vers une plus grande autonomie des régions ? On verra que certains voient dans le soutien des langues régionales un pas vers une France plus fédérale. Certains y voient même la volonté d’affaiblir l’État, et ce qui est pour eux la menace d’une Europe fédérale des régions…
Entrons dans le vif du sujet avec le statut de la lange française. En quoi les langues régionales menacent-elles le français ?