3 – Mode d’action des Perturbateurs Endocriniens

Comment fonctionne notre système endocrinien ?

Le système endocrinien est composé d’un ensemble de glandes sécrétant, suite à une simulation, des « messagers chimiques » appelés hormones. L’hypophyse, la thyroïde, les ovaires, les glandes surrénales ou encore les testicules sont des exemples de ces glandes endocrines.

Les hormones sont libérées dans le système vasculaire et sont transportées par la circulation sanguine vers des organes cibles présentant des récepteurs spécifiques. Les messagers chimiques se lient à ces récepteurs ; ce qui déclenche une réponse physiologique. On compare souvent les hormones à de petites clés qui viennent se fixer sur des serrures : les récepteurs hormonaux.  On distingue trois types d’hormones différents : les protéines et polypeptiques, les stéroïdes et les dérivés de la tyrosine.

Le système endocrinien contrôle et régule de nombreuses fonctions physiologiques comme la croissance, la régulation de la température, la lactation, le développement sexuel, la reproduction, le métabolisme.

 
Voici quelques exemples d’hormones du corps humain :

Comment agissent les perturbateurs endocriniens ?

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques altérant les fonctions du système endocrinien. D’après L., chercheur à l’INSERM, ces substances peuvent interférer avec les glandes endocrines en bloquant les actions des hormones sur leurs récepteurs, on parle alors de molécules « antagonistes » ; ou au contraire en se liant aux récepteurs hormonaux et en induisant des réponses inappropriées (augmentation ou frein à l’action des hormones par exemple), on parle alors de molécules « mimétiques » ou « agonistes ». Elles peuvent également modifier le nombre de récepteurs hormonal et le nombre d’hormones en circulation dans l’organisme.

Prenons l’exemple du bisphénol A. Cette molécule agit comme un leurre hormonal : elle va mimer l’action de certaines hormones comme les œstrogènes. Elle peut se lier à différents récepteurs, dont notamment ceux des estrogènes (ERα et ERβ), et activer une réponse considérée comme la source de nombreux effets indésirables, et cela à de très faible dose également.

Une étude menée à Busan en Corée (Lee and al.,2013) a par exemple constaté une diminution de la production d’hormones 17-β estradiol (œstrogène naturel), une augmentation de l’apoptose chez les cellules ovariennes ainsi qu’une augmentation de la durée de la phase œstrus pour deux doses d’exposition différentes, proches des doses d’exposition de référence déterminées par l’EPA, dans les ovaires de femelles rats.

En interagissant avec le système hormonal, les perturbateurs endocriniens sont susceptibles d’altérer de nombreux processus physiologiques chez l’individu tout au cours de son existence. Les effets de ces molécules, qui dépendent de la durée, de la période et de la dose d’exposition, peuvent augmenter la vulnérabilité de l’individu vis-à-vis de certaines maladies comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou le diabète.

 
Sources :