Dans son rapport paru en 2013, l’OMS fait état des nombreuses pathologies auxquelles l’effet des perturbateurs endocriniens a été associé. Il ne s’agit dans certains cas que d’hypothèses, émises suite à des expériences dont les interprétations peuvent être remises en cause pour manque de preuve, comme l’admet l’OMS elle-même : « There is limited evidence linking these diseases and disorders with specific occupations and with exposures to chemicals with endocrine disrupting properties (notre traduction : Les preuves permettant de savoir si ces pathologies s’expliquent réellement par une exposition à des perturbateurs endocriniens sont limitées) ».
Quelles sont ces pathologies ? Qui touchent-elles ?
Les maladies potentiellement induites par des perturbateurs endocriniens toucheraient aussi bien les hommes, les femmes et les enfants, que la faune et la flore.
Parmi les glandes endocriniennes, la thyroïde serait la plus touchée. Si 6% à 10% des adultes pourraient déjà souffrir d’un cancer de la thyroïde, l’impact d’une telle pathologie est d’autant plus grave chez l’enfant qu’il nuit au développement du cerveau.
Les perturbateurs endocriniens seraient également en partie responsables de l’avènement de l’obésité et des diabètes de type 2 (il s’agit du diabète acquis par opposition au diabète inné) chez l’Homme.
Pour les hommes, l’OMS considère également les Perturbateurs Endocriniens comme causes potentielles de :
- Cancers des Testicules, observés davantage dans les pays industrialisés chez les jeunes hommes de 20 à 45 ans.
- Cancer de la Prostate, dont la fréquence d’apparition est en hausse aux Etats-Unis et en Europe
- Hypospadias (Ouvertures du méat urétral au milieu du pénis), de plus en plus abondantes, notamment en Australie, en Europe et aux Etats-Unis.
- Semence de mauvaise qualité, observées chez 20% à 40% de jeunes hommes selon les différentes régions où ont été réalisées ces études (Japon, Allemagne, pays Nordiques et Baltes)
- Cryptorchidie (Absence d’un ou des deux testicules dans le scrotum), dont les symptômes sont en hausse dans de nombreux pays
Les espèces animales et végétales masculines semblent tout autant exposées aux maladies ci-dessus, et pourraient aussi :
- Présenter des quantités anormalement faibles de testostérone dans le sang
- Se trouver en voie de féminisation. Certaines de ces espèces, comme des poissons vivant dans des eaux usées, présenteraient en effet des vulves. D’autres, comme des colonies d’oiseaux du Massachussetts, possèderaient des tissus ovariens.
Au sujet des femmes, l’OMS a fait état des pathologies suivantes :
- Les kystes ovariens (dus à des taux trop élevés d’androgènes), qui seraient susceptibles de toucher entre 3% et 15% des femmes en âge de procréer (ayant donc typiquement de 15 à 49 ans)
- Cancer du sein, souvent dû à un développement prématuré de la poitrine chez les jeunes femmes
- Le Léiomyome utérin (tumeur bénigne de l’utérus), syndrome très courant et qui représenterait une menace pour 25% à 50% des femmes en passe d’atteindre la ménopause.
- L’endométriose (présence anormale de tissus utérins fragmentés à l’extérieur de l’utérus), dont souffriraient déjà 10% à 15% des femmes en âge de procréer
- Les accouchements anticipés, de plus en plus souvent observés aux Etats-Unis, dans les pays Scandinaves, et au Royaume-Uni (augmentation de 30% depuis 1981)
- Une puberté souvent prématurée chez les jeunes filles européennes et américaines (pouvant à terme causer des cancers du sein ou des troubles comportementaux)
Les espèces animales et végétales femelles souffriraient également d’infertilité, de masculinisation, voire d’atrésie (absence d’ovaires).
Source :
- WHO/UNEP (2012) State of the science of endocrine disrupting chemicals. Repéré à http://www.who.int/ceh/publications/endocrine/en/ [Consulté le 15 Juin 2017]