En France, près de 3 millions de personnes prennent du Levothyrox, ce qui en fait le premier médicament de l’Hexagone. Mais quelle est donc l’utilité de ce médicament et pourquoi y a-t-il récemment eu controverse à son sujet ?

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Avant tout, qu’est-ce que le Lévothyrox ?​

Tout d’abord, il est nécessaire d’évoquer le rôle d’un organe du corps humain peu connu : la thyroïde. Il s’agit d’une glande située au niveau du cou et sécrétant des hormones appelées thyroxines. Ces hormones sont indispensables à l’organisme car elles participent à de nombreuses fonctions vitales comme le développement du système cérébral, la croissance du squelette ou la sécrétion d’autres hormones. Parfois, certaines personnes se retrouvent en état d’hypothyroïdie, qui correspond à une quantité insuffisante de thyroxines produites et se traduit par de nombreux symptômes : troubles de la mémoire, ralentissement du rythme cardiaque, intense fatigue, humeur dépressive, prise de poids, raideur musculaire, perte de cheveux, insomnies ou constipation parmi les plus notables. Il arrive aussi que certaines personnes subissent une ablation de la thyroïde en réponse à l’apparition d’une tumeur au sein de celle-ci.

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Il est alors nécessaire pour les patients souffrant d’hypothyroïdie ou d’une absence de thyroïde d’obtenir des apports en thyroxines. C’est exactement le rôle du Lévothyrox, médicament développé par les laboratoires Merck, qui contient une version synthétisée de la thyroxine : la lévothyroxine. Les patients qui en consomment sont soumis à une prise journalière, par voie orale (à vie dans le cas d’une ablation). On peut aussi remarquer que sur les 3 millions de patients, 90% sont des femmes.

A présent, quid de la controverse qui a éclaté dans les derniers mois ?

Tout commence en 2013, lorsque l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament) demande à Merck, qui détenait alors le monopole sur les médicaments thyroïdiens en France, un changement de formule du médicament. Ceci afin de le rendre plus stable, c’est-à-dire d’obtenir une plus petite marge d’erreur sur la quantité de substance active par pilule. En mars 2017, la nouvelle formule arrive sur le marché. Principale différence par rapport à l’ancienne : le lactose, utilisé comme excipient, a été remplacé par du mannitol et de l’acide citrique. Ces deux excipients sont très courants dans les produits de l’industrie alimentaire ; on les trouve par exemple dans certains bonbons ou chewing-gums. Pourtant, dès le moi de mai, de nombreux effets indésirables se déclarent chez les personnes ayant commencé à prendre la nouvelle formule : vertiges, maux de tête, violentes crampes, comportements suicidaires, troubles de la vue et de la mémoire, etc.

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Très rapidement, un immense relais médiatique se met en place à mesure que les plaintes de patients se multiplient. Ceux-ci se réunissent alors au sein d’associations de défense des malades et réclament d’une part la remise sur le marché de l’ancienne formule, d’autre part des informations sur les raisons des choix qui ont été pris par Merck dans le changement de formule ainsi que sur les tests de bioéquivalence qui ont été menés.

Il devient alors évident que l’affaire n’est pas appréhendée de la même manière par tous : scandale sanitaire et complot de la part de Merck pour certains, emballement médiatique et hystérie des patients pour d’autres.

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