Si, après les 1 mois du bébé, l’allaitement reste toujours recommandé par les professionnels de santé, environ 10% des femmes arrêtent d’allaiter dès la sortie de la maternité. Il n’y a plus que 50% des enfants qui sont donc allaités à 5 semaines. [1] Depuis le début des années 2000, nombreuses voix se lèvent contre la culpabilisation des femmes à propos de l’allaitement. Ces femmes font valoir leur droit à disposer de leur corps, et à choisir le biberon sans pour autant être considérées comme mauvaises mères. Si l’OMS annonce que l’allaitement jusqu’aux deux ans de l’enfant minimum pourrait sauver des centaines de milliers d’enfants, il faut selon elles nuancer ces propos : les conditions ne sont pas les mêmes en Occident et dans le Tiers-Monde. Si l’allaitement maternel peut être un enjeu de santé publique dans certains pays où l’accès à l’eau potable n’est pas simple, où des conditions d’hygiène minimales et des soins médicaux ne sont pas facilement accessibles, il n’en n’est pas de même en France. Ces femmes souhaitent que l’allaitement soit un choix, et non plus une injonction. [2] Une possibilité avancée par de nombreuses femmes est celle de l’allaitement mixte : l’enfant reçoit, en plus du sein, du lait industriel. L’impression de manquer de lait est souvent la première cause d’un passage à l’allaitement mixte. [3] La fatigue est également un argument qui revient régulièrement. L’allaitement mixte est alors une solution qui permet de diminuer la fréquence des tétées, sans pour autant sevrer l’enfant. Il permet aussi de plus impliquer le père dans l’alimentation du bébé. A ce propos, le Dr Claire Laurent écrit en 2004 pour Les Dossiers de l’Allaitement de La Leche League : Cependant, l’introduction la plus tardive possible du lait industriel est recommandée par les professionnels de santé. Le Ministère des Solidarités et de la Santé déconseille notamment dans le Carnet de Santé de commencer l’allaitement mixte avant les 4 ou 6 semaines de l’enfant au moins [5]. Il existe en effet plusieurs risques : la confusion sein/tétine, et la baisse de lactation. Le Dr Claire Laurent explique ce deuxième phénomène en 2004 dans Les Dossiers de l’Allaitement, pour La Leche League : Il est clair que, selon elle, commencer l’allaitement mixte si tôt peut conduire à un échec de l’allaitement. La confusion sein-tétine peut également être un problème encouru. En effet, téter au sein ou boire au biberon ne fonctionne pas de la même manière pour l’enfant. L’introduction du biberon peut lui faire oublier comment prendre le sein, et donc mener au sevrage de l’enfant. Les Dr Alain Bocquet et Nathalie Gelbert expliquent cela dans leur dossier sur l’allaitement publié sur Mpedia : L’allaitement mixte reste donc fortement déconseillé par la plupart des professionnels de santé lorsque l’enfant est trop jeune. Il peut cependant commencer à être envisagé lorsque l’enfant est plus grand. [1] « Etudes & Résultats | Deux nouveau-nés sur trois sont allaités à la naissance. » Drees. Disponible sur http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/er958.pdf. [Consulté le 8 juin 2018] [2] Bagieu, Pénélope, Marlène Schiappa, Titiou Lecoq, et Elisabeth Bost. « Allaitement : cessons de culpabiliser les femmes – Tribune ». Libération.fr, 3 février 2016. Disponible sur http://www.liberation.fr/debats/2016/02/03/allaitement-cessons-de-culpabiliser-les-femmes_1430565. [Consulté le 4 juin 2018] [3] Dr Claire Laurent. (2004, octobre). L’allaitement mixte : Point de vue d’une pédiatre. Les Dossiers de l’Allaitement n° 61, LLL France. Disponible sur https://www.lllfrance.org/vous-informer/fonds-documentaire/dossiers-de-l-allaitement/1202-da-61-lallaitement-mixte-est-il-possible [Consulté le 18 juin 2018] [4] Dr Alain Bocquet, Dr Nathalie Gelbert. « Allaitement mixte » Mpedia. Disponible sur http://www.mpedia.fr/230-allaitement-mixte.html?gclid=CjwKCAjwjZjZBRAZEiwAPeLSK94qjXNRTTKop-RUGxHp3MKBPeCSDSVg7vgOYoYPzW_n3N0BoIik_xoCmwMQAvD_BwE [Consulté le 18 juin 2018] [5] « Carnet de santé » Ministère des Solidarités et de la Santé. Disponible sur http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/carnet_de_sante-num-.pdf. [Consulté le 8 juin 2018] Un des premiers arguments en faveur du cododo donné par les mères blogueuses qui le pratiquent, par exemple sur Happynaiss ou Parents Naturellement est le fait que le cododo permet, lorsque la femme allaite, d’éviter de nombreux aller-retour entre la chambre du bébé et la chambre parentale. Les cycles de sommeil de la mère et du bébé se synchronisent en cas d’allaitement. En dormant côte-à-côte, la mère et l’enfant se réveillent donc ensemble au moment de la tétée, puis se rendorment sans difficulté. Le père peut aussi mieux dormir, puisque tout se fait sans bruit. [1] Le Dr William Sears, promoteur de la pratique du cododo, dans son livre Etre parent la nuit aussi écrit : L’allaitement est donc un facteur important dans le choix de pratiquer ou non le cododo. De nombreux parents n’envisagent tout d’abord pas cette possibilité, puis changent d’avis une fois l’enfant né. Il leur parait plus simple et pratique de dormir avec leur bébé, et peuvent ainsi dormir mieux et plus longtemps.
Mpedia soulève les risques liés au fait de faire dormir son enfant dans le lit parental. En effet, un lit d’adulte (couettes, oreillers, couverture, dureté du matelas) n’est pas adapté à un nouveau né. A cela s’ajoutent les risques de tabagisme passif si les parents fument ou d’hyperthermie. De plus, si les mères qui allaitent sécrètent des hormones qui leur permettent de rester en alerte, ce n’est pas le cas du père (qui pourrait rouler et écraser l’enfant, ou le pousser hors du lit.) [3] Certains psychanalystes dénoncent le cododo sous toutes ses formes. En effet, cela entrave selon eux la vie de couple en causant des problèmes d’intimité, et pourrait même être malsain, voir incestueux. Le cododo empêche l’enfant de grandir et de devenir autonome. [1] (Claude Halmos, Sylvain Missonier) De plus, le cododo, qu’il soit dans le même lit ou dans la même chambre a, selon une étude effectuée sur 153 couples, un impact négatif sur le sommeil de la mère, qui sont davantage réveillées pendant la nuit, et beaucoup plus sur le qui-vive. [2] Dans le cas ou vous décidez de pratiquer le cododo en lit partagé, certaines conditions sont à respecter. La brochure de l’UNICEF Partager un lit avec son bébé les détaille. [4] [1] Sousa, Alain. « Dormir avec bébé : les avantages et risques du cododo (ou cosleeping) ». Doctissimo, 8 novembre 2017. Disponible sur http://www.doctissimo.fr/html/grossesse/bebe/eveil/articles/11250-cododo.htm. [Consulté le 11 juin 2018] [2] Moreau, Elodie-Elsy. « Le cododo perturbe le sommeil des jeunes mamans ». Doctissimo, 4 novembre 2015. Disponible sur http://www.doctissimo.fr/grossesse/news/le-cododo-perturbe-le-sommeil-des-jeunes-mamans. [Consulté le 8 juin 2018] [3] Challamel, Marie-Josephe, et Marie-Agnès Dodane. « Cododo, cosleeping, dormir avec bébé ». MPEDIA.fr. Consulté le 31 mars 2018. http://www.mpedia.fr/121-sleeping-contre.html. [4] « Brochure : Partager un lit avec son bébé, UNICEF ». CoFAM : Coordination française pour l’allaitement maternel. Consulté le 23 mars 2018. https://www.coordination-allaitement.org/s-informer/etudes-et-recherches-diverses/71-plan-d-action-blue-print-protection-promotion-et-soutien-de-l-allaitement-maternel-en-europe. [1] « Le cododo : mythes et réalités ». Parents Naturellement (blog), 20 juin 2016. http://parents-naturellement.com/cododo-mythes-realites/. Consulté le 8 juin 2018. [2] Dr William Sears (2006), Etre parent la nuit aussi, La Leche Ligue, p50-51
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