Situation actuelle

Scepticisme de la part d’associations

H2Life est assez sceptique face à l’action des différents acteurs de la filière hydrogène. Plus particulièrement, c’est l’implication des grands groupes énergétiques pétroliers, dont le rôle est majeur en France, qui est le plus souvent critiqué. En effet, selon l’association, le développement de la filière hydrogène pourrait nuire à leurs intérêts et expliquerait un nombre d’actions encore trop faibles aux yeux de H2Life. [Entretien 2] Telle est la perception de la situation par cette association.

Peut-on dire qu’il existe aujourd’hui une action collective en faveur de la filière hydrogène ?

Avant d’aborder le sujet des pistes d’améliorations, il convient d’effectuer un bilan de la situation actuelle de la filière hydrogène aussi bien en France qu’à l’international.

En France

Il existe aujourd’hui un nombre croissant de projets autour des voitures à hydrogène en France. Ces projets sont aussi bien des projets de lois ou des plans de mobilité, tel que le Plan Hydrogène publié en 2018, ou bien des projets de commercialisation de ces voitures à grande échelle.

Dans le premier cas, ces projets de lois sont une conséquence de la prise de conscience de l’urgence climatique dans lequel le monde se situe aujourd’hui. Cette prise de conscience collective s’est concrétisée lors de la COP21 avec la signature de l’Accord de Paris. Les pays signataires, dont fait partie la France, se sont engagés à limiter d’ici à 2100 le réchauffement climatique en dessous de 2°C.

Cette prise de conscience a ensuite donné lieu au Plan Hydrogène de Nicolas Hulot, plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique. Ce plan a été réalisé en collaboration avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et est symbolique d’une action collective en faveur de la filière hydrogène. [Presse 4] Pour en savoir plus : « Quelle collaboration mettre en place ?».

Du point de vue de la commercialisation, il existe une volonté d’insérer les voitures à hydrogène sur le marché de manière durable. Afin d’effectuer une transition fluide vers l’utilisation des voitures à hydrogène, une des manières souvent évoquée est d’encourager leur usage pour les flottes de véhicules utilitaires.

On pourra ainsi citer le projet majeur des taxis Hype, première flotte de taxis à hydrogène lancée en 2015 et exploitée en région parisienne. Ces taxis à hydrogène disposent aujourd’hui de 4 stations de recharge en région parisienne (Paris, aux Aéroport d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle et aux Loges en Josas). Air Liquide, Idex, STEP (Société du Taxi Electrique Parisien) et Toyota sont les membres fondateurs de HysetCo, société dédiée au développement de la voiture à hydrogène en région parisienne. Ces différents acteurs se sont ainsi unis afin d’assurer une transition énergétique. [Presse 7]

Néanmoins, il subsiste encore différents obstacles à cette commercialisation. En effet, utiliser les voitures à hydrogène dans les flottes utilitaires est une manière efficace d’assurer une transition fluide, mais il existe un réel besoin de développement de réseau de distribution de l’hydrogène (stations-service) ainsi qu’une nécessité de mesures incitant à préférer leur utilisation face aux voitures électrique et essence, déjà fortement implantées. Comment implanter un réseau de distribution de l’hydrogène ? Quelles sont les mesures politiques à mettre en place afin d’accompagner une transition vers l’hydrogène ? Quel doit être le rôle de l’Etat, politiques publics ?  Pour en savoir plus, consultez les pages "Un réseau difficile à implanter ?" et "Quel rôle ont les pouvoirs publics ?".

A l’International

Le développement de la filière hydrogène à l’international s’effectue à différentes vitesses. En effet, des pays tel que le Japon sont pionniers dans leur utilisation. En raison de problèmes de sûreté liés à la sismicité du pays, le Japon cherche une alternative à l’énergie nucléaire. De fait, il s’agit d’un des pays où la filière s’expand très rapidement. En Allemagne, Alstom a développé et commercialisation les premiers trains à hydrogène fin 2018. La réussite de ces différents projets incite au développement de groupes de réflexion au sein des grands groupes industriels : il y a une inertie qui est créée. [Entretien 1]

Conclusion

Ainsi, plusieurs associations sont assez sceptiques face à l’implication des différents acteurs de la filière. En parallèle, une série d’actions sont
effectivement menées par l’Etat, avec le Plan de Déploiement de l’Hydrogène, ou encore par différentes entreprises, aussi bien en France qu’à l’International. Cela montre qu’il existe un certain décalage entre les attentes des associations et les objectifs que les acteurs se fixent. Ce décalage peut en partie venir d’une communication interacteurs encore insuffisante.