Nicolas Sarkozy, alors président, se rend à Grenoble le 30 Juillet pour réagir à ces violences et prononce un discours d’une trentaine de minutes sur la politique de défense et de sécurité qu’il souhaite mettre en place. Il justifie les actes du policier, et annonce la ferme politique qu’il va instaurer. Sa première mesure est de remplacer le préfet alors en charge dans cette région, pour mettre à la place Eric le Douaron, ancien policier. Si dans la première partie de son discours il ne parle pas de la communauté rom, mais plutôt des « trafiquants et délinquants », il aborde au milieu de son discours le problème de l’immigration, et rapproche donc de façon notable le problème de délinquance et celui de l’immigration : « Enfin, il faut le reconnaître, je me dois de vous le dire, nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l’intégration » (N. Sarkozy le 30 Juillet 2010 lors du discours de Grenoble). Après avoir parlé de l’immigration dans un terme général, il focalise ensuite son discours sur les campements illégaux et « sauvages » des roms et annonce sa décision d’y mettre fin.
« Et c’est dans cet esprit d’ailleurs que j’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms.[…] Mais en tant que chef de l’Etat, puis-je accepter qu’il y ait 539 campements illégaux en 2010 en France? Qui peut l’accepter? […] Nous allons procéder d’ici fin septembre au démantèlement de l’ensemble des camps qui font l’objet d’une décision de justice. Là où cette décision de justice n’a pas encore été prise, nous engagerons des démarches pour qu’elle intervienne le plus rapidement possible. Dans les trois mois, la moitié de ces implantations sauvages auront disparu du territoire français. »
Ce discours divise et fait l’objet de vives critiques notamment dans la stigmatisation qu’il fait des roms. Au sein de la classe politique notamment, les partis de gauche et d’extrême gauche s’y opposent. Pour le PS, «Nicolas Sarkozy a retrouvé ses accents les plus populistes et démagogiques pour faire un amalgame scandaleux entre gens du voyage, Roms, immigration clandestine et violences de tous types» déplore Pouria Amirshahi, secrétaire national PS aux droits de l’Homme.
Les associations aussi se mobilisent, comme Romeurope dont un membre affirme « c’est une criminalisation de la misère ».
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