Citoyens et associations
Une seule association française de citoyens est apparue : Belle Pluie, créée en 1997 et forte de 350 adhérents. Son objectif est de défendre les intérêts de l’environnement et des habitants en milieu rural. La modification de la nature, sous quelque forme que ce soit, leur apparaît néfaste. «Laissons faire la Nature ! Malheureusement, il semble que tout le monde ne l’entende pas ainsi. Certains, semble-t-il, pensent que des préoccupations d’ordre économique ou des intérêts particuliers justifient l’intervention de moyens artificiels pour perturber les lois de la nature et en particulier la pluviométrie...sans se préoccuper du voisinage. Nous autres, de l’Association Belle Pluie, estimons qu’il s’agit-là d’une dérive extrêmement dangereuse et que le jour où certains hommes parviendront à s’approprier le climat, nous serons bien près de la catastrophe. »
L’ensemencement est par conséquent un sujet qui les intéresse particulièrement, d’autant qu’ils suspectent que leur utilisation en France est destinée à réduire les pluies d’été (et donc à provoquer la sécheresse dans les campagnes, ce qui irait contre les intérêts des agriculteurs).
Leurs trois principales inquiétudes sont :
-l’ensemencement, qui débouche sur la suppression de pluies au profit d’une minorité, est-il légal ? Peut-on parler de propriétaire de la pluie ?
-la suppression de pluies lors de saisons déjà sèches ne risque-t-elle pas de mettre en difficulté, voire de faire disparaître, certaines exploitations et donc affaiblir un secteur sinon porteur du moins caractéristique du territoire français ?
-les produits chimiques retombant au sol sont-ils dangereux pour l’homme ? Risquent-ils de modifier le sol et donc les récoltes ?
Leur principal mode d’action est la pétition dans le but que le Principe de Précaution
s’applique dans le cas de l’ensemencement des nuages et qu’une loi réglementant ou interdisant les activités de modification du temps soit votée au parlement.
Une seconde association, de Texans, lutte pour l’interdiction de l’utilisation de l’ensemencement dans leur Etat. Ses attaques se portent sur le PGCD (Panhandle Groundwater Conservation District) qui refuse d’entendre ses protestations et continue d’ensemencer pour continuer à « taxer les contribuables ». Les agriculteurs sont, selon leurs informations et modes de sondage, tous contre l’ensemencement et les arguments du PGCD seraient fallacieux (données scientifiques et résultats peu clairs voire truqués, estimation des coûts erronée). Ils engagent donc le combat contre les autorités avec pour principal argument l’efficacité non démontrée du processus.
Les citoyens semblent assez peu informés sur l’utilisation dans leur pays de la méthode d’ensemencement des nuages. Seuls quelques partis politiques écologistes, en Australie notamment, tentent de sensibiliser les citoyens à la question en faisant des dangers de l’ iodure d’argent leur fer de lance, ce qui ne semble pas fonctionner pour le moment. Cela vient-il d’une volonté de ne pas soulever ce sujet publiquement, du fait qu’il faut, pour pouvoir comprendre le problème, acquérir quelques maigres connaissances sur la technique d’ensemencement et son déroulement, ou d’un désintérêt total des médias pour une question météorologique qu’ils n’estiment pas aussi préoccupante que le réchauffement climatique ?