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Ça y est, le dépistage le laissait craindre, la biopsie l'a confirmé : il y a bien cancer. Quelle est l'étape suivante ? Le traitement ? Pas forcément.
En effet, certains patients, bien que se sachant atteints d'un cancer de la prostate, font le choix, avec leur médecin, de ne pas le traiter et optent pour une simple surveillance de la maladie. Ce choix a souvent tendance à surprendre en France :
Roland Muntz:
"En France, on n'a pas la mentalité scandinave du
Watchful waiting. Nous en France, vivre avec un cancer dans le corps, ce n'est pas possible, il faut un psychologue ! On en a peur, on panique pour ça !"
Pourtant, dans un certains nombre de cas, l'abstention thérapeutique apparaît tout aussi sensée que le choix de traiter. Deux facteurs principaux interviennent pour expliquer ce paradoxe :
Le cancer de la prostate présente deux caractéristiques importantes : il touche en majorité les hommes de plus de 60 ans et peut présenter une phase asymptomatique très longue, pouvant durer jusqu'à quinze années.
Partant de là, le Pr. Cukier fait le constat suivant :
"Il est clair que pour la majorité des cancers de la prostate (de grade I ou II [ie de Gleason inférieur à 6]), l'espoir de survie spécifique au cancer à dix ans atteint 87%, et rejoint l'espérance de vie d'une population masculine du même âge exempte de cancer de la prostate."
Prenons le cas concret suivant : on découvre chez un homme de 80 ans un cancer localisé de la prostate. Que faire ? Cela vaut-il vraiment la peine de l'embêter avec un traitement médical et tous les soucis qui l'entourent si l'espérance de vie de cette personne ne dépasse pas quelques années ? La réponse est immédiate : non.
Second exemple, moins évident : un homme de 70 ans apprend qu'il est atteint d'un cancer encore localisé. Que faire ? Traiter ? Ou opter pour une simple surveillance ? On trouve des arguments dans les deux sens :
"90 % des hommes [de plus de 80 ans] qui sont morts et à qui on fait une biopsie de prostate post-mortem ont des cellules cancéreuses. Peut-être que toutes n'ont pas évolué. N'empêche que si on ne mourrait jamais du cancer de la prostate, ça se saurait."
Muntz :
"La surveillance active signifie surveiller le PSA tous les 2 mois... Cela permet à des gens qui veulent avoir une qualité de vie optimale de toujours être puissant. Certains sont malades du sexe. D'autres ont peur de l'incontinence totale. [...] Cette technique permet de différer dans le temps : seulement lorsque la maladie se réveille, on agit pour l'éliminer."
Cukier :
"Plus de 70% des cancéreux prostatiques meurent avec leur cancer et non de leur cancer."
Ce choix est souvent motivé par un second facteur : le mode de vie du patient.
Tous les traitements du cancer de la prostate aujourd'hui pratiqués présentent des effets secondaires indésirables. Lorsque le cancer menace de manière imminente la vie du patient, ces effets secondaires sont contrebalancés par le fait de sauver la vie du patient. Mais dans le cas contraire, les bénéfices du traitement ne sont-ils pas annulés par les inconvénients qu'il entraine ? La question reste ouverte et la réponse varie d'un patient à un autre.
On peut néanmoins citer le cas d'hommes encore relativement jeunes, entre 50 et 60, 65 ans, qui, pour préserver leur vie sexuelle, optent pour une surveillance sans traitement. L'impuissance est en effet un effet secondaire fréquent dans la plupart des traitements du cancer de la prostate.
Dans tous les cas, la décision de ne pas être traité doit être prise en accord avec le médecin. En outre, il est important de bien préciser qu'il ne s'agit pas d'un renoncement définitif : la surveillance et le suivi médical sont là précisément pour réagir rapidement en cas d'accélération subite de l'évolution du cancer. Au contraire, il s'agit de profiter de la longue phase de répit
, la phase asymptomatique, que laisse souvent le cancer de la prostate, pour engager une course de lenteur avec lui.
Les patients qui font le choix de l'abstention thérapeutique initiale doivent néanmoins être conscients du risque supplémentaire qu'ils prennent vis-à-vis de la maladie et qu'à termes, pour les plus jeunes en tout cas, ils ne pourront pas échapper à une hormonothérapie tardive.