Passer votre curseur sur les différentes parties du menu pour afficher les acteurs concernés.
Acteurs concernés :
AFU, associations de patients, généraliste, patient
Acteurs concernés :
généraliste, patient
Acteurs concernés :
urologue, radiologue, patient
Acteurs concernés :
patient
Acteurs concernés :
association de patients, généraliste, urologue, patient
Acteurs concernés :
patient
Acteurs concernés :
urologue, patient
Acteurs concernés :
urologue, patient
Acteurs concernés :
urologue, cancérologue, patient
Acteurs concernés :
urologue, radiologue, patient
Acteurs concernés :
sécurité sociale, patient
Acteurs concernés :
patient
Si le dépistage conduit à avoir des soupçons sur la présence d'un cancer, on passe à l'étape suivante : le diagnostic. Celui-ci consiste en une biopsie de prostate pratiquée par un anatomo-pathologiste.
Si la biopsie révèle la présence de cellules cancéreuses, un examen plus approfondi des échantillons prélevés permet de déterminer deux éléments essentiels : le stade de la maladie et son agressivité.
On distingue trois cas de figure :
Souvent, la simple analyse des symptômes éprouvés par le patient suffit à avoir une idée du stade du cancer :
Localisé | Localement évolué | Métastatique |
---|---|---|
Pas de symptômes | Difficultés à uriner | Difficultés à uriner Douleurs osseuses |
La distinction entre ces différents degrés d'avancement conditionne en partie le choix du traitement.
C'est là un point crucial. En effet, dans un grand nombre de cas, un cancer de la prostate va évoluer très lentement et rester silencieux dix, voire quinze ans ; dans un nombre de cas minoritaire, il va tuer en quelques mois ; et entre, tous les scénarios sont possibles.
Or, on s'en doute, cette dimension cinétique de la maladie joue un rôle essentiel dans le choix du traitement. Bien qu'imparfait, un outil permettant d'évaluer le degré d'agressivité de la tumeur a été mis au point : il s'agit du score de Gleason. L'analyse de l'anatomo-pathologiste doit permettre de classer la tumeur sur une échelle de 1 à 10 :
"Il existe des monogrammes et des algorithmes qui permettent de déterminer avec peu de marqueurs si la tumeur est agressive ou pas. Cependant, dans notre pays, un médecin ne voudra jamais se plier à un logiciel qui dictera la procédure. Il aura recours à un entretien particulier pour décider. Le patient le demande aussi : il y a donc un transfert de confiance. Lorsqu'on est atteint par un cancer, avec toutes les opinions de médecins mis dans la presse, le patient a peur, il voit son médecin, son spécialiste comme un deuxième Dieu."
Le Dr Dupagne, lui, est un partisan du dialogue avec le patient :
"Moi, j'ai des données statistiques, mais comme toujours la donnée statistique ne peut pas s'appliquer à l'individu. [...] Et quand j'ai un sujet à haut risque, je lui expose les données et on en parle, et puis certains me disent : « Non, moi ça m'intéresse pas. » et d'autres oui. [...] La vie n'est faite que de courbes de Gauss, il y a toujours un milieu de courbe de Gauss, mais il y a forcément des extrêmes. On ne peut pas forcément les identifier mais il faut toujours avoir un tête que la loi n'est pas la même pour tout le monde."
"Quand vous enlevez un bout de la tumeur et que vous le regardez au microscope, il n'y a pas marqué
cancersur la tumeur. C'est comme entre le vert et le bleu, il y a une frontière. La frontière entre vert et le bleu, vous savez ce que c'est... eh bien c'est pareil pour les tumeurs."
Tout dépend aussi de l'endroit de la prostate où l'on a prélevé le tissu. A l'heure actuelle, on en est réduit à effectuer jusqu'à une douzaine de prélèvements pour espérer avoir une image fidèle
des tissus prostatiques.Et ceci nous amène au deuxième point épineux concernant la biopsie :
risque de propagation des cellules cancéreuses à travers l'aiguille de prélèvement insérée dans la prostate:
"Il y a une dissémination par l'aiguille qui passerait à travers la tumeur. Au cours d'une biopsie, il faut aller également au bon endroit: c'est comme 10 flèches dans une châtaigne. Il faut avoir de la chance pour toucher la tumeur."
De plus, la biopsie n'est pas un acte anodin car elle véhicule en particulier un risque d'infection qui concerne environ 3% des diagnostics. Depuis que sont pratiquées des biopsies de prostate sont apparues des résistances aux antibiotiques des germes prostatiques. Ceci amplifie le problème : il faut trouver des antibiotiques toujours plus puissants qui sélectionnent de plus en plus de germes.
"C'est pourquoi la biopsie de prostate non ciblée n'a pas d'avenir."
Une alternative à ce problème est le recours à une IRM préalable à la biopsie, permettant de repérer les éventuelles zones cancéreuses de la prostate.
"L'imagerie par résonance magnétique a fait suffisamment de progrès pour déceler avec une fiabilité et une précision très raisonnables les hommes qui ont besoin d'une biopsie rapidement et ceux qui n'en ont pas besoin."
L'IRM semble donc être la solution pour localiser précisément la tumeur si elle existe et éviter les biopsies inutiles dans les zones où il n'y a pas de cellules cancéreuses, permettant ainsi de classer le risque du cancer avec une fiabilité bien supérieure aux biopsies non guidées.