Centrale Nucléaire sous le soleil couchant

Peut-on chiffrer le coût de la fermeture de la centrale de Fessenheim ?

Cours Description de controverses, Mines ParisTech

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Des estimations fortement dépendantes du scénario de fermeture adopté

Comparons à présent les différences de coûts dans la balance financière globale de la production d’électricité. EDF a pour cela ordonné des études précises qui envisagent des scénarii et calculent le coût d’opportunité, comme il est défini dans la page précédente.

Présentation des scenarii : étude locale

Dans ce paragraphe, seul l’arrêt de la centrale est pris en compte et à compenser par les différentes alternatives. Cinq scenarii ont été proposés par l’expertise IED :

Le scénario 1 est le contrefactuel de référence, c'est-à-dire, celui à partir duquel les prix seront comparés.

A partir de ces options, on détermine d’une part les coûts de production de l’électricité, les gains dus à l’exportation et les coûts dus à l’adaptation spécifique des structures existantes. Le démantèlement n’est pas prise en compte dans le coût d’opportunité car il devra être réalisé quelque soit le scénario (même si l’exploitation de la centrale est prolongée, la centrale sera amenée à être démantelée un jour ou l’autre).

Écarts des coûts de production annuels

Aggravation du déficit de la balance commerciale (énergie exportée – combustible fossile importé)

Résultats

Les résultats obtenus sont les suivants s’il on prend en compte le manque à gagner et le surcout dû aux nouveaux modes de production actualisé à l’année 2012 :

Arrêt en 2016 :

Arrêt en 2020 :

La fermeture de la centrale, dans son contexte

Toutefois, comme le précise le sénateur du Haut-Rhin M Jean Marie Bockel, les conséquences de toute décision politique ou économique doivent être évaluées par rapport aux objectifs fixés et au calendrier établi. Evaluer le prix de la fermeture de la centrale prend d’autant plus de sens lorsqu’elle est inscrite dans un contexte politique énergétique global. La centrale n’est en effet qu’un élément de production, à repositionner dans son environnement économique.

Pour cela, après avoir vu les effets à court terme de la fermeture de Fessenheim, comparons les prix de la production électrique en 2030 suivant les 5 scenarii suivants, choisis aussi représentatifs que possibles :

Le choix de ces scenarii s’appuie sur les objectifs fixés par les différents acteurs, de nature très différente :

A partir de ces objectifs, les études ont montrées que les proportions optimales des différents moyens de production engendreraient les couts au Mégawatheure répertoriés dans le graphique ci-dessous :

Source des données : Energie 2050

Ces coûts ne sont que les couts de production et ne prennent pas en compte les travaux d’adaptation du réseau (croissant avec l’indice du scénario) ni les couts sociaux ou environnementaux. Le bilan plus global des critères plus difficilement chiffrables de ces modes d’exploitation est donc transcrit à part, dans le tableau suivant :

La conclusion de cette évaluation est, d’après les rapports existants, la rentabilité économique de la prolongation de l’exploitation du parc nucléaire français par rapport à d’autres alternatives. Devant l’impact économique conséquent d’une éventuelle sortie du nucléaire, même partielle, les présidents et rapporteurs de la DGEC et de la CAS ont déterminé 8 recommandations qui montrent le danger de compromettre la filière nucléaire en fixant des objectifs sur sa part pour des horizons futurs sans étude socio-économique préalable. Ils conseillent donc de poursuivre les investissements et la R&D dans le domaine, tant que l’ASN le permet (ce qui est le cas pour la centrale de Fessenheim).

Si les avis divergent encore sur la question de la fermeture de FSH, c’est que les arguments proposés considèrent que la part du risque est beaucoup trop importante pour poursuivre l’exploitation des centrales, malgré les indications des autorités de sureté. Ne se fondant pas sur les mêmes critères, pour les associations comme NégaWatt ou GlobalChance, le risque passe devant toute autre considération. L’ensemble de ces critères, non monétaires et non chiffrables est décrit dans la partie suivante.

Aussi, pour assurer un climat de confiance et de sécurité pour l’exploitation nucléaire, ils préconisent d’harmoniser les règles de sureté à l’échelle internationale

Qu’en est il des coûts non chiffrables ?