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Vers le chiffrage des coûts
Problème :
Très nombreux sont les chiffres présents dans la presse pour évaluer les conséquences financières de la fermeture de Fessenheim. Une question naturelle se pose alors : nous cache-t-on LE coût d’une telle opération ? Absolument pas car ni EDF, ni l’Etat ne le connaît !
Que va-t-on chiffrer ?
Les chiffres présentés dans ce site découlent de l’évaluation d’un coût d’opportunité. Il s’agit d’une notion d’économie reposant sur des actions futures découlant d’une décision politique. On le distinguera du coût comptable, présent dans les rapports de l’OCDE ou de la Cour des Comptes, visant à effectuer un bilan financier global d’un résultat issu d’opérations passées.
Les acteurs de la controverse, et notamment EDF, évaluent ainsi le coût de la décision de fermer la centrale de Fessenheim. Cette évaluation ne se limitera pas à un simple chiffrage d’un arrêt d’une activité mais prendra en compte l’environnement dans laquelle cette mesure sera appliquée.
Comment va-t-on s'y prendre ?
Etape 1 : En lisant la presse, nous avons donc effectuée une synthèse des différentes analyses coûts-bénéfices existantes, identifiées grâce à la presse et aux témoignages que nous avons pu recueillir et évalués dans la mesure du possible grâce à des rapports, articles scientifiques et entretiens avec les acteurs concernés.
Etape 2 : Mais coûts et bénéfices dépendent de la manière dont vont se dérouler les choses ! Ces documents se fondent sur des scénarii précis, appelés pompeusement contrefactuels (les scénarii sont évalués les uns par rapports aux autres). La diversité des points de vue concernant la question de la fermeture de Fessenheim découle de la mise en avant de scénarii différents suivant les acteurs. Par exemple, un militant anti-nucléaire considérera le risque d’accident non négligeable alors que l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) affirme que la centrale peut fonctionner en toute sécurité quitte à épaissir le radier.
L’estimation du coût de la fermeture de la centrale de Fessenheim reposera donc sur un choix de contrefactuels effectué par les protagonistes de la controverse et que nous nous proposons d’exposer. L’incertitude des coûts résidera alors non seulement dans les calculs eux-mêmes, mais aussi dans ces choix. Prenons deux exemples. De grandes organisations internationales, comme par exemple l’OCDE, proposent un chiffrage du démantèlement en ne prenant en compte que le processus de déconstruction à proprement parler, sans considérations sociales. De tels impératifs sont alors dictés par la nature fondamentalement internationale de tels rapports qui doivent être transposable le plus facilement possible d’un pays à l’autre. A l’inverse, une entreprise telle qu’EDF - responsable de la filière nucléaire française - doit fournir un chiffrage global de la fermeture d’une centrale afin de pouvoir anticiper tous les postes de dépense qui pourrait s’imposer à elle.
Etape 3 : Une fois que les contrefactuels –choisis par les acteurs - ont été fixés, les coûts sont estimés à partir de rapports d’expertise ou scientifiques qui envisagent les mêmes scénarii. C’est ainsi par exemple qu’EDF dispose du chiffrage d’une décision dans sa globalité après élaboration des différents scenarii de fermeture d’une centrale.