Le fonctionnement du J-PAL

Le J-PAL, pour Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab, est un réseau de chercheurs rassemblés par une méthodologie, les évaluations d’impact par assignation aléatoire, et un champ d’application de cette méthodologie, à savoir la lutte contre la pauvreté.  Il a été mis en place en 2003 sous la forme d’un laboratoire au MIT, notamment ceux qui sont aujourd’hui les principaux ambassadeurs du J-PAL : Abhijit Banerjee et Esther Duflo.  Aujourd’hui, il rassemble plus de 90 chercheurs affiliés et plusieurs laboratoires à travers le monde.

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Le J-PAL est organisé selon des bureaux régionaux et des programmes, qui sont en fait des thèmes de recherche. Le siège est le bureau d’Amérique du Nord, situé au MIT. Il existe cinq autres bureaux régionaux hébergés par des universités : Afrique, Amérique latine et Caraïbe, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Europe. Le bureau Europe se trouve à l’École d’économie de Paris par exemple. À chaque bureau sont associés une équipe administrative, une équipe de recherche et des chercheurs affiliés. L’équipe administrative constitue une structure d’appui dont l’action se situe en amont et en aval de chaque recherche : financement, recrutement, contractualisation, gestion des données, diffusion des résultats, communication. Les chercheurs sont recrutés par cooptation. Ils bénéficient de la structure administrative et de la force du réseau. En contrepartie, ils doivent dispenser des cours et des formations organisées par le J-PAL. Une règle intangible est aussi que les évaluations d’impact doivent être publiées sur le site.

La plupart des évaluations sont commandées par institutions qui ont envie ou besoin de tester un programme. Ilf Bencheikh[ref], directeur adjoint du bureau Europe, s’explique : « il y a à la fois des interlocuteurs qui veulent réellement savoir l’impact de ce qu’ils font, mais aussi pas mal d’interlocuteurs qui sont dépendants de bailleurs de fonds leur demandant d’évaluer l’impact de ce qu’ils font. »  Cependant, le but est que la coopération entre chercheurs et institutionnels se fassent dès la prise de décision des programmes à évaluer. Le J-PAL mène plusieurs programmes et organisent des rencontres entre tous les acteurs mobilisés autour d’un thème, afin de cibler les besoins en évaluation d’impact. « Le modèle vers lequel on veut aboutir, c’est que cela soit un travail commun : la rencontre de chercheurs intéressés par une thématique et d’un partenaire de terrain faisant émerger des projets qui dès le début sont conçus comme étant communs. », analyse Ilf Bencheikh[ref].

 

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