Esther Duflo
Abhijit Banerjee
Angus Deaton
James Heckman
François Bourguignon
Ilf Bencheikh
Florent Bédécarrats
Kako Nubukpo
Fonds multilatéraux
Esther Duflo est une économiste franco-américaine, spécialisée dans les questions d’économie du développement, et s’intéresse notamment à la santé, l’éducation, l’accès au crédit, ou encore la lutte contre la corruption. Elle est titulaire de la chaire « Abdul Latif Jameel sur la réduction de la pauvreté et l’économie du développement ». Formée en histoire et en économie à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, elle soutient sa thèse au MIT, sous la direction d’Abhijit Banerjee en 1999. Celle-ci est déjà consacrée à l’évaluation des politiques de développement. Elle est une des pionnières dans le développement d’expériences par assignation aléatoire (RCT) et est l’un des éléments-clés du laboratoire Abdul Latif Jameel d’action contre la pauvreté (J-PAL) qu’elle codirige. Ses travaux autour des RCT lui vaudront de nombreuses récompenses, dont les plus prestigieux sont sans doute le prix MacArthur (2009) et la médaille John Bates Clark (2010), souvent qualifiée d’antichambre du Prix Nobel d’économie. Elle est également considérée comme l’un des 100 intellectuels les plus influents par le magazine Foreign Policy. Elle apparaît dans la controverse comme l’une des grandes figures défendant les RCT et leur apport autour de la notion d’evidence-based policy.
Abhijit Vinayak Banerjee est un économiste indien. Diplômé de l’université de Calcutta et de la Jawaharlal Nehru University, il fit son doctorat en économie en 1988 à l’université Harvard. D’abord enseignant à Harvard et Princeton, il est aujourd’hui professeur d’économie au MIT, où il a dirigé la thèse d’Esther Duflo. Il est, comme elle, l’un des chercheurs majeurs dans le domaine des RCT, et a, avec elle, cofondé le laboratoire Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab et en est l’un des codirecteurs. C’est donc l’un des fervents défenseurs de l’apport des expérimentations par assignation aléatoire en économie du développement comme méthode pour analyser des mécanismes micro-économiques et juger de l’efficacité de différentes mesures d’aide.
Angus Deaton est un économiste du développement américain. Il est professeur d’économie et d’affaires étrangères à la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs et au département d’économie de l’université de Princeton. Ces recherches portent notamment sur les indicateurs de riches dans les pays riches et les pays pauvres, ainsi que sur les moyens d’évaluer la pauvreté partout dans le monde. C’est un opposant ferme aux RCT dont il critique notamment le manque de validité externe, les nombreux biais et le traitement peu critique de la sphère économique à leur égard.
James Heckman est un économiste américain. Diplômé de l’université de Princeton, il est aujourd’hui professeur d’économie de l’université de Chicago. Il est co-récipiendaire avec Daniel McFadden du prix Nobel d’économie pour ses apports en économétrie, parmi lesquels l’introduction du concept de biais de sélection. C’est un fervent défenseur de l’économie expérimentale en laboratoire par opposition aux expériences par assignation aléatoire menés sur le terrain, et dont les variables sont moins bien contrôlées.
François Bourguignon est un économiste français. Formé à l’École nationale de la statistique et de l’administration économique. Ses travaux portent notamment sur la redistribution des revenus et la pauvreté dans les pays développés, les pays en voie de développement et dans la population mondiale. Il fut consultant pour de nombreuses organisations internationales comme les Nations Unies, l’OCDE, la Commission Européenne, le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale, dont il fut même économiste en chef et premier vice-président entre 2003 et 2007. Il encourage les évaluations d’impact (et notamment par assignation aléatoire) au sein de la Banque mondiale. Il a par ailleurs présidé le comité d’évaluation du RSA (dont l’expérimentation était par assignation aléatoire). Il est depuis 2007 directeur de l’École d’économie de Paris.
Ilf Bencheikh est directeur-adjoint du bureau Europe du J-PAL depuis 2011. Il est titulaire d’un Master 2 en études politiques de l’IEP de Paris et d’un Master 2 « coopération internationale et aide au développement » de l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Son rôle au sein du J-PAL est donc administrateur.
Titulaire d’un doctorat de l’Université de la Sorbonne, Florent Bédécarrats a rejoint la division EVA de l’AFD en 2013, où il est notamment chargé des études d’impact. De 2007 à 2013, il avait été chargé de recherche et développement pour CERISE, un réseau d’échange sur les pratiques en microfinance. Précédemment, il a travaillé pendant trois ans en Amérique Latine : pour une entreprise solidaire dédiée au tourisme et à la culture au Brésil, pour un réseau de coopératives de microfinance au Mexique et pour une ONG internationale au Guatemala. (Source : AFD)
Kako Nubukpo est le ministre togolais de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques et économiste membre du Global Economic Governance Programme de l’université d’Oxford. Il se montre très critique à l’égard de la démarche d’Esther Duflo et intervient principalement dans la critique de la redécouverte.
Fonds multilatéraux — Il s’agit de fonds multi-donateurs consacrés à l’économie du développement et bien souvent à l’évaluation d’impact. Créés dans leur majorité après la publication des objectifs du millénaire pour mieux lutter contre la pauvreté, ils sont aujourd’hui les bailleurs de fonds principaux des expériences par assignation aléatoire (RCT). L’initiative internationale pour l’évaluation d’impact (3ie) fait partie des plus présents et compte des financeurs de toutes origines : agences de développement comme le Department for International Development (DfID), ou U.S. Agency for International Development (USAID), mais aussi des organisations non gouvernementales telles que BRAC, mais aussi des fondations privées comme la fondation William & Flora Hewlett ou la fondation Bill & Melinda Gates. Cette dernière, à elle seule, a délivré près de 60 millions de dollars à cette initiative.
D’autres fonds multilatéraux existent. Soulignons notamment ceux supervisés par la Banque mondiale comme le fonds d’évaluation d’impact stratégique (SIEF) et le programme Development Impact Evaluation (DIME), qui travaille sur plus de 170 évaluations d’impact dans 47 pays.
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