Calcul de la durée de vie

Comment mesurer la durée de vie ?

 Avant de s’interroger quant à la manière de mesurer la durée de vie, penchons-nous sur la définition de celle-ci (extraite du rapport TNS Sofres de 2011).

-          Durée de vie d’un appareil : laps de temps écoulé entre l’achat d’un appareil neuf et son remplacement par un appareil similaire parce que celui-ci était en panne irréparable

-          Durée d’utilisation : ancienneté ou durée de présence au foyer d’un appareil, c’est-à-dire le temps écoulé entre sa date d’entrée dans le foyer et sa date de remplacement

Cette définition de la durée de vie semble soulever une question : dès lors qu’un produit a atteint une panne irréparable, on dit qu’il a terminé sa vie ; qu’en est-il des objets réparables mais dont la réparation est plus coûteuse encore que l’achat d’un produit neuf ?

Le GIFAM explique que la mesure de la durée de vie passe par des questions posées au consommateur : on lui demande quand l’objet neuf a été acheté et quand l’appareil n’était plus réparable. Une moyenne des réponses obtenues est ainsi réalisée.

 Le sondage est-il le seul moyen de mesurer la durée de vie d’un appareil ? Le GIFAM explique qu’une étude accélérant la durée de vie des produits est extrêmement compliquée à mettre en place.

Enquêter auprès des consommateurs

Dans la mesure où les industriels sont accusés, ils cherchent non pas à prouver l’obsolescence programmée mais justement son inexistence pour se disculper. A ce titre, le GIFAM et le SIMAVELEC ont réalisé des enquêtes auprès des consommateurs pour obtenir ces preuves. Les enquêtes réalisées semblent conforter leur position selon laquelle l’obsolescence programmée n’existerait pas dans leurs domaines respectifs mais quelle importance peut-on accorder à des enquêtes réalisées auprès des consommateurs ? Ici en effet, la preuve n’a rien de scientifique puisque le mode d’enquête ressemble nettement plus à une enquête sociologique.

Le GIFAM a intitulé un communiqué de presse du 21 juin 2011 « Une Etude TNS Sofres sur la durabilité des gros appareils ménagers contredit les idées reçues ». Au sein de cette étude, nous pouvons voir une comparaison entre la durée de vie moyenne des appareils et leur durée d’utilisation moyenne. Nous nous sommes renseignés auprès du GIFAM et les individus interrogés sont des consommateurs d’appareils toutes marques confondues, l’étude ne concerne donc pas seulement les produits du GIFAM. En moyenne, la durée de vie souhaitée par les utilisateurs était inférieure à la durée de vie réelle moyenne. Peut-on le comprendre comme un gage d’absence de pratique d’obsolescence programmée ? Le lien de causalité semble difficile à mettre en place.

Cette étude effectue également une comparaison entre la durée de vie d’une machine à laver et d’un réfrigérateur en 1977 et leur durée de vie en 2010. L’étude montre que la durée de vie est sensiblement la même : elle a diminué de 10 mois. Or, compte tenu des innovations techniques, n’aurait-elle pas dû augmenter ?

Nous devons prendre en compte les modifications des habitudes : les habitudes des consommateurs se sont modifiées en 30 ans et ces appareils sont peut être utilisés plus fréquemment aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Dans cette étude, il est également question des motifs poussant le consommateur à renouveler ses appareils électroménagers. Il semble que le consommateur soit amené à les renouveler pour deux raisons, dont l’entreprise ne serait alors pas responsable : d’une part pour des raisons de praticité et d’adaptation à l’évolution des modes de vie, d’autre part pour la recherche de performances meilleures.

Ces enquêtes quant à la durée de vie des produits posent le problème de la mesure de cette durée de vie.