Alexandre DELAIGUE

Professeur d’économie à l’école militaire de Saint-Cyr, Alexandre Delaigue est le fondateur du site econoclaste avec Stéphane Méni qu’ils l’animent ensemble publiant depuis 1999 des articles chaque semaine, des notes critiques sur des livres, des émissions, proposant des leçons ou des réponses à des questions économiques…

En mars 2011, suite au documentaire d’Arte « Prêt à jeter », il écrit dans son blog « Le mythe de l’obsolescence programmée », devenant ainsi un acteur atypique sur ce sujet, peu revendiquant en effet aujourd’hui la non-existence de l’obsolescence programmée.

Il propose globalement une vision assez dénonciatrice des habituelles critiques faites contre l’obsolescence programmée (notamment de personnalités de gauche).

L’auteur reprend les arguments avancés dans le documentaire. Le point de vue d’Alexandre Delaigue est très clair, il l’explicite d’ailleurs dans le titre du billet : « Le mythe de l’obsolescence programmée ».

Il critique tout d’abord les biais d’une idéalisation du passé (par exemple la 2CV de Citroën présentée comme une voiture « increvable » mais pourtant peu agréable par rapport aux voitures d’aujourd’hui. Il a recours à son expérience personnelle (comme les mauvais souvenirs de la 2CV de ses parents à laquelle il fallait changer souvent les plaquettes de frein, le pot d’échappement, et qui était tellement attaquée par la corrosion que dès qu’il pleuvait l’eau rentrait dans la voiture).

Il dénonce aussi l’absurdité économique d’une prétendue obsolescence programmée.

D’autre part il met en évidence une certaine incompatibilité des attentes : la durabilité est en effet désirable, mais le faible coût, la faible consommation de ressources, la légèreté, la commodité… aussi ! (comme exemple souvent cité des collants autrefois inusables, mais qui ressemblaient à des bas de contention).

En outre, réparer coûte cherréparer est un artisanat qui coûte très cher, parce que dans nos pays développés le travail coûte cher ») et s’il existe des produits durables (Zippo, chaussures Church qui durent toute une vie…) ils sont chers !

Il met aussi en avant le goût pour le changement (notamment vestimentaire) (« nous aimons la variété et la nouveauté »).

Il revient sur le cartel Phoebus et écrit que c’est un « compromis entre diverses qualités, et pas une tentative pour escroquer les consommateurs ».

Alexandre Delaigue est d’ailleurs dans cet article assez véhément envers les autres acteurs qui traitent de ce sujet (appelant Serge Latouche le « grand prêtre du mouvement » de la décroissance).