Les politiques

Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)

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La position institutionnelle de l’acteur

La FAO est une institution publique internationale affiliée à l’ONU qui a pour mission de veiller à la sécurité alimentaire tout en favorisant le progrès économique et social ainsi qu’une gestion durable des ressources. Elle mène des actions sur le terrain, des politiques de sensibilisation mais produit également de nombreux rapports à caractère scientifique afin d’orienter les politiques agricoles de ses pays membres. Elle est l’auteur du rapport Livestock long shadow publié en 2006 qui a déclenché la controverse autour des émissions de gaz à effet de serre dans l’élevage.

Les types de collaboration

La FAO se base sur des rapports scientifiques et sur les groupes de travail (regroupants gouvernements, associations professionnelles et civiles) pour effectuer ses rapports. Ces derniers sont destinés aux organes de décision politique des différents pays membres de l’Organisation des Nations Unies, mais aussi aux Organisations Non Gouvernementales et aux associations. Ces rapports sont, en outre; accessibles en ligne gratuitement, et donc accessibles à quiconque s’y intéresse.

Le chiffre de 18% de la FAO a très vite été contesté. En effet, certains scientifiques ont critiqué les méthodes utilisées pour y parvenir (comme PITESKY M., STACKHOUSE K., MITLOEHNER F.). Certaines associations professionnelles comme INTERBEV ont aussi critiqué les méthodes de calcul. Les chiffres et conclusions de Livestock long shadow furent aussi largement repris par la presse, les associations végétariennes et les opposants à la viande. La FAO est en interaction avec la recherche et l’interprofession mais pas avec les organisations d’éleveurs eux-mêmes, d’après M. Turini. Enfin, la FAO collabore avec l’ONU en participant à des groupes de travail comme le projet “Partenariat pour l’évaluation et la performance environnementales de l’élevage (LEAP)”.

Une volonté d’information

En 2006, avec le rapport Livestock long shadow, la FAO annonce que  l’élevage est responsable de 18% des GES en plus d’autres dégradations environnementales (eau, sols, biodiversité). La production de viande est un facteur central du changement climatique et la situation risque de s’aggraver car la demande de viande doit doubler d’ici 2050. Ainsi, le rapport recommande des solutions comme : modifier la nourriture du bétail, piéger le carbone émis, mieux traiter les déchets animaux.

En 2013, c’est le rapport Tackling climate change through livestock : la FAO nuance le premier rapport en estimant que l’élevage serait responsable de 14,5%des émissions de GES en équivalent CO2. Le rapport est alors moins alarmiste. Il déclare notamment qu’une réduction estimée de 30% des émissions de GES est possible en adaptant les méthodes d’élevage et en utilisant celles déjà mises en œuvre par les exploitations qui émettent le moins. Ces techniques sont à la fois bénéfiques pour l’environnement et profitables sur le plan économique. La FAO souhaite un engagement actif et concerté des autorités publiques nationales, du secteur privé, de la société civile et du domaine scientifique ainsi qu’une coopération internationale. Elle appelle au secteur public et privé pour financer la recherche afin de pouvoir évaluer les coûts et avantages exacts des techniques de réduction des gaz à effets de serre. Le rapport met en avant l’idée d’analyse en termes de cycle de vie avec le projet LEAP.

Monsieur Boutault

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Jacques-BoutaultPosition institutionnelle de l’acteur  

Monsieur Boutault est le maire du 2ème arrondissement depuis 2001, il a été réélu en 2014. Il est membre du parti Europe Ecologie Les Verts. Il a organisé des journées végétariennes hebdomadaires dans les cantines scolaires de son arrondissement et y a généralisé les aliments issus de l’agriculture biologique.

Les types de collaboration

Il désapprouve certaines études de l’INRA. En effet:

« Il y a une étude qui a été faite par l’INRA qui démontre la supériorité de l’agriculture traditionnelle par rapport à l’agriculture biologique. Ils disent « On a observé dans notre étude que les rendements de l’agriculture conventionnelle étaient bien supérieurs aux rendements de l’agriculture biologique ». Le problème n’est pas là, évidemment qu’une agriculture dans laquelle on déverse des produits sanitaires a plus de rendement. »

De même, il dénonce le lobbying des syndicats agricoles auprès des ministères dont la FNSEA.

Politique et environnement

Il préconise, d’après l’entretien que nous avons eu avec lui, une agriculture locale et biologique ainsi que la réduction de notre consommation de viande. Il dénonce en effet la production industrielle de viande et ses effets néfastes sur la santé et l’environnement notamment en termes d’émissions de GES.

Selon lui, la consommation importante de viande n’est pas un trait culturel mais est due à des modes de vie véhiculés par la publicités et encouragés par l’industrie alimentaire pour écouler les excédents dus à l’intensification.

Le ministère de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt (MAAF)

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ministere-de-l-agriculture-de-l-agroalimentaire-et-de-la-foretLa position institutionnelle de l’acteur

Le MAAF est influencé par la FNSEA (syndicat agricole) et  oriente les programmes de recherche de l’INRA, l’IRSTEA et le CIRAD. Il participe au projet LEAP de la FAO. Il travaille avec INTERBEV qui leur relaye les positions du secteur sur les différents enjeux abordés et donne des avis concernant l’action publique.

Concilier environnement et élevage

Le MAAF évite de s’engager trop sur la question de l’impact environnemental de l’élevage. En effet, il a un double rôle à jouer : il doit à la fois assurer une alimentation saine et abondante aux consommateurs mais aussi promouvoir l’agriculture française. Ainsi, soulever problèmes environnementaux serait mettre des bâtons dans les roues des éleveurs.
Le projet “Produisons autrement” 2013 initié par Stéphane le Foll marque tout de même une volonté de changement. Avec ce projet, le MAAF souhaite faire de la France un leader de l’agro-écologie, promouvoir des méthodes agricoles qui permettent de concilier “performances économiques et environnementales”.

 

L214

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La position institutionnelle de l’acteur

L214 est une association de défense des animaux qui met en avant la nécessité d’arrêter de manger de la viande. Leur site s’intéresse notamment aux différents impacts de la viande sur l’environnement, qui fait partie d’un de leurs arguments (en plus de la santé humaine et du bien-être animal). Ils véhiculent leur message auprès des consommateurs, en décrivant dans un premier temps les impacts de la production et de la consommation de viande sur l’effet de serre, la pollution, le gaspillage de l’eau et la déforestation. Ils proposent donc la mise en place d’actions et le recensement d’autres actions de la même logique que les leurs comme des grèves de la viande, des pétitions ou encore l’appel des 10 (l’engagement de journalistes et d’auteurs).