Régénération et longévité
Le filtre à particules fonctionne lorsqu’il y a une légère couche de suie sur le filtre. Si trop de particules s’accumulent, il faut se débarrasser de cette couche de suie qui s’est formée. Le cycle de régénération du filtre consiste à brûler la suie (essentiellement constituée de d’hydrocarbures) avec les gaz d’échappement du moteur, qui contiennent du NO2. Les hydrocarbures sont transformées en eau et en CO2, puis le carbone restant est transformé selon l’équation 2NO2 + C -> 2NO + CO2. A l’aide d’un catalyseur, la température de cette combustion est ramenée entre 650 et 500 degrés. Pour apporter la chaleur et les gaz d’échappement nécessaires à la régénération, il suffit de rouler avec le véhicule, et les conditions nécessaires à la régénration sont peu contraignantes d’après Nils Matthess :
« On arrive à faire des régénérations à 6km/h ! La régénération est très rapide, 5 minutes ».
Ensuite, il faut un peu de temps pour que se rétablisse la couche de suie sur le filtre assurant l’efficacité de la filtration. La régénération prend ainsi en tout une dizaine de minutes. Ce processus doit être effectué tout les 300 à 1000 km environ, d’après PSA.
Le filtre doit subir une maintenance tous les 120 000 km environ, qui consiste à ajouter entre 1L et 1,5L d’additif (le catalyseur permettant d’abaisser la température de combustion). Le filtre est ainsi prévu pour avoir une durée de vie au moins égale à celle du véhicule.
Cependant, comme le souligne le constructeur français PSA lui-même, la régénération du filtre implique une surconsommation et une production de gaz brulés en sortie du filtre. Ainsi pour l’Encyclo-écolo, ce processus de régénération ne fait que déplacer le problème des particules fines vers d’autres gaz, moins dangereux que les particules fines, mais cependant nocives pour l’homme. D’après Isabella Annesi-Maesano, un désavantage majeur de la régénération est la formation de NOx, qui sont également nocifs pour la santé. Le filtre à particules ne fait donc que déplacer le problème du diesel. Selon Pierre Macaudière, ce n’est pas le filtre qui produit les NOx, mais tout le moteur. Ce n’est donc pas lié au filtre :
« Elève : Au niveau de la régénération des filtres, il paraît que ça émet plus de NOx ?
Pierre Macaudière : Oui alors, non, ça c’est faux. La vraie question n’est pas là. Le filtre à particules peut ne pas émettre des NOx, mais les NOx sont émis par le moteur, il n’y a pas d’autres solutions, faites les calculs. Par contre, vous avez du NOx qui sort. Je vais vous montrer un truc. Vous ne changez pas la quantité de NOx, par contre vous pouvez changer le ratio NO/NO2. Et refaire du NO2 alors que c’est l’élément le plus dangereux. Le NO n’est pas dangereux. »
Ceci fait penser à l’un des reproches adressé à la solution du filtre à particules : il ne ferait que retarder l’inévitable fin du diesel postulée par certains acteurs.