Bienvenue sur notre site qui étudie l’histoire des Sursauts Radios Rapides, ou Fast Radio Bursts (FRBs) en anglais ! C’est à partir de cette chronologie interactive que nous vous invitons à découvrir ce phénomène qui fascine et intrigue tant la communauté scientifique depuis déjà une dizaine d’années… Bonne visite !
2007, l’année de la découverte
• Le 2 Novembre 2007, Duncan Lorimer découvre le premier FRB sur de vieilles archives du télescope de Parkes (en Australie) datant de 2001. Les FRBs sont de puissants signaux radios provenant de l’espace, bien plus puissants que tout ce que l’on avait mesuré jusqu’alors avec nos radiotélescopes. Le signal est nommé FRB010724, sa source est estimée à environ 3 milliards d’années-lumière (voir le lexique des unités), même si son origine demeure un mystère complet. Aujourd’hui encore, les FRBs restent l’un des domaines les plus mystérieux de l’astrophysique moderne.
• Pourtant ceci semble tellement étrange que l’euphorie du début retombe et même Duncan Lorimer finit par ne plus vraiment croire à ce qu’il a découvert. Il faudra attendre plusieurs années avant d’observer de nouveaux FRBs.
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Pendant 3 ans aucune avancée n’est faite, aucun nouveau FRB n’est trouvé, le sujet s’enfonce dans l’oubli et plus personne n’en parle…
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2011, le renouveau
• Une quinzaine de FRB sont observés toujours au télescope de Parkes, ils sont appelés « perytons ». Ces signaux sont toutefois différents de celui trouvé par Duncan Lorimer, car ils semblent être d’origine terrestre. Ces découvertes remettent en question le FRB d’origine extragalactique découvert par Lorimer : les FRBs proviennent-ils réellement de l’espace extragalactique ? Il faudra attendre cinq ans avant d’élucider le mystère de ces « perytons », qui ne sont pas de vrais FRBs.
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Pendant cette période plusieurs nouveaux FRBs d’origine extragalactique sont détectés, mais toujours par le même télescope. Les scientifiques ont du mal à croire à l’existence de ces signaux, le doute s’installe sur un possible dysfonctionnement du télescope de Parkes.
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2014, Arecibo entre en scène
• Victoria Kaspi et son équipe découvrent un nouveau FRB, le FRB 121102, mais cette fois-ci il est détecté par l’observatoire d’Arecibo (à Porto Rico). Ceci est extrêmement important car l’apparition d’un nouvel outil de détection change la donne. Les scientifiques qui considéraient les premiers FRB comme un possible dysfonctionnement de l’antenne de Parkes se réveillent : les FRB existent vraiment !
• La controverse se lance alors, les médias s’emparent du sujet et la nouvelle fait le tour du monde : un signal inconnu d’origine extragalactique a été détecté, et personne n’a la moindre idée de sa provenance. C’est là que les premières hypothèses vont apparaitre. Par ailleurs, ce FRB n’a pas fini de faire parler de lui, mais pour une raison qui n’a pas encore été découverte à l’époque…
2015, une année riche en découvertes
• En live ! Le 19 Janvier 2015, des astrophysiciens australiens observent en direct le 8ème FRB grâce au télescope de Parkes. En effet, les FRBs étaient jusqu’alors identifiés plusieurs semaines, mois ou années après que le télescope les ait enregistrés, c’est la première fois que l’on en observe un en direct. À travers le globe et dans l’espace, douze télescopes tournent leurs antennes en direction de ce FRB, à la demande de l’équipe de Parkes. La source du signal est estimée à plus de 5,5 milliards d’années-lumière de distance, cela signifie que le signal traversait l’univers à notre rencontre depuis déjà plus de 5 milliards d’années avant qu’on ne l’intercepte !
• Le mystère des FRBs d’origine terrestre, les « perytons » détectés à Parkes en 2010 est élucidé. Emily Petroff découvre que ces signaux provenaient en fait des micro-ondes de la cantine de l’observatoire, après avoir remarqué que l’heure de détection était toujours proche de celle du déjeuner. Elle prouve aussi que le premier FRB détecté, FRB010724, avait bien une origine extraterrestre et même extragalactique.
• Le FRB121102, le premier FRB détecté par une autre antenne que celle de Parkes, marque un tournant de la controverse car il a une particularité très intéressante : il se répète ! Ce n’est que fin 2015 que Paul Scholz et son équipe découvrent la particularité de ce FRB. Beaucoup d‘hypothèses sont alors remises en question, car les astrophysiciens pensaient jusque là que ces signaux étaient émis par un événement cataclysmique unique et destructeur, ce qui ne peut pas être le cas pour le FRB répéteur.
2016, les recherches s’intensifient
• Le FRB121102 est localisé à 3,16 milliards d’années, après 83 heures d’observations étalées sur six mois par une équipe composée d’américains et de canadiens. Les astronomes ayant fait cette découverte sont étonnés car la galaxie qu’ils trouvent est de petite taille alors qu’ils s’attendaient à ce que les FRBs proviennent de grandes galaxies composées de beaucoup d’étoiles.
• 25 septembre : Mise en service par les chinois d’un radiotélescope géant (FAST). (en savoir plus sur la détection des FRBs)
• Le 11 Novembre un article est publié dans Astrophysical Journal Letters concernant la découverte par des astronomes de la Pennsylvania State University, d’émissions gamma accompagnant le FRB 131104. C’est la première fois que l’on trouve des émissions non radio pour un FRB. Cette observation a été permise par le satellite Swift de la NASA. Ces émissions sont extrêmement puissantes. Elles avaient été plus ou moins prévues par la théorie mais les astronomes ne s’attendaient pas à une telle intensité et à une telle durée (plusieurs minutes).
2017, ASPEN
• En Février se déroule un colloque à Aspen dans le Colorado, c’est le premier gros rassemblement de la communauté scientifique centré sur les FRBs. À cette occasion, beaucoup de nouvelles perspectives d’avenir liées aux FRBs sont mises en évidence par les différents conférenciers.
• Apparition d’une théorie impliquant des aliens se déplaçant à bord de voiliers solaires. Ce qui surprend au premier abord est que deux astrophysiciens ont sérieusement et rigoureusement étudié cette possibilité. Leur publication ne devrait pas tarder à paraitre dans The Astrophysical Journal Letters.