Ce parcours inscrit le concept de l’Anthropocène dans l’histoire plus vaste de la relation entre l’Homme et son environnement. Une progression logique vous est suggérée (de bas en haut), mais vous êtes libre de découvrir la controverse comme vous le souhaitez, en parcourant l’image que vous trouverez ci-dessous et également dans le bandeau latéral.

Réalisé par Alain Fourny d’après une idée originale des étudiants

Titre : « Quelles relations entre l’Homme et Gaïa à l’heure de l’Anthropocène ? »


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L’illustration proposée ci-dessus a pour vocation de suggérer de manière légère et humoristique un parcours à suivre pour découvrir un panorama de l’état actuel du débat sociétal au sujet de l’Anthropocène.

Si nous avons parfois regroupé des acteurs de la Controverse dans des catégories, ce n’est évidemment pas pour noyer les particularités des opinions individuelles derrière des noms vagues, mais, au contraire, pour classifier efficacement les tendances qui se démarquent des discours de chacun des protagonistes et leur donner plus de poids en les rassemblant thématiquement.

Trois différentes zones :

1)  La Terre, représentée par la sphère sur laquelle pousse l’arbre. Cette Terre – Gaïa si l’on veut – possède des couches géologiques. On voit, sur la partie inférieure de l’image ces différentes couches, dans les temps anciens. Cette partie de l’image est reliée à l’un des points cruciaux du débat : donner un point de départ à l’éventuelle ère géologique que serait l’Anthropocène.

En remontant l’image surgit soudain une couche plus sombre : elle symbolise justement l’entrée dans l’Anthropocène, l’âge où l’humain devient une puissance géologique à part entière, notamment par sa pollution des sols. Nous faisons correspondre cette partie de l’image avec l’actualité de la controverse et les différents points de discussion. L’un d’entre eux est par exemple la recherche d’un marqueur caractérisant l’Anthropocène, et les différents candidats sont bien présents dans la couche géologique : charbon (et par métonymie dioxyde de carbone), déchets nucléaires, ordures ménagères, armes…

2)  Prenant ses racines dans le temps présent pousse un grand arbre qui se veut l’incarnation de la Natureportant sur ses différentes branches les futurs possibles suite à l’ère de l’Anthropocène. Deux groupes d’acteurs agissent sur cet arbre de vie dans la partie « actualités » de l’illustration. Le premier est un homme seul, les yeux bandés, qui de manière caricaturale urine sur la Nature. Aveugle aux changements qui l’entourent, insensible à la Nature, il représente le point de vue des climato-sceptiques sur le débat.

Le second groupe, une foule grouillante, est le reflet de la société actuelle et de son impact sur l’environnement, donc de sa responsabilité dans l’avènement de la nouvelle période géologique. Majoritairement gouvernée par des intérêts capitalistes et économiques (hommes d’affaire en cravate-mallette), elle est caractérisée par une exploitation irraisonnée des ressources (l’arbre est entaillé), sur tous les continents.

3) La partie haute du dessin représente donc les différentes voies possibles pour le futur. Si l’on prend du recul par rapport à la situation actuelle et que l’on s’interroge sur le rapport que doit avoir l’Homme avec la Nature à l’avenir, différentes orientations et préconisations sont proposées par les protagonistes du débat. Leurs souhaits pour le futur sont bien souvent étroitement liés avec leurs positions sur les points de débat actuels.

La branche de l’arbre des futurs la plus à gauche regroupe les points de vue de ceux qui souhaitent reconstruire et transformer la Nature, la dominer et agir par la technique pour la soigner, la réparer, et l’améliorer. Les acteurs de cette catégorie sont principalement des technophiles et naturalistes (pour faire écho à l’une des quatre ontologies introduites par Ph. Descola) et soutiennent des points de vue plus ou moins extrêmes (d’où l’homme plein d’hybris, sciant sereinement la branche sur laquelle il est assis).

De l’autre côté de l’arbre, la branche droite regroupe l’opinion d’un groupe hétéroclite (symbolisé caricaturalement par quelques protagonistes « New Age », mais en réalité bien plus varié que cela) plutôt désireux de faire de la Nature une norme du Bien et de la préserver et vénérer à tout prix. Se rassemblent dans cette voie les « techno-sceptiques » et les « décroissants ».

Enfin, la branche centrale de l’arbre des futurs symbolise une dernière vision des rapports Homme/Nature possible : celle d’un lien insécable entre les deux, la voie de l’intégration, de la compréhension et de la fusion. L’on voit donc un homme regarder d’un œil soucieux les manigances des technophiles et une femme-dryade qui ne fait plus qu’un avec l’arbre-Gaïa. Sont présents dans cette voie du futur les partisans d’une symbiose homme-nature ainsi que certains décroissants catastrophistes.

Finalement, nous remercions chaleureusement Alain Fourny pour avoir réalisé selon nos souhaits cette belle illustration synthétique de notre travail de cartographie de la controverse.  Petite facétie du dessinateur : le retrouverez-vous, caché dans l’image, reconnaissable à ses lunettes ?

Pour une description chronologique de la controverse, se référer à la page Chronologie.