La victoire au référendum n’est que la partie visible de l’iceberg du Brexit. Le Royaume-Uni et l’Union Européenne ont dû depuis cette date lancer les négociations afin de déterminer les termes des échanges commerciaux.

Les incertitudes entraînent un ralentissement économique

Cependant les négociations peinent à s’accorder. Cela entraîne une incertitude qui pèse de part et d’autre des marchés financiers.

Les problèmes sont apparus très vite après le référendum. Fin juin 2016, le ministre des finances George Osborne tentait de rassurer les entreprises après qu’un sondage ait affirmé qu’une entreprise sur quatre voulait geler les embauches face aux incertitudes engendrées par ce plongeon dans l’inconnu. [1]

Les entreprises multinationales, en l’absence de conclusion des négociations, et inquiètes par la perspective d’un « Hard Brexit »,  sont de plus en plus nombreuses à limiter leurs investissements au Royaume-Uni et plus d’un chef d’entreprise sur deux estime en février 2017 que le Brexit a eu un impact négatif sur ses affaires [2], ce qui pourrait au long terme se révéler catastrophique pour l’économie britannique.

 

Il devient nécessaire de chiffrer afin de rendre les négociations possibles et sortir de la zone d’incertitudes.

 

Le Royaume-Uni est-il menacé d’un « brain-drain »?

Les hauts-potentiels étrangers pourraient eux aussi affecter le Royaume-Uni en le quittant ou bien en n’émigrant plus en Grande Bretagne.

 

C’est déjà le cas dans l’industrie de haute technologie, d’après une étude de Hired, réalisée en mai 2017 [3] :  la quantité de candidats étrangers qui ont accepté des offres d’emploi de compagnies basées au Royaume Uni a diminué de 50% depuis la victoire du Leave au référendum, comme le représente la courbe ci-dessous.

 

Pourcentage de travailleurs étrangers dans les candidats pour des emplois dans des entreprises britanniques. Source : Hired

Non seulement il y a moins de candidats étrangers, mais les travailleurs étrangers implantés au Royaume-Uni sont une majorité à considérer l’éventualité de le quitter depuis le Brexit, toujours d’après cette étude de Hired [3]. 69% de ceux pensant à partir envisageait l’Europe comme destination privilégiée.

 

Réponse à la question « In light of Brexit, have you considered moving to work in another country ? ». Source : Hired

 

 L’innovation et les entreprises britanniques ont donc intérêt à ce que la situation se stabilise afin d’éviter une fuite des talents étrangers. Cela passe par un calcul du coût à payer et un accord entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni.

 

 ⇐Du débat public au calcul                                                     Hypothèses et méthodes
 
 
 
[1] «Brexit: Osborne veut rassurer face à des entreprises inquiètes», Nord-Eclair, 27/06/2016
 
[2] «Brexit : les chefs d’entreprises britanniques ressentent déjà un effet négatif», Les Echos, 07/02/2017
 
[3] Mehul Patel, «Post-Brexit UK and the UK’s shrinking talent pool», Hired, 10/05/2017