Acteurs

Human Fertilisation And Embryology Authority (HFEA) : agence britannique du Ministère de la Santé qui rassemble des informations neutres et impartiales sur des problèmes liés à la fertilité. Dans le cadre du remplacement mitochondrial, c’est cette agence qui avait réuni le comité d’experts ayant permis au gouvernement britannique d’en savoir plus à ce sujet, et finalement de décider de le légaliser.

 

Food and Drug Administration(FDA) : Il s’agit de l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments. Elle fut un acteur majeur dans les années 1990/2000 au sein de la recherche sur le remplacement mitochondrial. En 2002, elle interdit aux cliniques toute recherche ou financement pour des techniques qui implique un transfert mitochondrial.

 

Gouvernement britannique : il s’agit du premier gouvernement à légaliser le remplacement mitochondrial, en 2015. Il s’agit donc d’un acteur en faveur au remplacement mitochondrial après trois années d’étude de la question en collaboration avec le HFEA. Le gouvernement britannique est assez souvent très impliqué dans la recherche sur le fertilité – PMA, etc…- et légalise bien souvent les nouvelles méthodes pour permettre à la recherche d’avancer plus vite.

 

Congrès américain : Il s’agit quant à lui, du premier gouvernement à mettre en place une loi interdisant le remplacement mitochondrial, en 2016, tout en ayant déjà mis en place une position assez ferme contre la technique dès le début des années 2000. en interdisant par exemple à la FDA toute recherche / financement de recherche, sur la question.

 

Church Of England : contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’Eglise d’Angleterre n’est pas contre cette méthode sur le principe. Certains membres de l’Église d’Angleterre, dont l’Archevêque de Canterbury, ont participé aux sondages et ont été des très actifs dans les comités mis en place par la HFEA et le gouvernement britannique. 

 

Fondation Jérôme Lejeune :  elle poursuit les travaux du généticien Jérôme Lejeune, et soutient notamment les familles élevant des enfants trisomiques. Ainsi, cette fondation aide beaucoup la recherche sur les maladies génétiques. Cependant, elle a très vite exprimé sa désapprobation de la technique du remplacement mitochondrial, publiant sur son site de nombreux articles dénonçant cette méthode, la qualifiant d’Hiroshima bioéthique. Elle dénonce notamment le manque de prise de position par l’Eglise d’Angleterre sur le sujet, considérant la technique comme un sacrilège.

L’Association contre les Maladies Mitochondriales : il d’agit d’une association qui soutient les femmes dont le taux d’hétéroplasmie est suffisamment élevé pour que ses enfants développent des maladies mitochondriales. Elle soutient la recherche en ce qui concerne la technique de remplacement mitochondrial afin de pouvoir proposer dans le futur une technique permettant à ces femmes d’avoir des enfants en réduisant leur chance de développer ces dites-maladies.

Dr John Zhang, New Hope Fertility Center, New York : médecin ayant énormément contribué à la recherche sur la fécondation in vitro, il a notamment réussi à réaliser la première naissance par remplacement mitochondrial en utilisant la méthode de Maternal Spindle Transfert, dans une clinique au Mexique, en 2016. Depuis, il écrit de nombreux articles scientifiques sur la question ce qui fait de lui un acteur majeur dans cette controverse, car il permet d’obtenir de nombreux résultats, ce qui à ce stade est ce qu’il manque le plus aux scientifiques pour rassurer les acteurs publics à ce sujet.

 

Dr Valery Zukin, Nadyia Clinic, Kiev : en 2016, ce médecin ukrainien et vice-président de l’Association Ukrainienne pour la Médecine Reproductive utilise la technique de remplacement mitochondrial pour lutter contre les problèmes de fertilité de sa patiente et donner naissance à une petite fille. L’opération a posé plusieurs questions éthiques, en particulier du fait qu’elle ne soit pas réalisée pour éviter la transmission de maladie mitochondriales.

 

Hervé Chneiweiss : président du comité d’éthique de l’Inserm, il est également chercheur en neurosciences. Or les neurones possèdent de nombreuses mitochondries, ce qui fait qu’il s’est intéressé de très près à la recherche sur les mitochondries et notamment sur le remplacement mitochondrial. Ainsi il a été interviewé plusieurs fois par des journaux français sur la question. Son avis est assez réservé par manque de résultats, ainsi il ne pense pas que cette méthode se développera dans le futur, surtout que seulement 1 personne sur 5000 est touché par une maladie mitochondriale. Selon lui, le marché prometteur est celui du dopage mitochondrial.

 

Pierre Le Coz : Pr. Pierre Le Coz est professeur de philosophie à l’UFR de médecine de Marseille et directeur du Master “Éthique, sciences, santé et société”, il a accordé plusieurs interviews au sujet du remplacement mitochondrial. Selon lui la question des problème psychologique liée à la parenté est un “faux problème” compte tenu de la proportion d’ADN transmis par le tiers. Les problèmes posés par le remplacement mitochondrial sont plutôt d’ordre technique, notamment à cause du manque de recul et d’essais sur les animaux. Il espère néanmoins que cette expérimentation relance le don d’ovocyte en France qu’il juge trop faible.

 

Jacques Cohen, Saint Barnabas Medical Centre, New Jersey : dans les années 1990 ce spécialiste de la fertilité réalise plusieurs transfert cytoplasmique chez les embryons afin de corriger les problèmes de fertilité de ses patientes. En transférant le cytoplasme d’une donneuse dans l’ovocyte de la mère, les mitochondries de la donneuse sont également transmises. Une quinzaine d’enfants naissent ainsi avec l’ADN de trois personnes jusqu’à ce que la FDA (Food and Drug Agency) interdise les essais de fécondation in vitro impliquant l’ADN de trois personnes.

 

Nina Entelis est Directrice de Recherche dans l’unité Génétique moléculaire, Génomique, Microbiologie de l’Université de Strasbourg en partenariat avec le CNRS. Elle dirige l’équipe de recherche « Trafic intracellulaire d’ARN et maladies mitochondriales » de l’UMR. Cette dernière mène des recherches sur un traitement des maladies mitochondriales qui consiste à envoyer des molécules dans les cellules du patient afin de remplacer les molécules mutées des mitochondries malades ou d’inhiber leur réplication. Ce type de traitement pourrait devenir une alternative au remplacement mitochondrial qui n’est que préventif.