Chronologie

Création du Franc CFA

1945

Départ de la Guinée de la Zone CFA

1960

Départ du Mali de la Zone CFA

1962

Parution de « L’économie de l’Ouest Africain » (Osendé AFANA)

1967

Départ de la Mauritanie et de Madagascar de la Zone CFA

1973

Déplacement du siège de la BEAC de Paris à Yaoundé

1977

Déplacement du siège de la BCEAO de Paris à Dakar

1978

Parution de « Monnaie, Servitude et Liberté » (Joseph TCHUNDJANG PUEMI)

1980

Réintégration du Mali dans la Zone CFA

1984

Entrée de la Guinée Equatoriale dans la zone CFA

1985

Dévaluation de moitié du Franc CFA

1994

Entrée de la Guinée-Bissau dans la zone CFA

1997

Indexation du Franc CFA sur l’euro

1998

Critique ouverte de Kako NUBUKPO envers la BCEAO

2015

Idriss DEBY appelle les pays africains à sortir de la zone CFA

2015

Kémi SEBA brûle un billet de 5000 Francs CFA

2017

Comme on peut le voir sur la frise, jusqu’au changement de nom du Franc CFA (1962), de Franc des “Colonies Françaises d’Afrique” à Franc de la “Communauté Financière d’Afrique”, la Zone Franc est relativement stable et relativement peu de voix se font entendre contre la monnaie et contre l’implication importante de la France dans la politique monétaire des anciennes colonies.

Dans son article “Cinquante ans d’Union monétaire ouest africaine : qu’avons nous appris ?”, Kako Nubukpo scinde en deux parties la période s’étalant de 1962 à nos jours. Jusqu’en 1994, la gestion monétaire de la Zone Franc s’effectuerait sans recherche de convergence économique tandis qu’après 1994 et la dévaluation du Franc CFA, la convergence économique serait le fondement de la gestion monétaire.

Il est intéressant de constater que cette partition chronologique des événements correspond à deux vagues de contestations du Franc CFA. Dans un premier temps, cette contestation est en effet menée par des intellectuels et des chercheurs économistes, à travers la publication d’ouvrages engagés (1967, “L’économie de l’Ouest Africain” ; 1980, “Monnaie, Servitude et Liberté”) qui dénoncent l’inefficacité de la monnaie commune et surtout la perte de souveraineté qu’elle engendre. Dans un second temps, et plus particulièrement pendant la décennie 2010, c’est le débat public qui s’approprie la question du Franc CFA, avec une multiplication des contestations, des manifestations, mais aussi des prises de position critiques de la part de dirigeants africains.