Modernité thérapeutique                                                          Délocalisation    

  

  

  

                                                            Essais souples   
                                                                                                                                      

                                                                                                                                      Amélioration des trithérapies    

                                                            Tradition clinique       

La délocalisation des essais cliniques


Avec la découverte des multi-thérapies, le statut de la maladie a changé. D’un pronostic de mort certaine, dans un plus ou moins long terme, le SIDA est devenu une maladie chronique, avec laquelle ou peut vivre et survivre plusieurs dizaines d’années. Par conséquent, tous les cas avérés de la maladie sont immédiatement soumis à ce traitement qui, bien que ne les guérissant pas, empêche tout de même la maladie d’évoluer.

 

De leur coté, les laboratoires poursuivent toujours la recherche d’une véritable cure de la maladie. Cependant, un essai dans le cadre de la modernité thérapeutique doit avoir une rigueur scientifique indéniable. Par conséquent, un test effectué chez un patient déjà soumis à une multi-thérapie – entraînant chez la plupart des effets secondaires nombreux – ne saurait présenter de résultat sur. Chacun sait que deux traitements médicaux pris simultanément peuvent interférer et créer des effets indésirables que ni l’un ni l’autre des traitements ne présenterait s’il était administré seul.

Or, ne pas administrer de multi-thérapie à un patient, et ce afin de lui faire tester un nouveau produit dont l’utilité n’a pas été prouvée est absolument contraire aux principes éthiques européens de protection des personnes se prêtant à la recherche clinique.

De plus, au moment des recherches sur les premiers traitements, les malades étaient très nombreux à se porter volontaires car l’absence de traitement plaçait l’espoir dans toute nouvelles molécule qui se présentait. Aujourd’hui, le pari est beaucoup plus risqué, et les volontaires se raréfient.

Les essais « rigides » de la modernité thérapeutique présentent-ils alors encore un avenir ?

La seule issue qu’ont trouvée certains laboratoires reposait sur des régions moins développées comme certains pays d’Afrique. En effet, dans ces pays, l’accès aux multi-thérapies reste rare et coûteux, et les volontaires sont beaucoup plus nombreux à se présenter pour essayer de nouvelles molécules. Les personnes se prêtant à la recherche thérapeutique y sont également beaucoup moins protégées. Le schéma ressemble donc beaucoup à celui qui s’est présenté en France et aux Etats-Unis dans les années 80. Cependant, une autre dimension apparaît puisque ces laboratoires, en position de force, payent un prix dérisoire des volontaires beaucoup plus nombreux, et peuvent ainsi poursuivre leurs essais à moindre frais.

C’est le cas de Pfizer qui, en 2005, a expérimenté un nouvel anti-rétroviral qui bloque l’entrée du virus dans les cellules. Dans la course à la paternité d’un traitement efficace recourant à cette molécule, Pfizer s’est trouvé en compétition avec d’autres laboratoires comme Schering et DSK.  Comme les protocoles élaborés par les laboratoires sont particulièrement dangereux pour la vie des personnes (nécessité de patients très immunodéprimés), les essais sont interdits dans les pays européens, mais « autorisés », par défaut de législation ou de surveillance, dans les pays en voie de développement d’Afrique.


Ce type de comportement n’a pas été sans susciter la colère d’associations de malades de pays européens, comme par exemple Act-Up. Ceux-ci ont dénoncé dans leur site internet , ainsi que dans des communiqués de presse et autres évènements ce qu’ils estimaient être de l’exploitation de malades et le sacrifice de l’intérêt sanitaire dans la recherche du profit

Cette mauvaise presse a suffit à arrêter toute expérimentation du genre.