La commission du débat public qui a été saisie lors du lancement du chantier de l'EPR à Flamanville avait pour but notamment de renseigner les différents acteurs concernés par le projet, ainsi que le grand public, des tenants et aboutissants de la question. En quelques chiffres, le débat public sur le projet Flamanville 3 a duré quatre mois, au cours desquels se sont tenues dans toute la France 21 réunions publiques. Ont été dénombrés 4 000 participants et près de 700 questions19.1.2.
[...] que le débat public a pour but, non de trancher une controverse - puisque la loi dispose que
ni la CNDP ni la CPDP ne se prononcent sur le projet qui leur est soumis - mais d'approfondir
et d'en éclairer les termes après avoir assuré l'information et l'expression du public
18.3
A ce titre ont eu lieu trois débats publics reliés à cette controverse : celui cité plus haut sur le projet Flamanville 325, celui sur les déchet radioactifs27 et celui plus récemment sur le projet Penly 326.
S.D. : Moi je suis partagé, parce que déjà sur le nucléaire il y a eu deux débats publics : celui sur l'EPR, sur les déchets ; les gens, ils ne viennent pas. Moi j'ai participé aux débats l'EPR et les déchets, les gens ils viennent pas c'est les assoces qui viennent - vraiment ils ne viennent pas ! Il y a eu un débat à la Villette. Ou alors ils viennent, c'est quand ils habitent là où on va stocker des déchets. Mais je veux dire à Paris, 10 millions de personnes en Ile-de-France, il y avait peut-être cinq personnes du grand public dans le public, bon allez, je vous la fait même à 20. Mais 20 personnes, il y avait 200 CEA, costume-cravate, derrière il y avait 200 antis donc la barbe et la chemise à carreau, et derrière 20 mecs du grand public qui venaient là, ils comprenaient rien au débat, déchets, pas de déchets, matière valorisable, enfin je veux dire c'était un débat d'initiés.
V. : C'était pas accessible ?
S.D. : C'était pas accessible, mais en même temps c'est parce que les gens viennent pas... Ça se mord la queue. C'est parce que les gens viennent pas que c'est pas accessible.
L’objectif de ce débat était de susciter l’échange entre EDF (qui finançait l'opération en tant que maître d'ouvrage), les différents acteurs et le public, sur l’intérêt et l’opportunité du projet Flamanville 3. Les débats ont
principalement porté sur l’accès aux informations sur un projet nucléaire (secret industriel et
commercial, secret défense) ; la maîtrise de la demande d’énergie et les énergies
renouvelables ; la maîtrise des risques environnementaux et sanitaires ; la maîtrise technique
et financière et de la
gestion des déchets radioactifs sur le long terme ; les modalités de gestion de la durée de vie des
centrales nucléaires.
Selon la CNDP, deux difficultés ont toutefois perturbé le déroulement du débat : la loi du 13
juillet 2005, qui pouvait laisser croire que la décision de réaliser le projet était déjà prise, et
le retrait, juste avant la première réunion publique, de six associations protectrices de
l’environnement, celles-ci dénonçant le secret défense. Malgré cela, le débat a pu se tenir
jusqu’à son terme dans un climat serein favorisant l’échange contradictoire
19.1.2
La mauvaise intégration du débat public dans la controverse, due à un retentissement et à une assistance très limités, est soulignée par la cartographie d'ensemble réalisée, sur laquelle on observe que le site du débat public est totalement exclu du corps de la controverse.