Gilles-Eric Séralini la qualifie de « meilleure revue toxicologique du monde ». Sans aller jusque dans ces excès-là, on peut cependant affirmer que Food & Chemical Toxicology est une « bonne revue scientifique » .
Impact Factor
Le « facteur d’impact » ou « impact factor » (IF) en Anglais d’un journal correspond au nombre moyen de citations de chaque article publié dans ce journal. Ils sont actualisés tous les ans et servent de critère d’évaluation pour quantifier l’influence d’un journal donné.
Avec un IF de 3 en 2011, Food & Chemical Toxicology est classé loin derrière de grandes revues scientifiques telles que The Lancet (IF=38), Nature (IF=38) ou Science (IF=31). Cependant, il est courant pour des revues de domaines spécialisés d’avoir des IF en-dessous de cinq.
Toutefois, on peut penser que cette revue ne peut prétendre ni à la même autorité ni à la même influence que les très grandes revues scientifiques.
Néanmoins, il est bon d’introduire un autre indicateur qui prend en compte la crédibilité accordée à la revue par les experts du domaine.
SCImago Journal Rank (SJR)
Le SJR mesure l’influence scientifique de revues spécialisées à partir de deux critères : le nombre de fois que chacun des articles de la revue est cité et le « prestige » de la revue. Un classement est établi chaque année à partir des résultats du calcul de cet indicateur.
Food & Chemical Toxicology se trouvait en 2011 en 21ème position dans la catégorie « Toxicologie ». Cela la situe dans la catégorie Q1 pour l’indice SJR. Celle-ci regroupe les revues situées dans le premier quartile de leur domaine respectif, relativement à cet indice. Les revues appartenant à cette catégorie sont considérées comme les plus influentes sur le plan scientifique. Il ne s’agit donc absolument pas d’une revue mineure dans le domaine.
Dans la catégorie « Toxicologie », DNA Repair occupe la première place et Dose-Response la cinquantième.
Le graphe ci-dessous compare l’évolution relative du SJR de ces deux revues et de Food & Chemical Toxicology entre les années 2002 et 2011.
Une revue « à comité de lecture »
Le Professeur Séralini a indiqué pour défendre son étude contre ses détracteurs que son article avait été validé par le comité de lecture de Food & Chemical Toxicology. L’article a été « peer-reviewed » (revu par des pairs) pendant quatre mois puis autorisé à la publication.
Le comité de lecture a pour rôle d’évaluer si l’article est suffisamment intéressant et original pour être publié, si les résultats sont présentés de manière compréhensible et crédible, s’ils permettent une évaluation factuelle et la reprise par d’autres chercheurs. Or, l’étude du Pr Séralini allait à contre-courant de la majorité des autres études du type qui avaient pu être menées jusqu’à présent. Tout d’abord, elle est d’une durée inhabituellement longue pour une étude de toxicologie et de cancérologie. Ensuite, elle met en évidence des effets secondaires spectaculaires et des tumeurs lourdes chez des rats nourris au maïs GM NK603. Enfin, elle présente évidemment une implication majeure pour la santé publique.
L’existence d’un comité de lecture est un gage indéniable de sérieux mais la validation par un tel comité n’est pas une validation par expertise scientifique.
Même la prestigieuse revue américaine Nature a déjà dû retirer des articles qui avaient pourtant passé son comité de lecture.
Continuer sur la Méthode de Publication.