Méfiance

L’opinion se méfie des OGM depuis leur création.

Le problème principal est la preuve de leur innocuité que personne ne semble pouvoir garantir pour l’instant. Certains plants sont acceptés par les autorités, d’autres non ; les experts ne sont pas d’accord entre eux (cf l’article de www.reponsatout.com ) et le citoyen profane n’y comprend plus rien.

Tout le monde ne peut pas se targuer d’être spécialiste sur la question des OGM, et même parmi les spécialistes des divergences existent : pour preuve l’article publié en septembre dernier par l’équipe du Professeur Séralini a suscité de nombreuses réponses. « Arguments contre arguments, quelle grille de lecture faut-il avoir pour décrypter une polémique scientifique ? Quelle alternative reste-t-il pour des profanes sinon de constater le désaccord et de demander un moratoire sur cette question spécifique(…] ? » peut-on lire dans Un exemple de démocratie participative « La Conférence de citoyens » sur les organismes génétiquement modifiés.

Caricature Monsanto

Une caricature d’un dirigeant de Monsanto, témoignant de l’inquiétude du public et de la presse vis-à-vis des OGM

L’opinion n’a donc pas de quoi être rassurée et les scandales sanitaires plus ou moins récents comme la vache folle l’ont rendue un peu frileuse sur les questions de sécurité sanitaire, ce qui est légitime. De là naît la volonté de mettre en place un principe de précaution (voir la page à ce sujet) vis-à-vis des OGM : tant que l’on ne sait pas de quoi il en retourne vraiment, il faut qu’ils soient mis de côté. La France a par exemple placé un moratoire sur le MON810 arguant du fait qu’il était potentiellement nocif.

Le principe de précaution a cependant des défauts notamment du point de vue économique, et les semenciers accusent les Etats de bloquer le progrès de cette manière. Pour éviter les situations bloquées auxquelles mènent souvent le principe de précaution beaucoup d’experts recommandent une plus grande transparence des industriels du secteur. Cela passe notamment par la publication de tous les résultats de leurs études et non pas d’une partie seulement comme l’a déjà fait Monsanto. Il faut également que les autorités sanitaires assurent la traçabilité des produits GM afin que les consommateurs puissent choisir d’en consommer ou non en tout quiétude.

Enfin, pour beaucoup, dont le directeur d’Inf’OGM, des contre-expertises sont nécessaires : les OGM ont été introduits sur le marché depuis maintenant quinze ans et aucune démarche en ce sens n’a véritablement été mise en place. Autre facteurs potentiellement inquiétant pour Inf’OGM, aucune étude sérieuse d’allergologie ni de cancérologie n’ont été menées sur les OGM.

Cependant les défenseurs des OGM avancent que des millions de têtes de bétail sont nourries depuis maintenant plusieurs années avec des produits GM et pourtant rien d’alarmant n’a été noté. A ceci, Christophe Noisette pour Inf’OGM a répondu que ces bêtes sont tuées bien avant leur fin de vie normale et aucun suivi sérieux n’a été fait. De plus ces animaux sont souvent en mauvaise santé et traités aux antibiotiques, ce qui pour une vache comme pour un homme n’est pas bon signe.

Un autre argument largement avancé est que les produits GM ne sont qu’une nouvelle version de ce qui se pratique depuis des millénaires en agriculture : les croisements génétiques. Ceux-ci sont en effet largement naturels pour obtenir des plantes nouvelles.

On voit donc que les OGM soulèvent de nombreuses inquiétudes chez les citoyens et que les différents acteurs de cette controverse tentent d’apporter des éléments pour faire avancer le débat. Mais arguments contre arguments le débat n’avance que peu et les doutes augmentent.

Continuer vers la page sur Food and Chemical Toxicology, la revue dans laquelle a été publiée l’étude.

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