La méthode de publication de l’étude

Quel rôle joue la revue scientifique ?

Lorsqu’un scientifique souhaite que l’article qu’il vient d’écrire soit publié, il passe par une des nombreuses revues scientifiques qui existent. Pourquoi s’encombrer de démarches et passer par une revue à l’heure d’internet ? Tout pourrait en effet aller beaucoup plus vite ! Oui, mais les revues scientifiques jouent un rôle important dans la publication des articles.

Chaque revue relit les articles qu’on lui soumet et les fait analyser par des experts qui apprécieront la qualité de telles ou telles facettes de l’article. De cette façon, la revue s’assure un contenu de qualité et exempt de publications absurdes. C’est aussi un avantage pour les scientifiques qui ciblent leur recherche d’informations sur des revues plus ou moins spécialisées : Nature, bien que très réputée publie de tout et ne peut satisfaire tout le monde.

Les publications sont-elles pour autant exemptes de biais ?

Une partie de la communauté scientifique a reproché à Food and Chemical Toxicology d’avoir publié l’article de Séralini. L’aspect statistique en particulier de l’étude a fait hurler de nombreux scientifiques qui se sont offusqués qu’un tel article ait été publié. Si on oublie les éventuels partis pris de ceux qui s’offusquent, il se cache une réalité dans la vérification des articles. Les relecteurs ont bien entendu une spécialité, un domaine de prédilection, mais bien souvent ils n’entendent rien à l’article qu’ils lisent dans sa globalité et se contentent donc d’en relire les passages où ils sont compétents.

La relecture est donc parcellaire et pas toujours cohérente. De plus les revues et les relecteurs peuvent avoir beaucoup d’articles à analyser et il se peut que dans un moment de précipitation des articles peu sérieux soient validés. Il en relève de la qualité de la revue. D’autres personnes encore accusent les connivences entre certains scientifiques et des membres de la revue de la publication de certains articles.

Petite chronologie de la publication de l’étude du Pr. Séralini

  • 19/09/2012 Publication de l’étude Séralini dans Food & Chemical Toxicology
  • 20/09/2012 Réponse du Nouvel Observateur : « Oui, les OGM sont des poisons ! »
  • 26/09/2012 « Tous des cobayes ? » un film inspiré du livre de Séralini sort en salle
  • 29/09/2012 « Tous des cobayes ! OGM, pesticides, produits chimiques. » le nouveau livre de Séralini, est publié.
  • 04/10/2012 L’EFSA conclut que l’étude Séralini présente des lacunes
  • 16/10/2012 France 5 diffuse son documentaire « OGM : vers une alerte mondiale »

Les dates très resserrées montrent qu’indubitablement, Gilles-Eric Séralini et ses confrères ont voulu faire un coup médiatique. Mais ce qui peut être bien en matière de communication peut être mal vu par la communauté scientifique. Surtout que dans le cas de cette étude, les réponses ont été nombreuses à dénoncer les lacunes de l’étude (le HCB puis l’Anses et de nombreux scientifiques à titre individuel vont dénoncer ces lacunes).

La médiatisation à outrance a de plus été vue par de nombreux journaliste comme un passage en force, Séralini a voulu toucher tout le monde plutôt que de se soumettre aux jugements de la communauté scientifiques et d’en recevoir les critiques avant de toucher le reste de la population. Ceci est à l’opposé d’une démarche scientifique et a bien entendu été très mal reçu par de nombreux scientifiques.

Continuer sur la notion de risque.

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